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Lynn Johnston : « Nous sommes tous liés par les idées que nous partageons. »

Par Marianne St-Jacques le 18 octobre 2010                      Lien  
Pendant vingt-neuf ans, l’artiste canadienne Lynn Johnston a publié le strip quotidien {For Better or for Worse} ({FBOFW}) en Amérique du Nord et un peu partout dans le monde. En 1986, elle est devenue la première femme à recevoir le prestigieux {Reuben Award}, remis annuellement par la {National Cartoonist Society}, aux États-Unis.

En 1997, elle est devenue la première femme à être intronisée au International Museum of Cartoon Art Hall of Fame, toujours aux USA. Elle a depuis remporté une multitude de prix et de distinctions honorifiques. Elle nous livre un point de vue à la fois féminin et canadien de l’industrie nord-américaine du comic strip. Entrevue avec celle que l’on surnomme « la grande dame de la BD canadienne ».

Votre strip For Better of for Worse est traduit en huit langues et diffusé dans environ 2000 journaux, à la fois au Canada, aux États-Unis et dans 20 autres pays. Vous avez également publié 30 recueils. Pour toutes ces raisons, FBOFW est souvent désigné comme le « strip canadien ayant connu le grand succès de tous les temps ». Comment avez-vous décidé de devenir cartoonist ?

 Lynn Johnston : « Nous sommes tous liés par les idées que nous partageons. »
Just a Simple Wedding - Le dernier album de FBOFW © Lynn Johnston et Andrews MacMeel Publishing

Je ne crois pas que c’est une décision que j’ai prise consciemment. Je n’ai jamais cru que je ferais un strip mais j’ai toujours su que je serais cartoonist [1]. Je pensais plutôt que je voulais être animatrice. Mon premier vrai bon travail était chez Canwest Films, à Vancouver. Nous travaillions avez Hannah-Barbera. Le studio était ouvert 24 heures sur 24 alors nous travaillions de 8 heures à 20 heures pour un salaire horaire de 1,25$. C’était un travail épuisant et les résultats étaient horribles ! Mais j’ai beaucoup appris. À l’époque, je suis allée à Los Angeles avec une amie de ce groupe d’animation dont les parents travaillaient pour Disney. Ils m’ont présentée aux gens de Jay Ward Studios, qui faisaient Super Chicken, George of the Jungle ainsi que les publicités de céréales Cap’n Crunch, les meilleures de la planète. Ils m’ont offert un poste dans la création d’arrière-plans mais je n’ai pu l’accepter car je venais tout juste d’épouser un caméraman qui ne pouvait trouver d’emploi à Los Angeles (ce qui est compréhensible car il y a beaucoup de gens à Los Angeles qui cherchent le même genre de travail). Nous nous sommes donc retrouvés à Hamilton, en Ontario, où il s’est trouvé un poste à CHCH TV et je me suis mise à travailler comme illustratrice médicale à l’Université McMaster. Je travaillais surtout dans le laboratoire d’anatomie avec des spécimens recouverts de plastic, ou bien j’assistais à des dissections, des autopsies et des opérations chirurgicales. C’était probablement le meilleur travail que j’ai eu, à part celui que j’ai en ce moment, car c’était très excitant. Nous en étions aux débuts de l’imagerie informatique et de l’imagerie 3D. C’est pendant que j’étais à McMaster que j’ai commencé à faire quelques bandes dessinées sur la grossesse, car j’étais alors enceinte et c’était une toute nouvelle expérience. J’ai fait beaucoup de BD sur le sujet et, avec l’aide de mon obstétricien et de quelques amis qui travaillaient dans l’édition, j’ai publié un premier livre intitulé David, We’re Pregnant. Ce petit livre s’est bien vendu et, en raison de ce demi-succès, j’ai décidé d’en faire deux autres. Il y a ensuite eu toutes sortes d’histoires d’horreur : des maisons d’édition qui font faillite, des honoraires qui ne sont jamais versés et des gens qui ont de bonnes intentions mais qui font des erreurs. Finalement, j’ai trouvé un éditeur à Minneapolis [Minnesota] qui m’a fait refaire plusieurs dessins. Il m’a forcée à laisser de côté mon arrogance lorsqu’il m’a dit que mon travail n’était pas assez bon. Car lorsqu’on est jeune et qu’on a un peu de succès, personne ne vous dit que votre travail n’est pas assez bon, même si c’est le cas. Mais il m’a obligé à travailler plus fort et à m’améliorer afin de rendre mon travail présentable. Il a ensuite envoyé mon livre à Universal Press Syndicate et le syndicate m’a envoyé un contrat de vingt ans. Et c’est comme ça que tout a commencé.

