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Les Ravins - Par Philippe Girard - Mécanique générale

Par Marianne St-Jacques le 14 septembre 2008                      Lien  
Décidément, les récits de voyage sont à la mode. Après les {Chroniques birmanes} de Guy Delisle et {Kaboul disco} de Nicolas Wild, c’est au tour du Québécois Philippe Girard (également connu sous le pseudonyme Phlppgrrd) de nous proposer {Les Ravins : Neufs jours à Saint-Pétersbourg}.

En compagnie d’un autre auteur BD québécois, Jimmy Beaulieu (le directeur des éditions Mécanique générale), Girard est invité à se rendre neuf jours en Russie afin de participer à un festival international de bande dessinée. L’auteur nous illustre donc son séjour touristique et professionnel à Saint-Pétersbourg en abordant les découvertes qu’il y fait, les gens qu’il y rencontre et les chocs culturels qu’il y vit. Bref, il s’agit là de tout ce dont on peut s’attendre d’un carnet de voyage : l’angoisse ressentie avant le départ, la générosité et l’hospitalité des Russes, la gastronomie locale, les monuments visités, la pauvreté de certains habitants, les désagréments d’un passeport perdu etc.

À ce récit se superposent également deux préoccupations personnelles de l’auteur : le deuil d’un ami récemment décédé d’un cancer et l’appréhension face à une petite intervention chirurgicale qu’il devra subir à son retour au Canada. Pour s’armer dans ces épreuves, Girard récolte çà et là des proverbes et des paroles de sagesse russe.

La lecture de l’album est facile et se fait rapidement ; le récit est divisé de façon très logique de sorte à ce que chaque chapitre corresponde à une journée précise du voyage. Quant au dessin, il reste simple mais subtil et donne bien le ton à l’album. Enfin, avec Les Ravins, Girard nous présente un livre introspectif qui touchera sûrement les lecteurs par son côté personnel voire intime.

(par Marianne St-Jacques)

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22 Messages :
  • Au secours, l’inanité autosatisfaite et narcissique de la Nouvelle Bande Dessinée à la française a franchi l’Atlantique, voilà qu’arrivent les répliques !

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    • Répondu par Jean-Paul Jennequin le 14 septembre 2008 à  12:29 :

      Avez-vous lu le livre ? Ou bien vous basez-vous seulement sur le résumé pour votre commentaire ?

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 septembre 2008 à  23:00 :

        Cher Jean-Paul,
        Je te signale que Marianne Saint-Jacques est notre correspondante au Québec.
        Didier

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        • Répondu par Jean-Paul Jennequin le 15 septembre 2008 à  11:03 :

          Je ne causais pas à Marianne, mon cher Didier, mais au monsieur anonyme dont le post est juste avant le mien.

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    • Répondu le 14 septembre 2008 à  13:11 :

      Hélas, c’est malheureusement vrai avec ce nouveau récit de voyage. A quand "3 jours en Ile de France" ou "2 semaines à la baule" édités par Bamboo ?

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      • Répondu par François Pincemi le 14 septembre 2008 à  23:49 :

        et aussi sans véritable talent graphique. Raconter sa vie, quelle aubaine pour des auteurs en mal d’inspiration. Y-a-t-il une différence essentielle entre un mec qui gagne sa vie en dessinant, et un autre qui lit un livre qu’il a acheté ? Il faut dans les deux cas des mains (pour écrire et dessiner, ou pour tenir le livre), il faut aussi des yeux pour dessiner (encore !!) ou lire.

        Pour l’instant, ce filon enrichit surtout les éditeurs qui les publient.Mais n’est ce pas valorisant pour les auteurs d’avoir l’équivalent d’une psychanalyse en BD ?

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    • Répondu par Alex le 14 septembre 2008 à  23:44 :

      La chronique est un exercice périlleux. Il est vrai qu’à la lecture superficielle de celle-ci on retient en 1er lieu "9 jours à St-Petersbourg" ...Big deal !... Avec une bonne dose d’a-priori et une aversion particulière pour un genre de récit dans lequel Delisle est passé maître (et quel maître !) c’est tout ce que l’on retiendra. Vous semblez oblitérer certaines informations pour réenforcer vos opinions toutes faites. Relisez l’info -sans connaître encore l’oeuvre il me semble que cela parle de tout autre chose qu’un séjour à "Léningrad".
      En lieu de juger vite et fort j’eusse préférer -pour ma propre information- que vous ameniiez en contre-pendant une critique constructive de l’oeuvre...que vous avez lu avec l’attention appropriée n’est-ce pas ?

