Love & Lies fonctionne sur le principe de la dystopie. Dans ce monde semblable au notre, les sentiments n’ont pas leur place, et la population se soumet à la loi pour assurer la prospérité de la nation. Le but est donc de palier à la dénatalité grandissante tout en offrant un bonheur assuré et un avenir stable.
Bien que certains se promettent de ne jamais accepter cette situation, Yukari le premier, au final nul n’y échappe. Et c’est un coup dur pour le lycéen qui découvre que l’élue de son cœur, Misaki, à qui il venait de déclarer sa flamme, partage ses sentiments ! Mais devant l’annonce du futur mariage de Yukari, la jeune fille décide de s’effacer pour laisser place à la séduisante Ririna.
Les choses se compliquent quand Yukari constate que sa promise n’a pas l’intention de suivre le protocole. Une étrange relation va alors débuter entre nos trois héros.
Le postulat de base est intéressant, car il révèle les préoccupations actuelles de la société japonaise qui doit faire face à une crise démographique dramatique poussant le gouvernement à augmenter les aides publiques et encourager la natalité.
L’autre intérêt de ce manga vient de la façon dont les personnages vont réussir à gérer leur dilemme. Comment vont-ils pouvoir contourner la loi ? Sont-ils prêts à assumer leur sentiment jusqu’au bout ? Quelle place pour l’homosexualité dans un tel contexte ?
Néanmoins, ces questions ne sont pas toujours abordées de manière très pertinente. Certaines scènes, notamment celles centrées sur les petites culottes, desservent en partie le propos en le rendant futile.
En outre, les personnages n’échappent pas à quelques clichés, Yukari en tête. Certes, il fait preuve de courage en avouant son amour à Misaki, mais malheureusement, il ne se rebelle pas outre mesure lorsqu’il découvre sa future femme, pour la simple raison qu’elle est jolie. On peut dès lors questionner la sincérité de ses sentiments envers sa camarade. Et il est assez déplorable de voir ce garçon se laisser manipuler par Ririna avec autant de facilité.
Ririna se révèle plutôt irritante de par son côté enfantin et capricieux. On peut toutefois s’attendre à un développement intéressant tant son comportement s’avère quelque fois troublant. Surtout vis-à-vis de Misaki. Quant à cette dernière, elle fait preuve d’une certaine assurance et d’un esprit d’initiative assez appuyé. Ses mensonges et son ambiguïté risquent de causer quelques difficultés pour la suite.
Le dessin est agréable et sait mettre parfaitement en valeur l’anatomie féminine. A noter qu’il s’agit du second titre de l’auteur après son one-shot Shikism. Prépubliée dans le magazine numérique Manga Box et également développée sur Mogabe, l’une des plateformes de jeux pour smartphone les plus populaires au Japon, cette série est toujours en cours.
(par Tahani Biernat)
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