BD d’Asie

Lover’s Doll - Par Kazuhiko Mishima - Asuka

Par Stéphanie Francqueville le 21 novembre 2010                      Lien  
Sur une idée plutôt étrange, la mangaka développe des personnages attachants et un scénario très romantique, qui parviennent à faire oublier la pauvreté des dessins.

La Bloody Doll est une poupée absolument magnifique, mais ses propriétaires se succèdent car on la prétend maudite. Personne n’ose la détruire, de peur de sa vengeance et elle est régulièrement remise en vente sur Internet.

Shin n’est pas superstitieux et a besoin d’une poupée pour porter les vêtements qu’il créés. Quand il voit la Bloody Doll, il décide de la commander, malgré les mises en garde de ses amis de fac. Une fois reçue, la poupée montre sa vraie nature : elle prend forme humaine si son maître l’aime.

Habituée au rejet et à être traitée de monstre, la petite poupée n’attend pas d’autre réaction de la part de ce nouveau maître. Mais contre toute attente, Shin va lui donner un nom et la garder près de lui.

Au premier abord, le scénario parait un peu bizarre : un jeune homme ayant pourtant l’air tout à fait normal qui tombe amoureux d’une poupée. La situation de départ est peu banale, voire même un peu malsaine. Mais au fur et à mesure des pages, ce sentiment s’estompe. Cela résulte notamment du traitement de l’histoire qu’a choisi l’auteur. Bolet, charmant nom que lui a donné son maître, n’est pas une poupée. Il découvre auprès de Shin qu’il ressent des émotions humaines, qu’il peut manger ou verser des larmes. Pourtant, Bolet n’est pas non plus un humain. Si son maitre ne l’aime pas, il ne peut s’animer et reste une poupée ordinaire. Bolet est un être en souffrance que Kazuhiko Mishima a su rendre attachant, malgré son caractère exécrable.

Le second point positive de ce manga est la relation entre Bolet et Shin. Contrairement à la plupart des yaoi, il n’est pas question de relations physiques entre les deux personnages. Il n’est même pas question de convaincre l’autre de ses sentiments. La relation entre les deux hommes est quasiment immédiate et l’auteur s’intéresse surtout à l’idée de faire accepter l’autre par son entourage, quelles que soient les différences. Un beau message, malheureusement quelque peu terni par les quelques pages bonus de pur fan service.

En tout cas, Lover’s Doll est une agréable surprise à faire découvrir aux néophytes qui ne seraient pas rebutés par l’aspect fantastique. Malgré un coup de crayon plutôt mignon mais peu travaillé, la fin romantique et pleine d’espoir ne pourra que convaincre les plus récalcitrants.

(par Stéphanie Francqueville)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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