Quelques albums de FBOFW ont été publiés en France sous le titre de Family life (Vents d’Ouest) tandis que des dessins animés doublés en français ont été diffusés sur les ondes de Radio-Canada sous le titre de Pour le meilleur et pour le pire. Pourtant, votre strip n’a jamais été publié à grande échelle dans les journaux francophones du Canada. En même temps, d’autres strips populaires (Garfield, Blondie, Hägar Dünor, Ben) sont systématiquement traduits et publiés dans ces mêmes journaux. Comment expliquez-vous ce curieux phénomène ?

Je ne peux pas dire pourquoi. Je ne sais pas. C’est peut-être parce que j’utilise beaucoup d’expressions familières, telles que « paying through the nose » [littéralement, payer à travers le nez], ce qui, en français, se traduirait par quelque chose comme « quelqu’un a sa main dans ma poche ». Il y a beaucoup d’expressions familières que j’aime utiliser, ou encore des allitérations. Ce sont des effets de langage qui fonctionnent très bien dans une langue mais pas nécessairement dans une autre, ce qui pose d’importants problèmes de traduction. Il me faudrait un très bon traducteur, qui serait à l’aise avec les calembours dans les deux langues. Il faudrait que je travaille avec un traducteur confiant mais cela ne s’est pas produit. Je crois que c’est peut-être parce que je travaille avec un éditeur américain et que ces gens-là ne font pas nécessairement beaucoup d’argent dans le milieu francophone. Tout compte fait, ce n’est peut-être rien d’autre qu’une question d’argent.

©Le Bédénaute

Vous comptiez comme mentor et comme ami Charles Schulz, le créateur de Peanuts. Comment avez-vous fait sa connaissance ?

À vrai dire, c’est lui qui m’a appelée. J’étais debout dans mon studio et le téléphone a sonné. Au début, lorsqu’il m’a dit : « Bonjour, ici Charles Schulz », j’ai cru que c’était une blague. J’ai répondu : « Qui ? », et lui, en s’excusant presque, a précisé : « Vous savez, l’auteur de Peanuts ? ». À ce moment-là, j’ai dit : « Oh mon Dieu, je dois m’asseoir ! ». C’est ce que j’ai fait et ensuite il m’a dit : « J’ai pensé vous appeler pour vous dire que j’aime ce que vous faites. J’aime votre travail ». Nous nous sommes rencontrés par la suite au congrès annuel de la National Cartoonist Society, à Washington. C’était en 1986, l’année où j’ai remporté le Reuben Award. J’ai tout de suite été charmée ! C’était quelqu’un d’extraordinaire. Sa femme et moi avons été amies pendant plusieurs années. J’ai appris à vraiment bien le connaître et j’ai souvent rencontré sa famille.

Puisque vous le mentionnez, pouvez-vous nous parler davantage de votre Reuben Award ?

Le Reuben Award est un prix bien curieux. Il génère beaucoup de controverse. L’année où je l’ai remporté, je n’étais pas du tout prête, ni professionnellement, ni personnellement. Je crois que j’ai gagné cette année-là parce que les gens ont voté contre Garfield. Beaucoup de gens le percevaient [Jim Davis] comme un paria parce qu’il ne faisait pas beaucoup de son travail lui-même ; il avait des gens qui écrivaient pour lui, ce qui ne plaisait pas à plusieurs personnes. Il y a donc tout plein de petits jeux puérils comme ça. Si un strip est le meilleur, on devrait lui remettre le prix du meilleur strip, un point c’est tout. L’autre problème, c’est que plusieurs cartoonists demeurent dans l’ombre car ils travaillent dans secteurs moins visibles de l’industrie, tels que les cartes de souhaits, l’animation ou encore les magazines. D’autre part, les strips sont vus par beaucoup plus de gens et bien sûr, les cartoonists du strip votent les uns pour les autres quand vient le temps de décerner le Reuben Award. Ce n’est donc pas une décision du jury. Les gens votent plutôt en se demandant : « Qui est mon ami ? » ou « Qui n’a pas encore reçu le prix ? ». C’est pour ça que je trouve, à présent, que ce prix ressemble à une plaisanterie, même si, à l’époque, j’étais très contente de l’avoir remporté. C’est incroyable de penser que je l’ai reçu avant Mort Drucker (Mad Magazine), par exemple. Je ne sais même pas si Will Eisner l’a remporté [2]. Ce sont de véritables ténors, des gens dont le travail a été reconnu partout dans le monde. Pourquoi est-ce qu’une petite Canadienne dont le strip venait à peine de sortir remporterait ce prix avant eux ? Ce n’est pas très logique. Bref, oui c’est plaisant d’avoir ce prix, mais non, ça ne veut pas dire grand-chose.

