Nos dossiers Les Amis d’Hergé

Marche et sit-in à Bruxelles et à Kinshasa contre « Tintin-au-Congo-le-colon »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 septembre 2007                      Lien  
Dans un communiqué, M. Bienvenu Mbutu-Mondondo, le citoyen congolais qui a porté plainte contre "Tintin au Congo", nous signale qu’une marche et un sit-in auront lieu à Bruxelles et à Kinshasa les 26 septembre et 29 septembre prochains pour soutenir son action en justice contre l’album d’Hergé.

« Non à l’insulte des Congolais de 7 à 77 ans, dit le communiqué en substance. Les Congolais de Belgique & Kinshasa organisent le mercredi 26.09.07 un sit-in pour soutenir la plainte de Mbutu–Mondondo Bienvenu. Parce qu’ils disent tous non à la BD « Tintin au Congo » pour [sa] diffusion des images à caractère raciste, xénophobe, colonialiste »

À Bruxelles, le sit-in devrait avoir lieu le 26 septembre 2007 devant les locaux des éditions Moulinsart, au 162 de l’avenue Louise, de 12h30 à 15h45. À Kinshasa, le 29 septembre à la gare centrale, de 11h30 à 12h45, suivi d’un cortège à 13 heures vers l’ambassade de Belgique

Alors que M. Bienvenu Mbutu–Mondondo nous déclarait il y a peu avoir agi seul, il semble bien que le relais soit pris par une organisation plus structurée, sans pour autant que le discours évolue vers autre chose que le slogan répressif.

Comme dans l’affaire des caricatures danoises, le combat politique s’acharne contre la liberté d’expression. En tentant de conditionner le travail de mémoire à la repentance, en préférant la dénonciation calomnieuse à tout projet qui aide les hommes à mieux vivre ensemble, en révisant l’histoire en fonction des utilités politiques du moment, sans souci de contextualisation ni volonté d’apprendre, en pratiquant la généralisation et l’amalgame, travers bien contemporains, en manipulant les médias enfin, on espère quoi ? Dresser les hommes les uns comme les autres ?

Nous n’étions pas choqués de voir un citoyen saisir le tribunal pour réévaluer une œuvre, et le droit, à l’aune des mentalités contemporaines. Nous l’étions en revanche par la réaction fort peu raisonnable, et même indigne, de certains médias, belges en particulier. Nous sommes également très étonnés par cette action qui n’a d’autre objectif que d’entretenir et d’exciter les passions dans cette affaire, alors même que le plaignant affirmait attendre paisiblement la décision de la justice.

==================================================

SUITE AU COMMUNIQUE DU 14 SEPTEMBRE 2007

Changement de programme pour le sit-in « Tintin au Congo » de Bruxelles

Finalement, nous indique un communiqué de M. Bienvenu Mbutu–Mondondo, le sit-in contre « Tintin au Congo » aura lieu le mercredi 26 septembre 2007 devant le palais de justice de 12H45 à 14H45 place Poelart à 1000 Bruxelles et seule une délégation de trois personnes sera reçue par Moulinsart S.A à 14 heures dans leurs bureaux au 162 avenue Louise.

DP

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

 
Participez à la discussion
15 Messages :
  • Heureusement que le ridicule tue moins que les luttes fratricides qui endeuillent le Congo et environs depuis plus de 10 ans...

