Ce nouvel album des Schtroumpfs emprunte finalement peu à l’univers facétieux du conteur irlandais : cela nous donne une aventure charmante, compréhensible par les plus jeunes, avec une mise en abyme orchestrée par le Schtroumpf Poète.
C’est dommage car le principe swiftien, critique à propos de la société de son temps, est quasiment absent. Le récit donnera même sous certains aspects du grain à moudre à certains de ses analystes. Pourtant, naguère, Le Schtroumpfissime ou encore Le Cosmoschtroumpf avaient su conserver leur charme tout en gardant un regard caustique sur les institutions humaines.
La faute en est principalement au manque de caractérisation des nouveaux personnages invités. Certes, on nous décrit un univers de Pilus plutôt bien conçu, certes les dialogues ne manquent pas de... répondant, ni même d’esprit. Mais les personnages des Pilus sont trop sommairement ébauchés pour convaincre. Même graphiquement, la caractérisation ne suit pas. Même s’il est excellent, le pitch ne fait pas tout.
C’est dommage, car le traitement reste fidèle au monde enchanté inventé par Peyo et il ne faut pas grand chose -peut-être la bride laissée sur le cou du scénariste ?- pour que l’on retrouve la magie d’autrefois.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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