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Marathon d’interviews pour David Finch au Comic Con France

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 juillet 2013                      Lien  
Le Canadien a l'allure sportive et il fait bien : il a dû aligner des dizaines d'interviews, entrecoupées par ses rencontres avec les fans notamment dans une Master Class qui a lieu ce dimanche 7 juillet.

Parmi les invités venus cette année au Comic Con France, l’événement-jumeau de la Japan Expo : Dustin Weaver (King Kong, X-Men, S.H.I.E.L.D, Infinity), le Brésilien Mike Deodato Jr. (New Avengers, Avengers, Elektra, Incredible Hulk, Spider-Man et Thor...) et Steve Epting (New Avengers, Captain America, Fantastic Four...) - tous les trois présents au stand Panini, il y a le Canadien David Finch dont le parcours est bien caractéristique de la fin des années 1990, à un moment où le comic-book est au sommet et essuie, dans le même temps, une énorme crise.

En effet, dans ces années-là, un peu aidées par la spéculation et le crédit facile, les ventes des meilleurs auteurs de la Marvel dépassent facilement le million d’exemplaires vendus par numéro (aujourd’hui, quand un numéro fait 100 000 ventes, on sabre le champagne...) !

Marathon d'interviews pour David Finch au Comic Con France
Un couverture caractéristique de David Finch pour "X-Force"
(c) Marvel Comics

Mais la Maison des idées va subir le revers de ce succès colossal : sept de ses artistes les plus emblématiques : Todd McFarlane (qui avait porté Spider-Man à son sommet), Jim Lee (l’un des meilleurs dessinateurs des X-Men), Rob Liefeld (X-Force), Marc Silvestri (Wolverine), Erik Larsen (The Amazing Spider-Man), Jim Valentino (Guardians of the Galaxy), et Whilce Portacio (Uncanny X-Men), de même que le scénariste-clé des X-Men, Chris Claremont se barrent pour fonder un conglomérat de studios indépendants regroupés sous le label Image Comics, qui perdure non sans quelques disputes et séparations mémorables jusqu’à aujourd’hui, puisqu’on leur doit quand même d’avoir révélé la série The Walking Dead de Robert Kickman & Tony Moore en 2003 avec le succès actuel que l’on sait...

Le jeune Canadien s’inscrit dans le sillage de son idole Marc Silvestri, dont il hérite l’encrage brillant et apprêté, et devient son assistant sur Cyberforce avant d’en reprendre lui-même les manettes. Il n’arrête plus : Marvel lui met le grappin dessus en l’associant avec Brian Michaël Bendis sur Ultimate X-Men (chez Panini Comics en France). Il caracole des Avengers aux New Avengers (Panini, aussi), à Moon Knight, multipliant les illustrations de couverture dans lesquelles il excelle.

Puis c’est DC Comics qui l’embauche pour déployer les ailes de l’homme-chauve-souris dans Batman : The Dark Knight (Urban Comics en France) et où il publie actuellement Justice League of America. Mais Finch ne se contente pas de ces collaborations : on l’a vu notamment travailler pour Hollywood sur le design du très acclamé Watchmen de Zack Snyder tiré de la BD d’Alan Moore & Dave Gibbons.

David Finch, gros bras des invités comics au Comic Con France 2013

Bref, le dessinateur aux bras tatoués n’a pas chômé et il ne chôme pas non plus au Comic Con France qui a accueilli son pic d’audience hier samedi, certains éditeurs présents annonçant une progression de 20% par rapport à l’année dernière, ceci en dépit de l’absence remarquée de Urban Comics, pourtant éditeur de Finch, dont les discussions de marchand de tapis avec les organisateurs sur les prix des stands n’ont pas abouti. Les fans se sont rabattus sur le très actif Panini Comics...

Une Master Class avec le dessinateur canadien les attend aujourd’hui. Dans quelques jours, ActuaBD qui l’a rencontré publiera son interview.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Japan Expo

Du 4 au 7 juillet 2013

RER Station - Parc des Expositions Paris-Nord Villepinte.

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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

 
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12 Messages :
  • Marathon d’interviews pour David Finch au Comic Con France
    7 juillet 2013 19:09, par la plume occulte

    Le vénérable Chris Claremont n’est pas parti en compagnie de la jeune garde Marvel fonder le label Image Comics.Label qui a lancé ses premières séries sans véritable scénariste expérimenté.Ce qui s’est vu .Et encore plus lu.Claremont les a rejoint par la suite.

    En fait Chris Claremont a été remercié.

