BD d’Asie

Levius T1 - Par Hahurisa Nakata - Kana

Par Aurélien Pigeat le 23 octobre 2015                      Lien  
Orphelin de guerre, rescapé d'affrontements terrifiants, Levius voue désormais sa vie au sport le plus populaire de cette époque troublée : la boxe mécanique. Un sport où la violence constitue un prétexte pour questionner l'humanité, celle des combattants mais aussi celle des spectateurs.

Recueilli par son oncle et sa grand-mère après la mort de son père et le coma de sa mère, revenu, un bras en moins, d’une zone de guerre où des armes de destruction de masse ont été employées, Levius n’a, c’est naturel, plus goût à rien, surtout pas à la vie. C’est sans doute pour cela qu’il opte pour un sport où règne la mort : la boxe mécanique.

Dans des arènes gigantesques se masse une foule bruyante et fascinée par les combats sans merci que se livrent des individus ayant troqué une part de leur être contre des prothèses mécaniques décuplant puissance et résistance. Véritables jeux du cirque, cette attraction permet de détourner les yeux du conflit, voisin, qui réduit, pendant ce temps, une partie du monde à l’état du ruines.

Levius T1 - Par Hahurisa Nakata - Kana
Dans l’arène, combat à mort
Levius T1 © Hahurisa Nakata

La première chose qui séduit dans Levius tient sans doute au monde dans lequel se déroule l’action. Un univers steampunk habilement construit qui permet de peindre un environnement urbain dans lequel les indices du progrès, industriel, se donnent à voir par les effets de contraste qu’ils suscitent. D’autant que la mécanisation ne touche pas que l’environnement des personnages, mais s’ancre jusque dans leur chair.

Levius et son bras mécanique
Levius T1 © Hahurisa Nakata

C’est ensuite la manière d’aborder le thème du combat, par le biais de la boxe mécanique, qui convainc définitivement le lecteur. Ici, les affrontements, sanglants, apparaissent rapidement comme des métaphores. En premier lieu des combats intérieurs que mènent les protagonistes, des quêtes intimes qu’ils poursuivent. En second lieu du contexte politique qui sert de cadre à l’histoire, cette guerre absurde et atroce dont nombre de citoyens, à la manière du héros, portent les stigmates.

Il y a ainsi quelque chose, dans Levius, à la fois de Gunnm, de Yukito Kishiro, et d’Ashita no Joe d’Asao Takamori et Tetsuya Chiba. Dans la grandeur des individualités perdues et livrées à la violence du ring, ou de l’arène. Ou encore dans la rébellion larvée, latente, qui ne demande qu’à exploser, contre un ordre factice et des autorités illégitimes. Quelque chose enfin d’une mélancolie sourde, en tension avec un idéal lancinant qui porte néanmoins les héros vers le dépassement de soi et la victoire.

Petites choses qui font d’ores et déjà de Levius un titre marquant.

Le monde steampunk de Levius
Levius T1 © Hahurisa Nakata

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Levius T1. Par Hahurisa Nakata. Traduction Thibaud Desbief. Kana, collection Big Kana. Sens de lecture occidental. Sortie le 02 octobre 2015. 240 pages. 12.70 euros.

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