Pouvez-vous nous parler des autres prix ou distinctions honorifiques qui vous ont été attribués ? La nomination pour le Pulitzer en 1993, par exemple.

Ils ont dit que je ne pouvais pas le remporter car c’était un strip et non une caricature éditoriale. Le Pulitzer est pour les caricatures éditoriales uniquement. Mais la nomination était très plaisante. J’ai reçu plein de prix merveilleux comme ça. C’est très excitant mais en même temps, ça pousse à l’humilité car on se demande si on est vraiment digne de les recevoir. Certains de ces prix sont tout simplement exaltants, comme recevoir l’Ordre du Canada [la plus haute distinction d’État pour les civils canadiens], par exemple.

Parlez-nous un peu de l’Ordre du Canada.

Recevoir l’Ordre du Canada est tout simplement incroyable car vous faites la file dans le hall d’entrée, par ordre alphabétique. La file serpente le couloir et vous vous trouvez donc côte à côte avec tous ces autres lauréats qui attendent également de recevoir le prix. Il y avait des scientifiques, des médecins et des ingénieurs qui avaient inventé toutes sortes de nouvelles technologies. Tous se regardent et se demandent : « Pourquoi êtes-vous ici ? ». Les autres répondent : « Je ne sais pas. Et vous ? Pourquoi êtes-vous ici ? ». J’ai rencontré un monsieur qui avait découvert une nouvelle façon d’effectuer des greffes de peau chez les grands brûlés et qui, apparemment, sauvait des vies un peu partout dans le monde. Lui non plus ne savait pas pourquoi il était là. Tous ces gens étaient formidables, humbles, authentiques. C’était incroyable de côtoyer des gens aussi brillants. Et je me suis dit : « Je fais des bandes dessinées et me voilà à côté de quelqu’un qui a inventé une nouvelle semence de blé qui permet de sauver des vies ! ». Cela porte vraiment à l’humilité.

©Le Bédénaute

Le comic strip est souvent perçu comme une forme typiquement nord-américaine et/ou anglo-saxonne d’art séquentiel. C’est un genre méconnu pour la plupart des artistes francophones, qu’ils soient européens ou canadiens. De même, ceux-ci ne connaissent pas toujours très bien le système des syndicates (agences de diffusion), qui publient surtout des cartoonists américains et très peu de Canadiens. Pouvez-vous nous parler davantage de cette industrie particulière ? Quel type d’expérience avez-vous connu en tant qu’artiste canadienne ?

Le talent est le seul véritable critère de sélection. Peut importe que vous soyez un homme ou une femme, que vous soyez canadien ou encore que vous veniez de telle ou telle région. Si vous avez du talent, on vous embauchera. Cependant, comme je voulais situer mon strip au Canada, quelques éditeurs m’ont dit : « Vous devez le situer aux États-Unis. Vous devez employer l’orthographe américaine [3]. Vous ne pouvez faire référence à des lieux canadiens. Bref, vous ne pouvez être canadienne. » J’ai répondu : « Eh bien, je ne signerai pas votre contrat de vingt ans. Je sais que je ne pourrai pas faire ce que vous me demandez. Comment puis-je faire semblant que j’habite à Minneapolis alors que je n’y habite pas ? Comment puis-je utiliser des expressions familières américaines alors que je ne suis pas américaine ? Je suis fière d’être canadienne, je veux faire figurer mon drapeau, je veux faire référence à des noms ou à des lieux d’ici. » Ils ont alors accepté mes conditions. Pendant un certain temps, ils ont édité mon travail et ils ont changé l’orthographe en écrivant les mots à l’américaine. Mais je n’ai jamais envoyé mon travail orthographié à l’américaine. Je me suis dit que si mon rédacteur voulait modifier mon travail, il pouvait le faire, mais que moi, je ne le ferais pas. J’écrirais en employant l’orthographe qui, de mon point de vue, était correcte. J’ai donc été un peu rebelle mais je savais aussi que je ne pouvais m’investir dans quelque chose en n’étant pas honnête avec moi-même. Et pour ça, ils ont été très bons, très permissifs.