    Oui remercié.Pour ses bons et loyaux services,une grosse décennie durant,à la tête du titre phare des comics : les X-men. Une belle décennie où il a mené imperturbablement,et avec grand talent,la série au sommet des ventes. Pas un mince exploit.Peut être trop...

    Pour évoquer cette éviction,on a raconté qu’il s’agissait, surtout ,de ne pas encombrer -avec un scénario ?- et, laisser les coudées franches ,à ces jeunes loups dessinateurs stars (la Jim Lee team du "Homage Studio" en tête)qui explosaient les ventes.

    Que nenni.

    La raison véritable est plus terre à terre.Voire plus.Six pieds sous terre on devrait plutôt dire.

    Quelques responsables de la succulente maison Marvel se sont soudain avisés que le Claremont en question était trop représentatif ,aux yeux des lecteurs, de la série phare "X-men".Trop emblématique.De ce fait, s’il venait à mourir......

    C’était les ventes du titre qui s’écroulaient.Et le chiffre d’affaire avec.Donc....

    Délicatesse et prévenance sont les maîtres mots dans les règles du management à la sauce Marvel.Ils n’avaient pas leur pareil pour écœurer leurs plus sûrs artistes bankables. Une véritable profession de foi.

    Alors comme chez nous avec l’équipe éditoriale Dupuis qui s’est fait à peu près la même remarque ,à peu près à la même époque,avec le sémillant et heureusement toujours actif Raoul Cauvin:le staff Marvel à décidé d’ouvrir sa (ses) licence(s) phare(s) à d’autres artistes.Principalement des scénaristes.Avec réussite pour la maison Dupuis.Avec un bref mirage positif pour la maison Marvel quand que le bel échafaudage de l’industrie des comics se préparait brusquement à s’effondrer .Boum.

    Pour ce qui est de Dave Finch en revanche ,qui se pique de faire dans la leçon Master Class ,on n’a pas conscience chez nous de la déflagration qu’il représente dans la BD occidentale.Un véritable raz de marée .Pour le meilleur et...pour le pire.De son importance dans le style global actuel en fait.Et surtout.Avec au final la " wolverinisation" des personnages.

    Mais c’est une longue histoire.....

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 juillet 2013 à  19:53 :

      Vous avez raison pour Claremont, j’ai un peu schématisé le trait, le départ a été surtout le fait des graphistes autour des blockbusters de ce temps qu’étaient Todd McFarlane et Jim Lee. Cette fuite des talents a bien failli avoir la peau de Marvel. Quand on pense que Image a séduit jusqu’à Alan Moore (malmené chez DC Comics de son côté), on peut imaginer ce que cette aventure représentait à l’époque.

      Pour moi qui suit un peu classique, c’est aussi l’avènement de ces graphistes m’as-tu-vu ? aux couleurs photoshopées dont bon nombre de graphistes actuels qui règnent sur le charac design du jeu vidéo ou du dessin animé sont les héritiers. Pas vraiment ma came... mais mes petits camarades adorent. Je préfère Mignola, en attendant le retour en France de Corben (pour la rentrée).

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      • Répondu le 7 juillet 2013 à  22:33 :

        Pour moi qui suit un peu classique,

        "Pour moi qui suiS" non ? Sinon je ne comprends pas.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 juillet 2013 à  22:55 :

          Bien sûr : "Pour moi qui suis"

          Sinon je ne comprends pas.

          Ne vous sous-estimez pas : vous avez très bien compris ;)

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      • Répondu par Michel Dartay le 7 juillet 2013 à  22:52 :

        Claremont a du écrire 3 ou 4 comics des Wildcats, à partir du numéro 9 de la première série (je donne ces références de mémoire). Un besoin flagrant, celui de donner de la consistance à un univers sorti de nulle part, ou du moins de l’imaginaire de dessinateurs célèbres au graphisme blingbling à la mode (Jim Valentino est un cas à part ; lui était un dessinateur moyen, avec des concepts parfois brillants. Et Portacio avait des problèmes de famille à ce moment.). Mc Farlane fera de même en confiant son Spawn à de vrais pros (Moore, Gaiman, Morisson, Sim), à peu prés à la même période. Passé l’effet de surprise et l’engouement spéculatif lié à l’apparition de nouvelles séries, l’intérêt du public s’émousse. Mission réussie, ces comics étaient lisibles... L’Image est forte, mais le texte reste fondamental.

        Maintenant, cher Didier, qu’en est-il du retour de Corben en France ?

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 juillet 2013 à  23:00 :

          Corben ? Je l’ai dit : à la rentrée, je raconterai... Ce sera forcément du costaud.

