Le modèle Watchmen d’Alan Moore Dave & Gibbons (1986) a plus de trente ans dans les pattes et agit encore. Il avait eu l’idée révolutionnaire de montrer des héros déclassés, devenus même dangereux pour la société, devant faire la place aux jeunes générations.
Un peu paresseusement, Henscher & Emmanuel Herzet reprennent la même idée et la transposent aux dieux de l’Olympe. L’avantage du concept, même s’il file parfois la métaphore de la perte des valeurs spirituelles de notre temps déjà largement labourée depuis Nietzsche, c’est qu’il n’est pas prise de tête et qu’il peut faire face immédiatement à l’action. Amateurs d’adrénaline et de castagnes homériques, tenez-vous prêts.
En fait de testostérone, on n’est pas déçu. La scène s’ouvre sur l’assassinat de Poséidon. Spectaculaire. Cette action provoque une réunion de famille avec tous les autres dieux de l’Olympe menacés. Ils doivent s’unir alors qu’ils se détestent cordialement. On découvre Zeus en chaise roulante et autour de lui toute la smala en train d’analyser la menace. La famille n’en mène pas large...
Le dessin de Rafa Sandoval ne déparerait dans un volume de la collection Vertigo de chez DC Comics. La production est d’ailleurs faite à l’américaine : Jordi Tarragona fait l’encrage et David Garcia Cruz les couleurs. Nous sommes dans un volume d’exposition qui se laisse lire sans entrave. Les élèves ont-ils bien appris du maître ? Il est encore un peu tôt pour le dire.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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