Tout commence à Paris. Eugène de Tourcoing-Startrec est un petit peintre tranquille d’un coin tranquille qui ne connaissait pas encore les hordes de touristes qui l’ont dénaturé depuis : Montmartre. Il a des visions, qu’il retranscrit dans ses toiles. Il voit des choses abominables, qui n’existent pas mais qui pourraient bien être l’enfer de l’humanité : télévision, TGV, téléphone, touristes japonais, voitures... C’est le monde moderne qui attend le XIXe siècle finissant et la vision n’est pas des plus réjouissantes.
L’Etat français a décidé, lui, de franchir le pas du modernisme et l’Exposition Universelle de 1900 sera l’occasion de le proclamer à la face du monde. Mais des pittoresques anarchistes artistiques, réunis dans l’organisation révolutionnaire des O.R.T.E.I.L.S., ont bien décidé de profiter de l’événement pour exprimer leur mécontentement en faisant sauter sur le site de l’exposition une bombe... colorée. L’attentat le plus spectaculaire du siècle naissant est en train de se préparer.
(par Patrick Albray)
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Un régal. D’abord par le dessin léger d’Edith et sa fabuleuse mise en couleurs qui, pour un livre traitant de peinture, se devait de faire la part belle aux aquarelles et aux effets de lumière. Et c’est particulièrement réussi ! Mais aussi par le scénario de Corcal, totalement délirant et multipliant les trouvailles et les finesses. Les dialogues sont particulièrement savoureux. "Les enfants du siècle" est la suite de "Monmartre, no future". Tous deux valent le détour... et plusieurs relectures pour en apprécier toutes les subtilités.