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          • Répondu par la plume occulte le 8 juillet 2013 à  11:57 :

            Ce serait pour la deuxième adaptation par Corben de "La chute de la maison Usher"d’Edgar Allan Poe ?effectivement du costaud.

            Parce que si c’était pour nous annoncer par avance qu’il sera le prochain grand prix d’Angoulême....Quel scoop !!

            Mais si c’est possible.Comment ça ?!

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            • Répondu par Oncle Francois le 10 juillet 2013 à  11:26 :

              Il ne faut pas oublier que Monsieur Corben était présent dans le premier Métal Hurlant, aux cotés des excellents Moebius, Druillet et Gal. Au début, ce fut des reprises de récits undergroundeux, sexués et violents, mais ensuite l’apparition de Den, et là, il s’agissait de création pour la revue Métal Hurlant à la demande de JP Dionnet. Et oui !

              Corben est issu du comix, mais il n’y resta pas longtemps, car il avait du talent et c’était un grand travailleur. Amateur d’horreur et de science-fiction, il travaillera longtemps pour les magazines Warren (Creepy et Eerie, bien sur, mais aussi les moins connus Scroutchy et 1984), leur livrant des planches superbes qui donnaient une impressionnante impression de relief grâce à sa maîtrise de l’aerographe.

              Il y a beaucoup d’albums en français de Corben, mais la plupart ont été édités par de petites maisons qui ont disparu, donc il conviendrait d’en proposer une réédition thématique ou chronologique. Monsieur Corben doit avoir l’âge de la retraite en ce moment, mais je pense qu’une version intégrale de son oeuvre lui ferait plaisir. De plus, il est peut être encore propriétaire de ses droits d’auteur, et notamment de ce qu’il avait publié dans sa propre maison d’édition Fantagor presse. On est là à l’opposé de l’auteur à la la mode du moment (du jour ou du quart d’heure ambiant...), mais face à un monument vivant du comics réaliste, auteur ayant connu une réputation mondiale sans passer par la case obligée des grosses licences super-héroïques.

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              • Répondu par Alex le 10 juillet 2013 à  19:07 :

                SVP Mr Pincemi, arrêtez vos généralisations ! Dans le n°1 de Métal l’histoire reproduite était "Doopey" (titre cité de mémoire), une très belle histoire d’amour- violente certes et sexuée, mais rien d’outrageusement scandaleux comparé à Druillet et Moebius. En plus une histoire anti-drogue qui resitue donc Corben dans son époque. Corben n’a jamais été totalement "underground" (pourquoi ce diminutif de votre part "undergroundeux" -comme "dessineux", c’est à rejeter définitivement !) Corben, comme Bodé, était un de ces dessinateurs vivant et dessinant à la frontière de deux approches de la bd. C’est bizarre comment les fans de musique par exemple se situe par rapport aux artistes qu’ils aiment :" Je connaissais quand il était Underground"... dans le milieu de la bd c’est une insulte ! Mr Véret avait surement raison et son champ de réflexion peut s’étendre bien au-delà du Manga, je paraphrase : "En France le public bd est très inculte"

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                • Répondu par Oncle Francois le 11 juillet 2013 à  11:56 :

                  Rien de négatif à mes yeux dans le mot undergroundeux, qui signifie issu de l’underground. L’histoire fait partie des premiers travaux de Corben, sans doute publiés par des éditeurs underground pour le public du même genre ; à coté de Corben, Crumb et Shelton, Bode et bien d’autres. Donc il s’agit d’histoires avec du sexe et de la violence, qui s’adressent aux adultes (jeunes ou un peu moins !°) : le contraire des Spiderman et Batman de l’époque qui eux s’adressent à un public d’ados ou d’enfants.

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                • Répondu par High Jacques le 13 juillet 2013 à  11:14 :

                  "undergroundeux" n’a rien de péjoratif, c’est un terme qui fut utilisé par des gens comme Frémion, Willem ou Dionnet dans les années 70-80. "dessineux" est connoté sympa, avec de l’affectif.

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                • Répondu par Oncle Francois le 15 juillet 2013 à  12:48 :

                  et son travail pour la revue glamour Penthouse (une longue BD jamais reprise en album par chez nous), c’est de l’underground, encore ?

                  Il a aussi travaillé chez Marvel (Cage et Hulk), chez DC (Hellblazer, Batman). Il mérite son succès, ceci dit, il n’était même pas référencé dans l’Overstreet (le BDM US !!) il y a quelques années de celà

                  Au-delà de la variété des supports, la cohérence de son univers (et de ses obsessions : hommes bodybuildés et femmes bien poumonnées) traverse les décennies sans faiblir.

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