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TRIBUNE LIBRE À Morgan Di Salvia : Tintin, de retour à la maison

Par Morgan Di Salvia le 25 octobre 2011                      Lien  
Humeur d’un tintinophile à propos de la présentation à Bruxelles du film le plus attendu de l’année : Le Secret de la Licorne.

Il régnait une excitation particulière samedi dernier sur la Place de Brouckère, dans le centre de Bruxelles. Et pour cause, c’est au creux de cette après-midi d’octobre (incroyablement ensoleillée au pays du crachin roi) qu’une première poignée de spectateurs allait pouvoir découvrir Le Secret de la Licorne, première aventure de Tintin selon Steven Spielberg.

C’est un mélange d’angoisse et d’impatience qui prévaut dans la longue file qui mène à la salle. Il y a quelques minutes, c’était l’effervescence sur le tapis rouge déroulé devant le cinéma. Spielberg lui-même faisait son apparition. Répondant aux questions des journalistes affairés, il déploie un discours précis, réfléchi. Il a l’aisance toute hollywoodienne d’un réalisateur sûr de son entreprise. Pourtant, derrière cette façade que l’on pourrait croire banale, on sent que l’homme a une connaissance et un respect immense de l’œuvre qu’il vient d’adapter.

La première preuve de ce respect s’est manifestée lorsque qu’au début de l’été, il a choisi de donner la primeur de son film à la ville de Bruxelles. Certes capitale de l’Europe, mais insignifiant marché au regard des enjeux économiques du cinéma. Cependant, Spielberg sait que c’est dans cette ville que le personnage est né, dans l’imagination fertile d’un dessinateur qui signait Hergé. Mais entre Hergé et Spielberg, c’était jusqu’ici une histoire de rencontres manquées. Le temps a passé, mais en gentleman, Spielberg est là. Seul au rendez-vous, il ne manque pas de saluer la mémoire de son inspirateur disparu en 1983, quelques semaines avant leur rencontre programmée.

Massés dans la file d’attente, les spectateurs trépignent. Les excellents échos répandus par la presse et les mots parfaitement choisis du réalisateur ont semble-t-il rassuré. À l’heure d’entrer dans la salle, des regards se croisent, c’est parfois un couple, parfois un parent et son enfant, mais tous sont animés d’une envie : voir ce Tintin, héros populaire du vingtième siècle, à nouveau faire rêver les foules.

Le film est terminé. La salle se vide. Le cinéma déverse un flot de spectateurs exaltés. Les alentours sont uniformément peints aux couleurs du film, parenthèse enchantée dans un pays déglingué par le nationalisme. En levant les yeux, on remarque que l’immense étendard « Tintin, born in Brussels » a laissé sa place à un tout aussi immense « Tintin, back in Brussels ». En traversant le grand boulevard, une silhouette attire notre attention. Un dame, l’air discrètement absente, balade son chien devant l’hôtel Métropole. C’est Fanny, l’héritière, qui vient d’accomplir la dernière volonté d’Hergé, trente ans après. Curieux destin.

Grâce à un enthousiaste cinéaste américain, Tintin a repris sa course vers l’aventure. En commençant par rassembler ses amis chez lui, à Bruxelles.

(par Morgan Di Salvia)

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En médaillon : une vue de la Place de Brouckère à Bruxelles, le 22 octobre 2011

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12 Messages :
  • Et vous ne dîtes rien du film ?

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    • Répondu le 25 octobre 2011 à  19:03 :

      A partir de maintenant le contenu ne sera plus un réel problème. On ne va plus parler que de chiffres divers en prenant bien soin de souligner que toute la "profession" en profitera.

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  • Sincèrement : que voulez-vous dire ? quel est le but de votre texte ? Parce qu’on pourrait croire que c’est le commentaire d’un reportage TV du journal de midi sur une chaine régionale par un reporter arrivé en dernière minute sans maîtriser son sujet, le tout sans l’image ! Cette tribune ne nous apprend rien, ni sur le film ni sur le ressenti des spectateurs ni sur l’impression de Spielberg à la sortie ! Rien !

    Quel dommage au regard d’un tel évènement )- ;

    Complétez-le Tonnerre de Brest !

