Des barreaux aux fenêtres, une pièce de 10m², un compagnon de vie, tous les jours la routine, Mako est en prison depuis cinq ans. Il s’est fait doubler et depuis il n’a qu’une idée, une seule et unique idée en tête : se venger de celui qui l’a balancé. Son codétenu peut le rencarder sur le pourri qui l’a poussé à croupir dans ce trou. Mais pour cela, il faudra monter un casse avec la sœur de ce dernier. Un coup facile ! Comme il se doit, tout va mal tourner et Mako se retrouvera pris dans une affaire dont il ne sera qu’un pion.
Boris Beuzelin (La Nuit des Chats bottés) et son acolyte Lionel Marty proposent une histoire d’espionnage aux doubles jeux multiples.
Porté par une ligne claire rugueuse, le récit arrive à survivre à une intrigue gratuitement violente et manquant de profondeur et de noirceur. Tous les intervenants semblent plus faciles à tuer qu’à faire vivre. Trop de rebondissements sans suite se succèdent et des protagonistes sans réelle aspérité ne sont compensés que partiellement par les qualités rythmiques et graphiques.
C’est d’ailleurs là le seul point fort de cet album qui se présente comme un one-shot. Le dessin de Beuzelin confère un ton et une force à un scénario qui patine. Louvoyant entre (mauvaise) littérature de gare et polar grinçant, le récit ne trouve pas la justesse nécessaire. On n’a pas l’impression de tenir une histoire achevée mais plutôt une introduction alambiquée et frustrante à une narration à venir.
(par Vincent GAUTHIER)
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