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Marché de la bande dessinée 2017 : l’acheteur de BD est une femme, aisée et qui fait des cadeaux

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 juin 2017                      Lien  
Croisant deux sources de données : un panel de consommateurs et un panel de distributeurs, une étude commandée à l’occasion des Rencontres nationales de la librairie de La Rochelle 2017 par le Syndicat National de l’Edition à l’institut de sondages GfK s’intéresse aux acheteurs de bande dessinée en France. Quel sexe et quel âge ont-ils ? Quel est leur niveau social et leur pouvoir d’achat ? Quel genre de BD lisent-ils ? Les résultats ménagent quelques surprises…

D’abord, n’en déplaise à certains, la bande dessinée va bien : la BD fidélise 8,4 millions d’acheteurs en France et 15,5% des Français. Ils achètent un peu moins d’occasion que les acheteurs de livres traditionnels (16% contre 25%) et achètent bien moins sur Internet que l’acheteur de livres français type (2% contre 7%).

Cela constitue un chiffre d’affaires de 451 millions d’euros qui a cru de +20% ces dix dernières années. C’est la BD jeunesse qui a le plus progressé (+78%, env. 14% du marché) suivie de la BD dite « de genre » (env. 40% du marché, une progression de +15%) dans laquelle on inclut les romans graphiques, la fiction contemporaine, la non-fiction, les biographies... Les mangas ont peu progressé en 10 ans mais constituent néanmoins plus de 20% du marché. Les comics ont quadruplé leur présence (env. 10% du marché). Ceux qui prennent un coup sur la nuque, ce sont les bandes dessinées patrimoniales ; en gros les classiques (env. 11% du marché) qui ont perdu 19% en dix ans : du passé, faisons table rase !

Marché de la bande dessinée 2017 : l'acheteur de BD est une femme, aisée et qui fait des cadeaux

Les libraires en première ligne

Chaque segment de marché a son héraut : les libraires (2,7 millions d’acheteurs) sont ceux qui ont le plus fait progresser la BD au détriment des grandes surfaces culturelles (3,8 millions) et de la grande distribution (1,7 millions) et même d’Internet (1,3 millions). La progression de la BD jeunesse, en revanche, repose essentiellement sur la grande distribution.

Le Français dépense en moyenne plus en librairie (59€ et un peu plus de 3 ouvrages achetés par an) que dans les autres secteurs. Contrairement aux idées reçues, ce sont les femmes (53%) qui achètent le plus la BD (elles sont davantage encore acheteuses de littérature : 59%) et 45% d’entre elles ont des enfants.

Le budget moyen d’un acheteur de BD est de 200€ par an. Les lecteurs de BD sont des gros lecteurs en général : 97% achètent autre chose que des BD, mais l’âge moyen de l’acheteur est de 41 ans. C’est vieux ? Si on veut, même s’il faut relativiser : pour le livre, l’âge moyen est de 42,5 ans et pour la littérature de 44 ans. Cela résulte d’une explosion de la consommation culturelle sur les écrans ces dernières années, notamment sur les smartphones. Les 10-17 ans constituent d’ailleurs 18,2% des acheteurs de BD : 6 BD par an avec un panier moyen de 61€.

Fonction-cadeau

Enfin, deux données importantes : l’acheteur de bande dessinée est plutôt aisé : 48% des acheteurs sont issus d’une catégorie socioprofessionnelle supérieure (CSP+) contre 40% pour le livre en général. Par ailleurs, 48% des BD vendues sont des achats pour soi, ce qui signifie qu’une bande dessinée sur deux est destinée à une autre personne que l’acheteur (qui est à 70% une acheteuse). La « fonction cadeau » de la bande dessinée en France est donc bien identifiée. D’ailleurs 20% des achats sont impulsés par la personne qui recevra le livre en cadeau.

La bande dessinée est souvent un achat d’impulsion (30%) et une bande dessinée sur 10 est la conséquence d’une critique lue dans la presse, un site internet ou un blog. L’enquête ne dit pas quelle est la proportion des lecteurs d’ActuaBD dans ce segment. Le site ou la page Facebook des auteurs a aussi sa petite importance puisque 7% des achats sont motivés par ce canal. C’est d’ailleurs l’attrait pour un auteur, une œuvre ou une licence qui est le principal facteur de décision (44%), plus que le genre de BD concerné (40%). Un constat que ne nous surprend pas, tant, de nos jours, la dimension médiatique dans la promotion d’une BD joue un rôle majeur.

L’ENQUÊTE GfK/SNE (en PDF)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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