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    • Répondu par Jean-Paul Jennequin le 15 septembre 2008 à  11:10 :

      Je précise. Quand je lis le commentaire suivant :

      « Au secours, l’inanité autosatisfaite et narcissique de la Nouvelle Bande Dessinée à la française a franchi l’Atlantique, voilà qu’arrivent les répliques ! »

      En bon français, cela s’appelle le coup de pied de l’âne. [Je suppose que sur un forum, on pourrait appeler cela le coup de pied de l’âne-onyme.] Je me demande donc si l’âne a lu le livre ou bien s’il instrumentalise une chronique (plutôt positive, m’a-t-il semblé) sur une parution récente pour dégommer la « Nouvelle Bande Dessinée » à la française, un terme que l’on aimerait bien voir défini, soit dit en passant.

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      • Répondu le 15 septembre 2008 à  19:44 :

        Je suppose que la« Nouvelle Bande Dessinée » à la française, c’est l’Association et ses suiveurs.
        Ce livre (que je n’ai pas lu) semble cumuler toutes les tares actuelles de la bd :
        "le deuil d’un ami récemment décédé d’un cancer et l’appréhension face à une petite intervention chirurgicale"
        Là, c’est le créneau de la pitié, dont on parlait à propos Hypoxie, l’histoire d’une hospitalisation , cette astuce qui fait que l’auteur se croit à l’abri des critiques. C’est très Nouvelle Bande Dessinée ça.

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        • Répondu le 15 septembre 2008 à  20:17 :

          La Bande Dessinée, c’est comme les pommes de terre. Il y a la Bande Dessinée de Conservation, la Bande Dessinée Nouvelle et la Bande Dessinée Primeur.

          f*

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        • Répondu le 15 septembre 2008 à  20:18 :

          A voir la couverture, l’auteur fait un mix de Wazem, Peeters, Larcenet et Blutch. Tout cela donne une impression de déjà vu.

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          • Répondu le 15 septembre 2008 à  22:52 :

            l’auteur fait un mix de Wazem, Peeters, Larcenet et Blutch

            sans arriver à la cheville d’aucun !

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            • Répondu par Pirlouit (le gentil troll qui aime trés fort la nouvelle BD indé) le 15 septembre 2008 à  23:41 :

              Toute cette mode du dessin rapide dit branché me donne des idées. Je suis dessinateur moyen et de surcroit, plutôt feignasse. Y a-t’il encore de l’espoir ? Quelle est la meilleure tendance ? J’hésite actuellement entre le papier découpé (tendance Ibn Al Rabin, il faut quand même être adroit et ne pas se couper), et le détournement subtil (au calque ou à la photocopieuse, encore plus pratique et rapide). Et il y a aussi la table graphique et le scan, de quoi vous régaler les zamis ! Mon livre préféré Bleu de Trondheim, un de mes Maitres (surtout à sa première période, celle du Dormeur et de Psychanalyse) !

              Je remercie déjà les pros expérimentés dans cet art pour leurs précieux conseils pour moi. Je suis étudiant en arts plastiques et j’aimerai bien me payer une voiture grace à mes futurs droits d’auteur.

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              • Répondu le 16 septembre 2008 à  09:05 :

                Les manières de cuisiner les pommes de terre sont nombreuses mais la plupart des gens préfèrent les frites. Ceci dit, l’amidon, c’est bon pour le cerveau.

                f*

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        • Répondu par Alex le 17 septembre 2008 à  01:57 :

          Ah ben oui tiens : dessiner un livre sur un ami qui vient de disparaître et sur sa prochaine intervention chirurgicale c’est donner dans la facilité...

          Etes-vous cynique ou avez-vous 12 ans ? C’est une vraie question : sinon, avec un peu plus d’expérience de vie vous comprendriez que la maladie, la déliquescence des chairs peut-être un sujet très traumatisant pour celui qui en fut un témoin direct.

          Si l’on y ajoute en plus un lien d’amitié, une peur tangible de sa propre fin tout cela dans un cadre d’un festival de bd ("Mickey", "Asterix", comprenez-vous l’ironie bon sang !) , tout cela placé dans le "Wild East" (êtes-vous déjà allé en Russie ?) vous pourriez alors peut-être avoir une vague idée du processus mental qui peut naître de ces facteurs. Mais la curiosité ne semble pas être votre grand défaut...

