Qui connaît le Népal de la fin du XIXème siècle, sous le joug anglais ? En France, pas grand monde. En choisissant ce contexte particulier, Lax, ici en scénariste, nous plonge dans un univers singulier, loin de tous nos repères.
Dans cette famille pauvre de paysans isolés, les destinées n’ont rien d’enthousiasmant : courber le dos dans les champs du matin au soir ou devenir moine.
Pour Calay, le père, chacun de ses enfants est un souci : l’aîné, colérique et intransigeant, le cadet, séducteur et superficiel, et le petit dernier, Kazi, atteint de surdité.
Chacun devra faire des choix douloureux pour la survie de la famille, et à la fin de ce premier tome, Calay lui-même se retrouve dans une situation périlleuse à tous points de vue.
Organisé en courtes scènes, espacées par des pages blanches à peine relevées d’un dessin, Les chevaux du vent nous montre une vie différente, à mille lieues de notre quotidien. Lax, qui n’a plus grand chose à prouver, renouvèle ses talents de conteur. Quant au pari de ce projet, emmener Fournier -qui a dessiné Spirou durant plus de dix ans- sur le terrain du réalisme, il convainc par la beauté des couleurs et la justesse des expressions des personnages.
Un joli album, à la portée universelle, accessible à de nombreux publics, notamment aux non-initiés...
Et toujours pour les 20 ans d’Aire Libre, édition limitée avec jaquette offrant des illustrations inédites.
(par David TAUGIS)
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