Tout commence lors des sinistres Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. Quatre fortes têtes se rencontrent dans la capitale allemande en marge des compétitions. Un prélude introductif qui s’arrête là pour retrouver d’abord le Français du lot, en 1939. La guerre commence, et les tenants de la ligne Maginot ont confiance. L’histoire leur donnera tort. Mais la résistance est déjà dans les esprits...
Le principe de Lignes de front : changer de décor à chaque album. Dans le second tome, "Le Vol de l’aigle", l’action se situe en Angleterre, là où les Allemands connaîtront leur première grande défaite, dans les airs. L’occasion de retrouver d’autres personnages, notamment un jeune pilote britannique découvrant les montées d’adrénaline au combat.
Pour tenir un calendrier impressionnant [1], Jean-Pierre Pécau, déjà lui-même fort occupé, change d’équipe à chaque album. Pour le premier, "Stonne", le dessin est signé Brada, et les couleurs Thorn. L’opus deux présente Dellac et Fernandez dans les mêmes rôles, et l’on retrouve Thorn à la couleur pour le 3, tandis que Bane prend le relais pour l’illustration. Et ainsi de suite...
À l’image des œuvres similaires de Giroud, on doit faire avec des différences de style non négligeables. Pour les deux premiers volumes, si Brada propose un réalisme aux contours bien charpentés, Dellac sculpte des tronches très marquées, tout en soignant des paysages magistraux, bien aidé par les couleurs de Fernandez.
Le point fort de Lignes de Front réside dans l’équilibre trouvé par Pécau : la grande histoire domine des destins individuels hauts en couleurs, avec des détails étonnants pour chaque tome. Ainsi, les coulisses des J.O. nous apprennent moult éléments rarement évoqués ailleurs ; même chose pour l’organisation aérienne de la R.A.F. face aux ennemis de la Luftwaffe.
Un divertissement qui ne manque pas de fond : la recette d’une série à succès ?
(par David TAUGIS)
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