    Répondre à ce message

    • Répondu par LO le 14 septembre 2007 à  12:25 :

      Fils de colon, vous mélangez tout. Les massacres actuels n’excusent pas les graves dérives racistes passées. Elles n’excusent pas non plus l’aveuglement et le racisme ambiant actuel, cf la couverture de Télé-moustique qui ne semble pas non plus vous émouvoir.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 14 septembre 2007 à  17:09 :

        Cher Lo, c’est vous il me semble qui mélangez tout en voulant qu’un texte écrit au début du 20ème siècle soit en accord avec la morale du 21ème. C’est un témoin de son temps, voilà tout. Faut-il réécrire la Bible pour les passages génocidaires de l’ ancien testament ? Faut-il censurer tous les témoignages de l’histoire qui choquent une sensibilité excessive (il y aurait du travail) ?
        L’histoire a été ce qu’elle a été, la réécrire pour qu’elle concorde avec une idéologie moderne me semble un rien totalitaire.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Alex le 18 septembre 2007 à  01:32 :

        Imaginons... Nous sommes en 2050, le "political correctness" a pris des proportions que les prémisses actuels laissent simplement entrevoir. Et nous voici en train de débattre sur ’Maus"... "Mais enfin, les polonais y sont tout de même représentés comme des porcs !"

        Cher LO, la caricature n’est-elle pas une caractéristique du genre ? Et, doit-elle être de bon goût (d’un goût à même de vous satisfaire ?)

        Les archétypes des comportements humains sous l’opression semblent vous avoir echappés, tout à comme Mr Bienvenu. Un peu de lucidité quand à l’époque et ses travers !

        Répondre à ce message

  • Oh, j’adore la bd ! Je suis un fan, et un collectionneur. Je sors de ma bibliothèque "Mickey et le trésor" publié en 1934 par Hachette.

    Morceaux choisis : Mickey et Minnie viennent de faire naufrage sur une île déserte infestée de cannibales NOIRS !!!

    Mickey : "Je te défends de lui faire du mal espèce de moricaud"
    Le capitaine à barbe blanche au chef cannibale : " Tais-toi et vas t’en, abruti !"

    J’arrête là, vous avez compris.

    Verrons-nous un jour les militants bruxellois et congolais d’aujourd’hui mettre un stop à Picsou, Donald, Mickey ? Euro-Disney ? America On-Line ? Time-Warner ? Non, ce n’était pas une question. Juste une figure de rhétorique.

    Répondre à ce message

    • Répondu par LO le 14 septembre 2007 à  09:51 :

      OK, mais cette aventure de Mickey ne s’étalle pas telle quelle dans toutes les librairies, vous êtes hors contexte !

      Répondre à ce message

      • Répondu par Nath X le 15 septembre 2007 à  10:02 :

        Puisque Mickey semble hors contexte pour LO, je vous propose une star fraîchement entrée à la biblio nationale : BABAR... raciste, colonialiste, paternaliste... Témoin aussi d’une époque révolue, heureusement, Babar s’échoue en ballon avec Céleste sur une île infestée de "sauvages cannibales" à la peau et aux critères physiques indéniablement africains... La version audio de l’époque prête aux "sauvages" un accent congolais appuyé bien que mal imité par des lecteurs blancs.

        Mes enfants lisent Babar, j’ai lu babar... Je pense que cela m’a ouvert les yeux sur le passé de mon peuple belge, et que de connaître ce passé plutôt que le nier est la meilleure façon de progresser intelligement. Et personnellement je trouve le présent bien plus passionnant, je travaille depuis 10 ans à l’étranger, dont trois passé en Afrique de l’Ouest... et j’écris et dessine des livres pour enfants, ancrés dans les veleurs de notre 21ème siècle... j’espère que dans 50 ans, on ne les attaqueras pas en justice pour des raisons que je ne peux connaître aujourd’hui...

        Bien à vous

        Nath

        Répondre à ce message

      • Répondu par Alex le 15 septembre 2007 à  19:50 :

        "OK, mais cette aventure de Mickey ne s’étalle pas telle quelle dans toutes les librairies, vous êtes hors contexte ! "

        Hors contexte ? Je me dois de vous raconter l’histoire de ce livre. Comment je l’ai acquis. Je suis tombé dessus par le hasard le plus complet il y a qq années. Il est en bien mauvais état, les innombrables mains enfantines qui l’ont parcouru en ont usé la reliure, quelques griboullages spontanés de pages en pages également.
        Où l’ai-je trouvé ?... Dans la salle d’attente du service pédiatrique d’un grand hôpital de la région parisienne !

