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Les Onze Mille Vierges - Par Ralf König - Glénat

Par Tristan MARTINE le 21 avril 2016                      Lien  
Une page d’histoire chrétienne revisitée à la sauce gay : un sacré mélange décapant et très amusant !

Ralf König est le roi de l’humour gay en bande dessinée européenne. Cet Allemand, qui a reçu le prix du scénario à Angoulême en 2005 pour Comme des lapins, a rencontré le succès avec La Capote qui tue, Conrad et Paul, Et maintenant embrassez vous ! ou encore avec Lysistrata, sa délirante adaptation d’une tragédie d’Aristophane. Il avait également livré une trilogie biblique en bande dessinée gay, également détonante !
Les Onze Mille Vierges - Par Ralf König - Glénat
Il s’attaque ici à un mythe important pour la chrétienté médiévale, tout particulièrement dans la région rhénane : les Onze mille Vierges ! Il se serait agi de onze mille pucelles, parties vers 300 ap. J.-C., en pèlerinage à Rome avec à leur tête Ursule, une princesse britanienne qui voulait que le pape entérine sa décision de rester pure et de refuser ainsi tout mariage. Sur le chemin du retour, elles durent s’arrêter à Cologne, mais les Huns assiégèrent la ville, violèrent et tuèrent cette foule de jeunes vierges.

En exergue de son volume, l’auteur reproduit une citation de G. R. Taylor : « Prétendre que l’Europe médiévale ressemblait à un asile de fous est à peine exagéré ! ». Le ton résolument satirique est ainsi donné d’emblée et la caricature fonctionne très bien ! König s’amuse de tous ces mythes qu’il détourne allégrement et avec talent, jouant avec les anachronismes et les incohérences (notamment avec l’inscription à la base du mythe « XI M. V. », soit « onze vierges martyres », transformée par la suite en « onze mille vierges »), montrant une armée de vierges aux hormones débordantes, des moines rivalisant d’ingéniosité sadomasochiste, des Barbares membrés comme des dieux, ce qui ne laisse indifférent ni les jeunes vierges ni les bons moines…

Le dessin, parfaitement expressif, fait songer à celui de Brétecher, le ton à Reiser et à F’murr (notamment dans son Jehanne d’Arc). Les dialogues sont savoureux, les situations cocasses, la situation historique très intéressante (notamment la question de l’utilisation et du commerce de soi-disant reliques à Cologne durant tout le Moyen-Âge), et l’on s’amuse beaucoup !

(par Tristan MARTINE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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