Incorporé malgré lui, Lincoln en profite pour se livrer à de sombres trafics avec la population locale. En échange de vin et d’alcool, il revend des victuailles dérobées dans l’intendance de son régiment. L’objectif du cow-boy est de se constituer un magot pour s’installer dans le sud de la France, tranquille et loin de tout !
Mais son plan ne se déroule pas comme prévu : son compère le sergent Morris est accusé à sa place et mis aux arrêts. Lincoln décide alors à lui venir en aide et de sortir de prison le soldat noir. Si l’initiative peut sembler sympathique, elle va entrainer l’ex-cow-boy dans de sacrées embrouilles...
À la suite de ses précédentes mésaventures, le cow-boy grincheux (et immortel !) se retrouve plongé au cœur du premier conflit mondial. Tour à tour policier, escroc, révolutionnaire, le voilà maintenant trafiquant d’alcool ! Toujours tiraillé entre Dieu et le Diable, deux compagnons d’infortune parfois bien encombrants !
Notre héros stupide va subir à nouveau les coups du sort et les conséquences de ses choix maladroits ! Balloté par les événements (le contexte historique reste très présent dans cet album), Lincoln, toujours aussi mal luné (mais peut-être un peu moins cynique), poursuit son itinéraire chaotique et bousculé. On suit néanmoins avec intérêt l’évolution de ce personnage curieusement peu sympathique mais cependant attachant.
Si cet album donne l’occasion aux auteurs d’évoquer l’implication des États-Unis dans la Première Guerre mondiale -thème rarement traité dans le registre humoristique, il leur permet aussi de décrire la situation des soldats (et notamment des noirs) au sein du conflit.
Les mésaventures dérisoires de Lincoln, avec ses dialogues caustiques et la découverte par le héros des mœurs françaises, renouvèlent encore notre intérêt avec cette nouvelle histoire. Dessin souple et affirmé, couleurs toujours aussi justes et maitrisées, dialogues savoureux : les ingrédients habituels de la saga sont là...
Ils contribuent au succès de cette série attachante et captivante qui compte désormais 150 000 albums vendus et qui nous entraine à chaque fois un peu plus loin sur les traces d’un éternel loser.
(par Patrice Gentilhomme)
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