Pour Kazimir, ancien flic devenu détective privé dans le milieu de l’art, chaque nouvelle affaire est l’occasion d’échapper à la dépression et au mal-être qui le taraudent. Voilà que le centre Pompidou le charge de rassembler la série de tableau des Carrés, trilogie emblématique de l’Art Nouveau, disparue pendant la seconde guerre mondiale.
Kazimir va donc courir le monde, de la République Centre-Africaine à la Californie, pour tenter de trouver et de racheter ces œuvres à leurs actuels propriétaires. Mais l’art est l’apanage des riches, et la violence va souvent de pair avec l’argent, qu’elle soit provoquée ou symbolisée par les tableaux. Pour chacune de ses toiles, le détective privé devra résoudre une enquête plutôt inhabituelle.
Avant de devenir scénariste, Éric Adam a fait les Beaux-Arts de Bruxelles, et c’est au cœur de sa formation qu’il va chercher le terreau de cette trilogie policière. Avec ce détective dépressif, à même de comprendre le désarroi des plus faibles, les auteurs exhibent surtout la pauvreté créée par les abus des plus forts, et la violence qui peut en résulter. Du côté du héros, son état d’esprit semble coller aux couleurs des tableaux, passant du noir dépressif, au rouge passion pour se conclure dans le blanc immaculé.
Ménageant action et avancée dans la psychologie des personnages, chaque album aborde un thème différent. Au fil des pages, on se laisse parfois piéger dans l’avancée du récit, sans être réellement surpris par leur conclusion. Passionnantes, Ces histoire se lisent facilement, mettant en exergue des conflits sociaux, les sans-papiers d’un côté, et les travailleurs immigrés de l’autre.
Après le Noir comme l’horreur du bourreau nazi et le continent qui l’a hébergé, après le Rouge tel le vin au creux d’un pays où les Indiens sont perçus comme corvéables à merci, on attend de voir comment le carré blanc clôturera en Russie ces enquêtes aussi atypiques qu’intéressantes.
(par Charles-Louis Detournay)
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Toutes les illustrations sont © Adam/Martin/Vents d’Ouest.