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Malgret et l’affaire Saint-Pouacre – par Veys et Alvès – Robert Laffont

Par Arnaud Claes (L’Agence BD) le 6 septembre 2007                      Lien  
Une parodie du héros de Georges Simenon – et plus précisément de l’une de ses plus fameuses enquêtes, "L’affaire Saint-Fiacre" – qui est aussi un hommage à la bande dessinée franco-belge classique

Dans le livre (et le film de Jean Delannoy où le commissaire était interprété par Gabin), Maigret revient à Saint-Fiacre, le village de son enfance, à l’invitation de la comtesse de Saint-Fiacre, qui a reçu des menaces de mort. Dans la BD, Malgret fuit des subordonnés qui le font tourner en bourrique par leur incompétence et se rend à Saint-Pouacre pour quelques jours de congé, rendre visite aux châtelains dont il a... épousé la fille ! Or, comme dans l’original, il est le fils du régisseur du château… Et il va, bien sûr, être confronté à un mystère.

Malgret et l'affaire Saint-Pouacre – par Veys et Alvès – Robert Laffont
Malgret, par Veys et Alvès
(c) Robert Laffont

Sur le plan de la tradition et de la qualité, spécialités revendiquées par Robert Laffont, cet album ne déçoit pas : dessin élégant dans le plus pur style franco-belge classique (tout en s’autorisant parfois quelques cadrages originaux), belles couleurs, scénario travaillé… Le côté parodique fonctionne à plein : ici, le commissaire n’est pas digne et maître de lui, mais mâté par une épouse glaciale et souvent placé dans des situations grotesques, notamment parce qu’il se montre incapable de contrôler sa libido.

Malgret, par Veys et Alvès
(c) Robert Laffont

Ce qui pourra gêner certains est le côté désuet de cette aventure, renforcé par la localisation de l’intrigue dans les années 50-60, le côté "France éternelle" du petit village de Saint-Pouacre, et un humour qui, pour réserver de savoureuses tirades, paraît parfois un peu daté. On se surprend à penser au fameux Louis la Brocante, le héros de France 3 qui sillonne la campagne française contemporaine avec son vieux camion ; dans cette série télévisée, si l’on aperçoit une école, il ne se trouve jamais une tête noire parmi les têtes blondes… Sans doute les auteurs ont-ils anticipé sur ce défaut : l’adjoint du commissaire à Paris (le seul compétent) est visiblement métis ou antillais ; l’humour de l’album, par moments très osé (et pas toujours finement), ne serait certainement pas passé dans les années 1950… Par ailleurs, le côté désuet fait partie du projet qui consiste à parodier un héros tout en se replongeant dans une époque.

Malgret, par Veys et Alvès
(c) Robert Laffont

Au final, un bon moment de détente, qui réjouira les amoureux de bande dessinée classique franco-belge et d’intrigues policières abracadabrantesques.

(par Arnaud Claes (L’Agence BD))

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