Actualité

TRIBUNE LIBRE À Morgan Di Salvia : Profession dessinateur ou illustrateur, comment en vivre ?

Par Morgan Di Salvia le 18 novembre 2010                      Lien  
La Belgique, auréolée de son passé prestigieux d'Eldorado de la bande dessinée, doit avoir une densité de dessinateurs au mètre carré assez impressionnante. Pourtant, jamais une étude sectorielle complète n'avait été consacrée aux métiers de la bande dessinée et de l'illustration pour la jeunesse. SMartBe, association professionnelle des métiers de la création, vient d'y remédier.

Observateur attentif de la bande dessinée depuis un certain nombre d’années, j’ai eu l’opportunité de collaborer avec Pascal Lefèvre et le bureau d’études de SMartBe à un état des lieux de la situation socio-économique des auteurs de BD et illustrateurs en Belgique. L’ouvrage bilingue français-néerlandais paraît ces jours-ci [1] à l’occasion d’un colloque qui abordera différents aspects pratiques de la création en Belgique.

TRIBUNE LIBRE À Morgan Di Salvia : Profession dessinateur ou illustrateur, comment en vivre ?

Pour mener à bien ce projet, nous avons travaillé en deux temps.

Tout d’abord, nous avons établi un état des lieux le plus complet possible des écoles et lieux d’enseignements, organisations d’auteurs, éditeurs, bibliothèques spécialisées, galeries, prix, aides à la création,... Un vade mecum professionnel qui balise le secteur en Belgique.

Ensuite, il a fallu prendre le pouls des conditions professionnelles des créateurs, comprendre leur productions, leurs revenus, leurs rapports avec les éditeurs. Pour quantifier ces aspects, un questionnaire a été soumis à 600 artistes actifs dans le domaine de la BD ou de l’illustration et résidant en Belgique. Plus de 250 ont répondu, ce qui nous donne un taux de participation à faire pâlir les sociologues.
Cette radiographie nous apprend que les nombreux auteurs actifs en Belgique sont amenés à multiplier les types de travaux, passant de la BD au livre illustré, travaillant dans la presse ou pour des commandes privées. Un des enseignements est également que les revenus moyens sont assez bas. Nous dressons une série de profils professionnels qui offrent des aperçus chiffrés de la situation économique de celles et ceux qui pratiquent ces métiers.

L’initiative de SMartBe peut, il me semble, être le début d’un processus de dialogue qui sera profitable aux acteurs du domaine du livre dessiné. Elle débouchera quoi qu’il advienne sur une meilleure connaissance des réalités socio-économiques du moment.

Le propre de ce genre d’études est de dégager des tendances, de mettre de chiffres sur des impressions, et de donner du grain à moudre aux différents lobbies et groupements d’auteurs ou d’éditeurs pour défendre leurs points de vue. Nous l’avons encore constaté tout récemment avec un billet de Fabien Vehlmann qui a fait le tour du web, la surproduction et les perspectives de l’édition numérique inquiètent les créateurs. Prendre un moment de réflexion où auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, pouvoirs publics, groupements syndicaux... peuvent échanger leurs problèmes et leurs solutions est une nécessité.

La rédaction d’ActuaBD reviendra dans les prochains jours sur ce rapport et les résultats du colloque.

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Illustrations © Serge Dehaes & Ellen Van Engelen

Colloque SMartDay : focus sur la bande dessinée et l’illustration en Belgique. Vendredi 19 novembre de 13h00 à 19h00 (COMPLET).

A partir de 19h00, soirée festive, les discussions continuent de manière informelle lors de concerts, animations et autres réjouissances.

Publication : M. Di Salvia, P. Lefèvre, Bande dessinée et illustration en Belgique. Etat des lieux et situation socioéconomique du secteur, en collaboration avec Haruyki Nakano et le Bureau d’Etudes de SMartBe, Ed. SMartBe, nov. 2010. Prix : 9 €.

Cette étude peut être téléchargée gratuitement à partir du 19 novembre 2010 sur le site de SMartBe (http://www.smartbe.be). 
Les participants au colloque lors du SMartDay recevront gratuitement un exemplaire de l’étude.

[1la version papier sera en vente au prix de 9€, alors que la version PDF sera téléchargeable gratuitement

 
Participez à la discussion
3 Messages :
  • La sur-représentation d’auteurs belges tient beaucoup au fait que les éditeurs historiques de bd sont belges (Dupuis, Lombart, Casterman) et jouent une "préférence nationale".
    Il suffit de voir comme Goscinny et Uderzo n’ont pas pu s’imposer en Belgique alors qu’ils ont explosé à la création de Dargaud (maison française). Encore aujourd’hui, la plupart des auteurs dans Spirou sont belges.

    Répondre à ce message

    • Répondu par elChà le 19 novembre 2010 à  10:19 :

      Comme dit si bien Vehlmann, fréquenter les festivals et vous aurez une bien piètre image de ce métier, revenus généralement bas, pas de chomage, force de travailler " à coté " pour survivre, plus une surproduction qui tue 90% des 1eres parutions et donc, exit les auteurs !
      reste que pleins de jeunes frappent à la porte quand même ????

      Bref c’est pas l’eldorado, alors ... comment en vivre, et bien, on en vit pas !
      Ou alors il faut un autre travail de complément ou que ce métier soit reconsidéré de A à Z - CQFD

      Répondre à ce message

      • Répondu le 19 novembre 2010 à  12:44 :

        Vehlmann fait un constat intéressant, et maintenant ? Doit-on par exemple continuer à accepter des contrats indécents et continuer à scier la branche sur laquelle on tente de rester assis ou monter au créneau et mettre en place des bases solides qui risquent d’écarter de jeunes auteurs ?...

        Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Morgan Di Salvia  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD