Léon est gardien de cimetière. Mordu par un type qui n’était pas à sa place (un mort-vivant), il tente malgré tout de garder le contrôle sur son lieu de travail et de masquer à ses proches sa dégénérescence.
Fan des ambiances à la Romero, Sébastien Viozat se fait plaisir en plantant son histoire principalement dans un cimetière. Nous avons droit aux fameuses scènes obligatoires de zombies se déplaçant lentement en masse à perte de vue. Ici, pas de syndrôme 28 jours plus tard, le film de Danny Boyle avait revisité le genre zombiesque en montrant des infectés rapides et sauvages. Nous restons dans la bonne vieille tradition initiée par La nuit des morts vivants : les zombies n’ont pas bonne mine, sont grisâtres, et sont lents, les bras tendus. L’ambiance désaturée dessinée par Raphaël B ne cherche pas la surenchère gothique mais va droit à l’essentiel : le trait est sec et son sens du cadrage fait mouche.
L’histoire, que n’aurait pas renié David Cronenberg, s’attache à montrer la transformation de Léon en zombie dans sa quotidienneté : ses rapports à ses proches, ses goûts alimentaires évolutifs, etc. Ses rapports avec les morts-vivants tentant de fuir le cimetière sont sources de moments comiques, Léon se comportant comme un père refusant d’accorder sa permission de sortir : "Les morts restent avec les morts".
Empreinte d’humour très noir, Ma vie de zombie (première BD Ankama sortie sous le Label Araignée [1]) nous fait découvrir comment l’on devient zombie de l’intérieur : c’est rouge et ça gicle.
(par Thomas Berthelon)
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[1] Lire à ce propos notre interview de Run.