Lol ! Magazine : les pré-adolescentes ont leur magazine BD !

Féminin ou bande dessinée ?

Avec un premier numéro durant les vacances d’été, paru le 2 août dernier, Lol ! Magazine entend certainement capter son premier lectorat sur les plages de France et de Navarre. Le mensuel de 64 pages se voit proposé au prix de 4,95 euros. Son sommaire se répartit entre 50 pages dédiées à la BD et 14 dévolues à diverses rubriques décontractées.

Parmi celles-ci, les préadolescentes ciblées en retrouveront d’assez semblables à celles que leurs mères et/ou grandes sœurs lisent habituellement dans leurs féminins : des papiers mode ou beauté, des tests ou encore une rubrique psycho. Évidemment adaptées à la tranche d’âge.

Des ateliers « cuisine » et « bricolage » en sus, des papiers légers sur la rentrée ou sur les relations avec les parents complètent le versant « général » de la revue. Sans oublier l’attendu cadeau, typique des publications estivales mais aussi de celles pour enfants, ici dit « fashion ». Ce mois-ci des boucles d’oreille « peace and love ».

Mais c’est bien les planches de bande dessinée qui composent l’essentiel de la revue (près de 80% des pages) et en font un véritable magazine BD destiné aux jeunes filles. Et là réside la nouveauté. Les articles et rubriques viennent en fait compléter un sommaire avant tout BD et donner au titre ce que les responsables de la publication désignent comme « une identité de magazine frais et moderne, résolument fun et espiègle ».

D’où vient ce rapprochement entre Glénat et Panini ?

L’équilibre entre le rédactionnel et la bande dessinée est à chercher du côté de l’association entre Glénat et Panini. Le premier fournit le catalogue BD tandis que le second offre son expérience dans le domaine de la presse jeunesse.

Interrogés sur ce rapprochement, les responsables de la revue précisent d’ailleurs qu’il ne s’agit pas de la première collaboration entre les deux sociétés : outre les albums et stickers Titeuf, Glénat et Panini se sont par le passé déjà alliés pour sortir en Italie des titres Glénat.

Pour comprendre les raisons qui ont amené l’émergence de Lol ! Magazine, il faut cependant remonter à l’arrêt du magazine Tchô ! dont Jacques Glénat a été directeur de publication de 1998 à 2010, avant que Fleurus ne devienne l’éditeur de la revue jusqu’à son arrêt, en janvier dernier. Depuis, Jacques Glénat souhaitait trouver un partenaire susceptible de lancer un nouveau magazine de BD jeunesse à partir du fonds Glénat.

C’est à partir de là que le rapprochement s’est effectué en direction de Panini. Et c’est en échangeant, en discutant sur l’éditorial de la revue, sur sa cible, que le projet initial a quelque peu évolué et s’est précisé autour de l’idée d’une magazine entièrement tourné vers les jeunes filles, et pleinement bande dessinée.

Un magazine de BD pour jeunes filles, enfin !

Ce choix précis fut déterminé par les ventes de certaines BD jeunesse du catalogue Glénat. Chi, une vie de Chat et Lou ! par exemple possèdent des publics avant tout féminins. De tels titres montrent clairement que les petites filles apprécient la bande dessinée, ce que confirme la présence de pages BD dans des magazines jeunesse généralistes qui leurs sont destinés et sur lesquels Panini a une réelle expérience.

Dès lors, il a semblé pertinent à Panini et Glénat de combler un vide éditorial potentiellement porteur, celui que vise donc Lol ! Magazine : inventer un magazine BD pour pré-adolescentes, ce qui n’existait pas en tant que tel auparavant. Après Bisous lancé en avril pour Delcourt, la presse BD, estampillée girly mais avant tout bande dessinée, part donc à l’assaut d’un nouveau lectorat, bien plus jeune.

On y trouvera les très populaires Titeuf et Mafalda. Mais aussi, comme évoqué plus haut, des personnages tels que Lou et Chi, ou encore Basile et Melba. Outre des best-sellers qui ont fait leurs preuve, Lol ! Magazine proposera des nouveautés et des avant-premières, avec Big Bang Cats et Théa, cavalière notamment.

On observera enfin que, de manière assez intéressante, l’ensemble du catalogue Glénat se trouve mis à contribution puisque le magazine sollicite à la fois le récent et l’ancien, le franco-belge et le manga, dont les lectorats sont pourtant supposés étrangers les uns aux autres.

Si cette expérience rencontre le succès, cela donnera-t-il des idées à Glénat et Panini ? Leur association sera-t-elle approfondie et débouchera-t-elle sur la constitution d’une gamme de magazines combinant le vaste catalogue du premier et la maîtrise de la presse du second ?