Combien de temps vous faut-il pour créer un seul strip de format standard (noir et blanc, trois panneaux) ?

Cela dépend bien sûr du panneau. S’il contient un arrière-plan élaboré, il faudra plus de temps pour le réaliser. Au début c’était assez simple. Je pouvais scénariser deux semaines de strips en une journée, et ensuite dessiner ces deux semaines en une journée, et enfin encrer et finir le tout en une journée. Il me fallait donc trois jours pour créer deux semaines de strips. C’était comme cela que je travaillais à l’époque. À présent, je suis plus lente car j’ai des problèmes de vue et ma main tremble, mais aussi parce que je m’occupe seule de tout mon boulot. Avant, j’avais quelqu’un qui travaillait avec moi, qui pouvait répondre au téléphone et faire d’autres petites choses pour moi. À présent, je suis seule car je préfère le faire moi-même. C’est un véritable travail de 9h00 à 17h00. Et bien sûr, il y a également les strips du dimanche, qui sont en couleur. À présent j’ai un coloriste, mais avant je n’en avais pas. Lorsque j’ai une très bonne journée, je peux finir et encrer deux strips du dimanche. C’est autant de travail qu’une semaine de strips quotidiens, car les strips du dimanche comprennent plus de panneaux. Ensuite, je les remets à mon coloriste, qui les finit. J’approuve le tout et mon coloriste envoie le produit final aux États-Unis. Et bien sûr, il y a également les albums, les illustrations de couverture, les illustrations de livres, les cartes de souhaits, les calendriers. En plus, en ce moment, je suis en train d’archiver tous mes originaux, ce qui prend du temps. Bref, il s’agit véritablement d’un travail à temps plein. On ne le croirait pas car on se dit qu’il ne s’agit que de produire un dessin par jour et de l’envoyer, et qu’on a ensuite toute la journée de libre. Mais ce n’est pas du tout comme ça.

Planche originale du tout dernier strip de FBOFW.

Vous avez publié FBOFW pendant 29 ans, pour un total de plus de 10 000 strips. Les personnages de Michael, Liz et April, qui étaient des enfants, sont devenus, au fil des ans, des adultes. À la toute fin de celle-ci, Meredith et Robin (les enfants de Michael), avaient le même âge que Michael et Liz au tout début de FBOFW. Qu’est-ce qui vous a gardé motivée et inspirée pendant toutes ces années ?

