Ouvrir un album de Baudoin est toujours un plaisir parce que c’est à chaque fois un exercice de sincérité, une conversation avec un ami.
Avec son dessin-écriture où le trait vagabonde, où la couleur semble toujours chercher son chemin, même quand elle n’est que d’encre noire, Baudoin joue avec le net et le flou : dans l’écheveau d’esquisses d’un corps, un visage surgit avec sa belle vérité, vous interpelle du regard.
Baudoin nous parle de Nice, de son grand père aventureux, marin ayant vécu aux Amériques, vivant avec les scouts de Buffalo Bill, construisant le Pont de Brooklyn dans la New York fin de siècle, chopant la petite vérole dans les bordels de Cuba...
La légende familiale est parfois soutenue par des documents : portraits du grand-père en uniforme de marin avec sa tête de Pierre Loti, carnet militaire... Viennent s’y ajouter des croquis pris sur le vif lorsque l’auteur rencontre au Québec des membres de la communauté indienne : ces fameux "enfants de Sitting Bull" et puis, en fin de volume, une parodie de ces westerns de gare qui ont peuplé notre enfance, sauf que cette fois, c’est l’Indien qui gagne...
Un album réjouissant, comme souvent chez le Niçois.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion