1808, Napoléon est maître de l’Europe avec ses meilleures troupes. Afin de contraindre à la paix le seul ennemi qui lui résiste, l’Angleterre, il envoie de jeunes conscrits bloquer les ports espagnols aux navires de commerces anglais.
Dans un pays pauvre et hostile, Nicolas, un jeune enrôlé, va apprendre le dur métier de soldat. Les Français vont avoir à se battre contre un peuple déterminé et fanatique qui s’oppose à cette occupation. Les embuscades et les massacres se succèdent et la cruauté s’installe dans les deux camps. Nicolas connaîtra les combats sanglants, la captivité et la bataille de Baïlen, première défaite de Napoléon, qui fera vaciller le trône impérial.
Certains préfèrent Goldorak, mais j’aime également Napoléon. Leur point commun : mettre toutes les forces en œuvre pour sauver la liberté et les hommes qui se sont battus pour leurs droits. C’est bien entendu une façon de voir l’Histoire, une autre est contée dans cette série des Oubliés de l’Empire, laissant la parole aux sans-grade, aux simples soldats pour évoquer les grandes heures, mais également les moments sombres des diverses campagnes napoléoniennes.
Très nourri, le premier tome était un peu trop dense, laissant peu de place au dessin. Le tir a bien été corrigé dans ce second opus, mais en tant qu’éternel insatisfait, je pense qu’on aurait pu étendre tout de même un peu le scénario.
Qu’importe, cette campagne espagnole se décline de toute façon sur deux albums et, malgré ces quelques réserves, on est tout de même rapidement pris à la gorge par la chaleur suffocante s’échappant des pages d’Eudeline, rappelant la fabuleuse couverture des Perdus de l’Empire, de Franz et Éric.
Sans oublier de montrer les diverses erreurs des généraux, ce contact au plus près du quotidien des soldats est terriblement enrichissant, nous dévoilant l’horreur de la guérilla espagnole, les pénibles journées de campagne et les conditions d’emprisonnement plus que précaires.
Tout aussi intéressante, cette évocation de la violence qui gagne les deux partis, rappelant d’autres massacres qui suivirent dans les mêmes lieux, mais bien des années plus tard. L’Histoire ne fait que se répéter, raison de plus pour l’étudier, afin d’en éviter les erreurs !
(par Charles-Louis Detournay)
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