Tout commence par un conflit entre Bart et Lisa, incarnations complémentaires du sans-gêne et du savoir-vivre. Et pourtant, ils sont ensemble sèchement réprimandés par le directeur pour avoir ruiné la fête internationale de l’école. Leur punition commune consiste à correspondre avec un autre enfant qui habite à l’autre bout du monde. La sanction est équitable, ils devront chacun faire preuve de bonne volonté, même si pour Lisa, il s’agit davantage d’une récréation qu’une corvée.
C’est ainsi que Lisa va communiquer avec la petite Salucca, provenant de la ville d’Hagendazopolis. La jeune fille vit avec ses parents dans une fratrie de dix-huit frères et sœurs, autant dire que leur vie est plutôt rude. Quant à Bart, il dialogue avec Khazgulah, un jeune garçon qui vit à Zszsbec, la ville voisine de l’amie de Lisa. Forcément, comme à leur habitude, Lisa joue l’intellectuelle modèle et son frère n’en fait qu’à sa tête.
Le jeune Khazgulah travaillant à la chaîne en usine n’en mène pas large. Fort heureusement, les blagues que Bart lui raconte lui redonnent le moral. Sauf qu’à force de reproduire les mêmes blagues sur son lieu de travail, une catastrophe sans nom se produit : l’usine ferme, le contremaître est envoyé à l’asile, et les villageois se retrouvent sans emploi. Comme quoi, même à distance, l’incorrigible Bart provoque l’orage et sera amené à être plus créatif encore pour résoudre cette situation chaotique.
La lecture de cet album se déguste avec joie et se lit sans fatigue. Certains gags, tout comme pour la série télévisée, provoquent un fou rire immédiat. Le scénario s’adapte parfaitement à l’univers connu de la série animée. Les protagonistes fidèles à eux-mêmes s’agitent, hurlent et fanfaronnent, pour notre plus grand bonheur. Les auteurs gèrent cet humour avec un pince-sans-rire habile. La trame, riche en rebondissements, se veut respectueuse de l’animé et comblera au final les plus exigeants.
Les Simpson, c’est tout de même plus de 3,5 millions d’exemplaires vendus en BD en France. Un succès flamboyant qui ne désempare pas et qui suscite de l’intérêt pour toute la famille. Un humour gavroche, parfois satirique et sans complexe, terriblement efficace.
Coté auteurs, Matt Groening s’est entouré d’une équipe d’artistes talentueux. Nous retrouvons Chuck Dixon, un scénariste de comics connu pour avoir contribué à Batman ; Ty Templeton, à la fois scénariste et dessinateur, un auteur canadien qui a notamment travaillé sur les adaptations du dessin animé Batman comme dessinateur de 1992 et 2004 et scénariste qui lui a valu trois Esner Awarads. Ses œuvres les plus marquantes sont Stig’s Inferno et Bigg Time. Sa marque de fabrique s’oriente vers l’absurde et le burlesque ; John Costanza, quant à lui, est un lettreur et illustrateur ayant travaillé pour Marvel et DC. Il était le lettreur d’Alan Moore pour la célèbre série Swamp Thing. L’album est en outre dirigée par Bill Morrison, co-fondateur de Bongo Comics. Un tel succès n’arive jamais par hasard...
(par Marc Vandermeer)
(par Roland MASSART)
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Les Simpson T26 : Confidentiel. Collectif dirigé par Matt Groening. Jungle Edition. 56 pages. Sortie le 25 février. 10,45 euros.
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Lire la chronique Les Simpson et Persépolis à l’honneur au Festival du Film d’Animation d’Annecy 2008