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Les Funérailles de Luce - Par Benoît Springer - Vents d’Ouest

Par Charles-Louis Detournay le 14 février 2008                      Lien  
Un magnifique récit mettant en scène une petite fille confrontée pour la première fois à la mort. Un sujet ordinaire, mais mis en scène avec une bouleversante simplicité. Sensible et universel !

Luce a six ans. C’est une petite fille tendre et débrouillarde qui passe de paisibles vacances à la campagne chez son Papi, garagiste à la retraite. Luce est une gamine tout à fait normale, mais elle voit des choses que personne d’autre ne semble voir : elle croise, presque partout, une petite fille drapée dans un crêpe noir, accompagnée d’un homme nu. Tout autour d’elle, de son Papi, des amis de celui-ci, Luce voit rôder la Mort. Tout d’abord, elle ne s’en effraie pas, elle se contente de regarder passer l’étrange couple sans rien dire. Mais le vieux Simon décide de mettre fin à ses jours. Dès lors, Luce commence à s’interroger sur la mort… la sienne et celle des siens.

Les Funérailles de Luce - Par Benoît Springer - Vents d'Ouest

Les funérailles de Luce est un album empreint de sensibilité et d’intériorité. Le thème de la mort est universel : cette avancée inéluctable dans la vie nous fait profiter des bons moments, regretter ceux qui sont trop courts, et vouloir raccourcir ceux qui semblent s’éterniser alors que nous allons sûrement les jalouser dans quelques années. De plus, la mort est aveugle, peut toucher tout le monde et à n’importe quel âge. Ainsi, Benoît Springer la figure comme une petite fille, dont la pureté ne pourrait être mise en doute, car l’âme des mourants est incarnée par de petites cocottes. Couverte par un crêpe, elle ne voit pas où elle va, et ne fait donc aucune distinction et aucun sentiments. Conduite par un homme nu, elle rôde en permanence entre les personnes qui l’appellent, et celles qui tentent de la repousser, bien qu’elle aura de toute façon le dernier mot.

Benoît Springer a construit son ouvrage avec beaucoup de rigueur. Si au premier abord, on peut croire le découpage fort léger, il apparaît que chaque case prend son importance. Dans un gaufrier de 6 cases quasi uniforme, il impose sa succession du temps, allié et complice de la mort, tous deux chevauchant dans la même direction. Les différents âges de la vie sont alors confrontés d’une façon ou d’une autre au décès, et selon les caractères, on se retrouve face à l’acceptation, au déni, à l’incompréhension ou à la fatalité.

Le trait léger de Springer en fait un récit intimiste et poétique, on devient acteur de leurs petites scènes de vie. On s’attriste du départ d’un proche, on commence à se questionner sur le sens de sa propre existence et sur les éléments qui lui donne du relief, qui nous tiennent à cœur. Cet album en fait désormais partie.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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