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  • Les Ravins - Par Philippe Girard - Mécanique générale
    14 septembre 2008 09:57, par Hélène

    Un très beau livre au goût doux-amer, subtil et touchant, marrant aussi.

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  • Les Ravins - Par Philippe Girard - Mécanique générale
    15 septembre 2008 21:08, par Big Ben

    Quel beau bouquet de réactions épidermiques et approximatives ! Sachez monsieur Pincemi que ce livre n’appartient en rien au genre de la "monographie". Armez-vous d’un dictionnaire avant d’écrire vos commentaires. Quant aux éditeurs soupçonnés de gagner beaucoup d’argent avec l’autobiographie, quelle naïveté ! Je ne vois guère d’autre exemple que le sempiternel Persépolis pour confirmer votre opinion. Ca fait peu sur une quinzaine d’années.

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    • Répondu par François Pincemi le 15 septembre 2008 à  22:52 :

      Effectivement Monsieur Big Ben, il semble que j’ai confondu monographie et autobiographie, les pédants auront rectifié d’eux-mêmes, du haut de leur sommet de culture.

      N’étant pas rancunier, je vous dédie ce scénario de bande dessinée indé que je viens de pondre à votre attention :

      Titre : Un journée ordinaire de Monsieur Quidam

      Un quidam (30 à 40 ans) s’eveille. Il prend son café, fume son clopo, lit le journal. Il oublie de sortir les toasts (ils vont bruler !!) ; Variante : il oublie le lait sur le feu, mais alors il faut plus de temps pour nettoyer. Notez l’attention portée aux petits détails de la vie quotidienne.

      Deuxième séquence : Le quidam est sur le trone en train de defequer en lisant un journal de BD indé pour bobos. Puis il prend sa douche. Le téléphone sonne. Il sort de sa douche furibar, mais on a raccroché quand il prend le combiné.
      Et ainsi de suite jusqu’à la séquence finale (l’endormissement après une dure journée).

      Ce scénario est volontairement ouvert, le dessinateur de "nouvelle BD indé" pourra y rajouter les détails de son choix (il peut vivre avec son saxophone, une copine ou un mec).

      Maintenant le plus important : le traitement graphique. Pour être un bon auteur de "nouvelle BD indé", la sophistication à la Druillet n’est pas souhaitée. Il faut mieux un graphisme enlevé et facile, capable au lecteur de bien s’identifier (comptez 5 à 8 pages par jour, utilisez un trait simple sans fioriture, adapté à votre lectorat d’un public de bobos en quête d’authenticité. Utilisez des personnages en forme d’esquisses, de pommes de terre ou de fil de fer, c’est très efficace. Rajoutez une ou deux considérations philosophiques, un peu d’humour décalé et vous aurez une belle BD indé de plus !!

      Reste à savoir si le public suivra...

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      • Répondu par Jean-Paul Jennequin le 16 septembre 2008 à  10:35 :

        « Effectivement Monsieur Big Ben, il semble que j’ai confondu monographie et autobiographie, les pédants auront rectifié d’eux-mêmes, du haut de leur sommet de culture. »

        Je trouve inquiétant que le fait de croire que les mots ont un sens soit un signe de pédanterie. Il y aurait donc deux catégories de personnes dans le monde : ceux qui utilisent n’importe quel mot pour dire n’importe quoi et les pédants. Se faire traiter de pédant sur ce site risque de devenir un titre de gloire : cela veut dire que l’on ne dit et n’écrit pas n’importe quoi.

        « N’étant pas rancunier, je vous dédie ce scénario de bande dessinée indé que je viens de pondre à votre attention : (…) »

        Ce synopsis (un scénario, c’est plus élaboré que votre résumé - je sais, je suis pédant) est surtout révélateur de votre vision fantasmée d’une bande dessinée que vous n’aimez pas.