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    • Répondu par Oncle Francois le 26 octobre 2011 à  20:36 :

      Puisque vous demandez des commentaires, voila le mien, car j’ai assisté le premier jour à sa présentation en France. Salle remplie à 70% vers 17h30 (public inter-générationnel, quelques jeunes enfants accompagnés de parents). Après quelques pubs en 3D, histoire d’amortir le coût de fabrication des lunettes, le film démarre enfin. Bonne surprise, le générique est un dessin animé à l’ancienne en ombre chinoise, qui rend un hommage justifié au jeune reporter. Puis le film démarre : Tintin se fait caricaturer par un auteur qui n’est autre que Hergé (le portrait est évidemment ressemblant !). Tintin remarque une splendide maquette de Licorne et l’achète (40 francs belges. Hum, Spielberg doit confondre la Belgique avec une de ses colonies...). Sakharine intervient peu de temps après, pour racheter la maquette. Bizarre, je trouve que ce Sakharine ressemble à Spielberg, même s’il est joué par Daniel Craig. Je ne vais pas vous raconter tout le film, sachez qu’il s’agit d’une synthèse audacieuse de trois albums, avec de nombreuses allusions aux autres. Là où Spîelberg respecte le propos du Maître, il est excellent, mais il prend parfois des initiatives, c’est parfois assez insolite (séquence des marins endormis qui dégringolent de couchette en couchette, par exemple). Hadock est excellent, il crève l’écran et mériterait un Oscar pour sa prestation. Seul hic : s’il s’adonne toujours à l’alcoolisme, il a cessé de pratiquer la pipe (on sait que ce divertissement est mal apprécié depuis les évènements de mai 2011 dans un hôtel luxueux de New-York). De nombreuses séquences d’action, parfois efficaces, mais un peu longues (visiblement, Spielberg pense à l’utilisation que pourront en tirer les développeurs de jeux-vidéos sur console). La Castafiore livre une prestation inoubliable ! Voila un bon film qui livre une ré-interprétation visible des aventures de l’immortel Tintin. François Pincemi, moins de 77 ans !

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      • Répondu par Seemleo le 27 octobre 2011 à  11:20 :

        Le capitaine Haddock ne fume pas la pipe dans les trois albums adaptés. Cela a déjà été souligné plusieurs fois.

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        • Répondu le 27 octobre 2011 à  17:59 :

          Desolé, mais c’est vous qui dites de conneries. Quelques exemples de Haddock fumant la pipe : "secret de la licorne" pages 30 et 31, pages 55 à 58 ; "trésor de Rakham le rouge" pages 2 à 6,10, 12, 14,54, 59 et tant d’autres, "crabe au pinces d’or" pages 39,41,43. Peut-être avez-vous des editions estampillées politiquement correctes ?

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        • Répondu le 27 octobre 2011 à  18:37 :

          Dès la page 2 du trésor de Rackam Le Rouge et dès la page 5 du secret de la licorne Haddock s’en fume une petite...Une petite visite chez l’ophtalmologue s’impose pour celui qui a déjà souligné plusieurs fois que ce n’était pas le cas.

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  • MORGAN DI SALVIA : Tintin, de retour à la maison
    27 octobre 2011 14:55, par Sylvain

    J’ai vu le film, c’est carrément génial, on oublie tout de suite que c’est de l’image reconstituée tellement c’est bien fait et on est embarqué dans l’histoire, l’ambiance est incroyable, à bord du cargo on a vraiment l’impression d’y être, ça sent le cambouis et le métal froid, c’est plein de trouvailles (l’atterrissage de l’avion dans le désert avec le suspense de l’hélice), bref c’est génial, vivement la suite à la recherche du trésor avec Tournesol et le sous-marin requin, les fonds marins et l’épave en 3D ça risque d’être grandiose.

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    • Répondu par Thomas le 29 octobre 2011 à  14:08 :

      au risque de vous décevoir, le second film sera une adaptation des 7 boules de cristal ( si mes informations sont exactes)

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    • Répondu par Frédéric Halberstadt le 29 octobre 2011 à  22:38 :

      Le prochain film sera "Prisonniers du Soleil" qui commencera par la chasse au trésor de Rackam le Rouge et où nous ferons connaissance avec le professeur Tounesol. Le bracelet maudit sera un des objets du trésor, sa malédiction entrainera nos amis au Pérou.

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  • Plus que de l’enthousiasme,on ressent de la fierté de la part de Morgan Di Salvia quand il a écrit ce texte.Avec la sortie de ce film, c’est un peu toute la bande dessinée qui est fêtée.La bande dessinées telle qu’on la conçoit chez nous ,dans sa spécificité,plus illustrative que narrative,avec ses cases rectangulaires.Même si avec Hergé, la remarque perd de sa force.

    L’exclusivité de la sortie du film accordée à Bruxelles,jumelée avec l’ouragan médiatique, remet la Belgique au premier plan de la bande dessinée franco- belge.C’est légitime.

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    • Répondu par la plume occulte le 29 octobre 2011 à  16:12 :

      Dans "avec ses cases rectangulaires",je voulais parler de cases rectangulaires proches du carré .La précision n’est pas anodine.

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