« La Ligue des Gentlemen Extraordinaires » est un excellent exemple du travail de Moore quand il injecte une nouvelle vigueur à des héros de fiction bien connus. C’est aussi un commentaire révélateur sur la situation actuelle de notre monde : un siècle après les événements décrits dans la « Ligue », un empire blanc, puissant et manipulateur, impose sa loi dans le monde entier.
Mais Moore est aussi expert pour revisiter de grands mythes de la bande dessinée comme Superman, dont il a donné sa vision avec « Supreme », où l’histoire principale est constamment portée par des flash-back inventés de toutes pièces et dessinés dans un style volontairement réminiscent de celui de la période pastichée.
Moore a aussi rendu hommage au passé, avec « Greyshirt », démarquage du « Spirit » de Will Eisner où le récit court sert de support à l’expérimentation formelle.
Comme il existe une tradition magique, il y a une tradition de fiction populaire. Moore va y puiser les énergies de ses prédécesseurs. Il les interroge, comme il a interrogé la réalité dans la section 2 et le comic-book dans la section 3.
Jean-Paul Jennequin
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