Je suppose ça a fini par faire partie de ma vie. C’était une autre vie qui me permettait de plonger dans une autre dimension et de devenir tous ces différents personnages. Je pouvais vivre dans cet autre monde. Au début, c’était beaucoup moins compliqué. Tout se passait dans une seule maison où il y avait deux parents, deux enfants et un chien. C’était de l’humour insulaire. Mais les enfants se sont mis à grandir. Pour moi c’était la seule façon de développer la série, sinon ce n’aurait été qu’une répétition sans fin de simples gags quotidiens, ce qui ne fait pas beaucoup de sens lorsqu’on voit ses propres enfants grandir et devenir des adultes. Continuer d’imaginer mes enfants et mes personnages à l’âge de deux ans n’était pas un viable pour moi. J’ai donc suivi le progrès de mes propres enfants mais j’ai retenu mes personnages de façon à ce qu’ils soient trois ans plus jeunes que mes enfants, afin que ces derniers ne soient pas trop liés au strip. C’était voulu. Au début, les personnages avaient le même âge que mes enfants, mais j’ai dû les retenir parce que Michael – ou plutôt Aaron [le fils de l’auteure] – se faisait taquiner par les autres enfants à l’école. Je me suis dit que ce n’était pas juste pour lui. J’ai donc retenu mes personnages. Mais mon véritable problème était que j’avais plus d’histoires que je n’avais de temps. J’avais plus d’idées, plus de blagues, plus de matériel comique que je n’avais de temps. Les idées n’ont jamais été un problème pour moi, c’était plutôt de trouver le temps de me distancier de mon rôle de mère afin de pouvoir écrire, dessiner, encrer et envoyer mon travail. En plus, à l’époque, il fallait envoyer les originaux. C’était toujours un peu stressant d’avoir à envoyer le tout par courrier recommandé. En plus, j’habitais alors dans le Grand Nord. Il n’y avait pas de route. Il fallait absolument prendre l’avion. Il n’y avait qu’un sentier de terre battue de 300 miles. C’est devenu encore plus difficile lorsque les enfants sont devenus des adolescents et que tous leurs amis ont fait leur apparition dans le strip. Et quand ils sont devenus adultes, encore plus de personnages ont fait leur apparition : il y avait des liaisons amoureuses ou encore des professeurs d’université. C’est devenu tellement compliqué avec tous ces nouveaux personnages. Nous les avons comptés et, depuis le début, plus d’une centaine ont été ajoutés. Cela inclut les conducteurs d’autobus ou encore les agents de police. C’est donc devenu trop complexe et je ne m’amusais plus car on ne peut pas raconter une histoire compliquée en 30 secondes par jour.

Après toutes ces intrigues, qu’est-ce que cela vous a fait de mettre fin à votre série ?

Je me sentais prête car j’étais rendue à une étape où je savais que j’avais donné le meilleur de moi-même et que la série ne pouvait que décliner si je n’y mettais pas fin. Mais j’ai décidé de la recommencer depuis le début. J’y ajoute beaucoup de nouveau matériel afin de mieux cerner les personnages ou encore clarifier certaines relations.

Comment est-ce que cela fonctionne exactement ?

J’insère de nouveaux strips entre les anciens. Donc un ancien strip pourrait paraître et ensuite il y en aurait trois nouveaux, puis un ancien et ensuite deux nouveaux. Nous les appelons new-runs [néo-diffusions] plutôt que re-runs [rediffusions].

Au cours du Rendez-vous international de la BD de Gatineau 2009, vous aviez exposé en avant-première votre projet intitulé Before You Were Born ou Welcome to the World, qui met en vedette un bébé dans le ventre de sa mère. Ce livre vous permettait enfin de travailler dans la liberté artistique la plus totale ; vous ne ferez aucun compromis. Que pouvez-vous nous dire à propos de cette œuvre ?

Du moins c’est l’idée originale. Si je peux trouver un éditeur, ce serait bien. Sinon, je ne ferai rien. Mais je crois que c’est un bon projet. Les crayonnés ont été exposés. Ils permettent de voir comment je dessine. Et bien sûr, je n’avais jamais montré mes œuvres peintes à qui que ce soit auparavant. Ce sont toutes des illustrations colorées à la main. C’est un nouveau style pour moi.

Extrait du projet Before You Were Born ou Welcome to the World.

En terminant, avez-vous autre chose à ajouter ?

Je suis surprise de voir combien de gens partagent le même univers fictif que moi. Lorsque je rencontre d’autres cartoonists ou encore des amateurs qui achètent des comics, je trouve cela excitant de voir comment nous sommes tous liés par les idées que nous partageons et par notre passion pour ce mode d’expression que sont les illustrations. Si ce ne sont pas des cartoonists, ce sont des gens qui peuvent apprécier les illustrations de façon presque spirituelle ; ce sont des gens avec qui ont peut développer des liens très forts. Car il s’agit vraiment d’un mode d’expression unique. Ça me plaît beaucoup.

(par Marianne St-Jacques)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Photos en médaillon © Le Bédénaute

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Marianne St-Jacques

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Lire notre article « Au cœur du strip ».

[1Cartoon est un terme générique anglais qui s’applique à la fois au comic strip, à la caricature ou au dessin animé.

[2NDLR, il l’a remporté en 1998 pour The Spirit.

[3En anglais, l’orthographe américaine diffère de l’orthographe canadienne. Ainsi, le mot « couleur » s’écrit « color » à l’américaine et « colour » dans l’orthographe standard du Canada et du Royaume-Uni.

 
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