        « Maintenant le plus important : le traitement graphique. Pour être un bon auteur de "nouvelle BD indé", la sophistication à la Druillet n’est pas souhaitée. Il faut mieux un graphisme enlevé et facile, capable au lecteur [Je m’abstiens de toute remarque « pédante » sur votre utilisation bancale d’un vocable aussi courant que « capable ».] de bien s’identifier (comptez 5 à 8 pages par jour, utilisez un trait simple sans fioriture, adapté à votre lectorat d’un public de bobos en quête d’authenticité. Utilisez des personnages en forme d’esquisses, de pommes de terre ou de fil de fer, c’est très efficace. Rajoutez une ou deux considérations philosophiques, un peu d’humour décalé et vous aurez une belle BD indé de plus !! »

        L’ouvrage d’Hugues Dayez intitulé « La Nouvelle Bande dessinée » qui a lancé ce terme plutôt malheureux contenait des interviews de Blain, Blutch, David B., Nicolas de Crécy, Dupuy et Berbérian, Guibert, Rabaté et Sfar. Vous pensez à l’un de ces auteurs en particulier (ou à plusieurs d’entre eux) quand vous parlez d’un « graphisme enlevé et facile » ? Et pourquoi ce type de graphisme permettrait-il au lecteur de bien s’identifier ? Il me semble que vous utilisez une notion tirée de « L’Art invisible » de Scott McCloud selon laquelle plus un personnage est dessiné de façon simple, plus le lecteur se met facilement à sa place. Mais « se mettre à la place » d’un personnage ne signifie pas trouver que ce personnage vous ressemble personnellement - cela veut dire entrer dans la peau d’un autre. On peut utiliser un personnage dessiné très simplement qui soit par exemple un petit voleur dans le Japon médiéval (Dororo dans la BD homonyme de Tezuka). La simplicité du trait permettra peut-être au lecteur de se mettre à la place du garçonnet, mais ce sera pour faire l’expérience de situations qu’il ne pourra lui-même jamais vivre.

        « Reste à savoir si le public suivra... »

        On en revient toujours là, n’est-ce pas ? Le jugement du sacro-saint « public » censé décider, en dernière instance, de ce qui est bon ou pas. Apparemment, dans le cas de Marjane Satrapi et de son « Persépolis », le public a suivi, semble-t-il. Est-ce que cela signifie quelque chose au niveau strictement esthétique ? Oui, certainement (le graphisme de Satrapi lui permet de communiquer avec un très grand nombre de lecteurs, dont certains ne lisent pas de bandes dessinées, par exemple) mais également non (on trouve beaucoup de BD « mieux » dessinées qui ne marchent pas aussi bien). Le public qui « suit » ou ne suit pas, c’est l’argument-massue de ceux qui sont à cours d’arguments, et ce depuis au moins les années 1980.

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      • Répondu par Alex le 16 septembre 2008 à  23:22 :

        Bravo Mr Pincemi pour cette démonstration scatophile et pathétique... Je suis sincèrement gêné pour vous.

        "Sophistication à la Druillet"... comme dans "Vuzz" par exemple ? Bien entendu, vous ne savez-pas de quoi vous parlez. Etes-vous capable de nous présenter pour changer une critique intelligente ? Ou nous faudra-t-il nous contenter de vos histoires de toilettes et de téléphone ou... qui sait ce que nous réserve encore votre imagination débordante ?

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  • les ravins : mise au point
    16 septembre 2008 11:32, par david t

    décidemment...

    1. les ravins se situe dans un mouvement très vivant au québec (et plus précisément à montréal) : c’est bien d’abord des travaux autobiographiques des julie doucet, chester brown, jimmy beaulieu, guy delisle et michel rabagliati qu’il faut rapprocher ce volume. n’en déplaise au chauvinisme de certains, ces auteurs n’ont pas attendu les lumières françaises pour se mettre à faire de l’autobiographie.

    2. le dessin de philippe girard est toujours à peu près semblable depuis une bonne dizaine d’années qu’il fait des livres. y voir un imaginaire pompage de blutch, larcenet ou wazem relève de l’ignorance (on n’a manifestement pas ouvert le livre), voire de la condescendance pure (ils se ressemblent tous, à quoi bon ?).

    3. sinon, à quoi bon répondre à nos joyeux critiques masqués, si prompts à brûler un livre qu’ils n’oseraient même pas toucher de leurs mains et encore moins lire ? (et pourquoi le liraient-ils, des fois que ça troublerait leur détestation primaire ?)

    4. puis-je me permettre de rire un bon coup de l’extrême naïveté qui consiste à croire qu’un éditeur peut devenir riche de la parution d’un livre tiré à mille exemplaires ?

    5. les ravins est un beau livre calme et inquiet, à mon avis le meilleur de l’auteur. je pense que c’est le genre de livre qui, comme certaines amitiés, se mérite.

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    • Répondu le 16 septembre 2008 à  13:34 :

      "n’en déplaise au chauvinisme de certains, ces auteurs n’ont pas attendu les lumières françaises pour se mettre à faire de l’autobiographie."

      ...pas plus que les lumières belges.

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