En pleine troisième guerre punique (souvenez-vous de vos leçons, pour ceux qui ont appris le latin), deux mercenaires libèrent accidentellement une prisonnière des mains de ravisseurs sans scrupules. Horodamus le Gaulois et Berkan le Numide, émoustillés par la pulpeuse Tara, projettent de s’amuser un peu avec la captive puis de la revendre aux Berbères. Mais la belle est plus subtile que les deux brigands l’imaginent. Elle leur apprend qu’elle fait partie d’une guilde de voleurs qui prépare le casse du siècle : le vol du trésor du temple de la déesse Tanit à Carthage. Appâtés par le gain et le galbe, Horodamus et Berkan se mettent au service de Tara.
Ce premier volet du diptyque « Les Voleurs de Carthage » propose une version antique inattendue des récits de cambriolage et de mafia. Le scénario d’Appollo ressemble à une partie d’échec éclairée à la bougie : des pièces peuvent surgir de l’ombre et mettre mat. Comme toujours, le lauréat du Prix Jacques Lob 2012 livre une partition dense, bien dialoguée et non dénuée d’un humour grinçant. Au dessin, Tanquerelle délaisse le froid arctique des Racontars pour magnifier l’ambiance lourde du désert carthaginois. Son trait charbonneux enrobe avec élégance des décors fastueux, des personnages charnus et des scènes de batailles épiques.
Le plan du cambriolage des voleurs de Catharge semblait être bien huilé, mais les deux corniauds vont réaliser qu’on ne berne pas si facilement la famille d’Utique, sorte de clan Soprano en toge. La conclusion de cet imbroglio est impatiemment attendue dans la seconde partie.
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Tanquerelle & Appollo, sur ActuaBD :
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