        Le forum n’est pas l’endroit idéal pour débattre en profondeur mais les questions peuvent toujours être lancées. La disponibilité d’un ouvrage change-t-elle radicalement son contenu et l’impact qu’il peut avoir ? Une interdiction du-dit ouvrage hâtera-t-elle un processus de réconciliation ? La perspective historique peut-elle être eludée sans risque de réécriture de l’histoire ?

        Répondre à ce message

  • Bah, voilà une occasion pour Monsieur Bienvenu et ses potes de se bronzer sous les arbres de la prestigieuse avenue Louise avec quelques bacs de bière pour l’ambiance. Espérons que cela ne dégénère pas, comme souvent. Il n’en reste pas moins que je trouve cela grotesque, et à l’instar du "fils de colon" je trouve que certains feraient mieux de s’occuper de la poutre qu’ils ont dans leur oeil plutôt que de la paille dans celui de leur voisin.

    Répondre à ce message

  • Enfin un peu de lucidité !
    Et si finalement, l’initiative "désintéressée" de ce sympathique étudiant n’était qu’une manip politique téléguidée par des commanditaires trouvant dans le contexte de crise de la Belgique actuel un terreau des plus favorables ?
    En tout cas elle s’inscrit dans un contexte plus général de négation de l’histoire en tant que telle. Celle-ci n’existe plus puisqu’elle doit constamment être réécrite à l’aune des sensibilitées comptemporaines (cf le débat en france sur les paroles guerrières et vengeresses de la Marseillaise).

    Répondre à ce message

    • Répondu par LO le 14 septembre 2007 à  12:21 :

      "...elle s’inscrit dans un contexte plus général de négation de l’histoire en tant que telle" On croit réver, de quelle négation parlez-vous ? Développez svp.
      Je suis globalement stupéfait des commentaires que lis sur cette page. Signe évident que certains ne veulent pas voir le racisme hérité d’une histoire encore récente.

      Répondre à ce message

      • Répondu par matt le 15 septembre 2007 à  02:26 :

        Je suis globalement stupéfait des commentaires que lis sur cette page. Signe évident que certains ne veulent pas voir le racisme hérité d’une histoire encore récente.

        Je suppose que vous parlez de M. Bienvenu Mbutu-Mondondo qui, effectivement, ne veut plus voir le racisme dans une histoire des années 30 et qui, paradoxalement, pose fièrement le livre à la main, devant les photographes.

        Répondre à ce message

  • Et c’est reparti pour un tour...

    Que le colonialisme (et ses "méfaits") soit dénoncé, c’est une évidence.
    Que le racisme sous toute ses formes soit à dénoncer, c’est aussi une évidence.

    Mais que l’on prétexte une "vogue" actuelle (la décolonisation dans les médias) pour critiquer ce qui n’était finalement qu’imagerie d’Epinal (où les blancs sont aussi ridicules que les noirs du reste, selon les propres mots d’Hergé), ça dépasse l’entendement : une préface dans l’album doit suffire à resituer un contexte historique spécifique, mais à ce compte, on évoquera bientôt le Gaullisme en préface d’Astérix ou, dans quelques années, la situation corse pour l’Enquête corse... L’humour n’empeche pas l’Histoire, et l’Histoire n’a jamais tué la dérision, sauf sans doute pour certaines caricatures un peu "légères" de Mahomet, mais c’est encore un autre débat-llage ! Tintin au Congo est un album mineur dans l’oeuvre d’Hergé, et aucun adolescent actuel ne le lit facilement, car ce n’est pas l’album qui attire le plus ni se vend le plus, et il n’est pas non plus en général très disponible dans les CDI de collège ou lycée. Demeurent les adultes qui sauront sourire là où il faut et...réfléchir sur tout le reste, sans bandeau, avertissement, interdiction et autre flash clignotant ; les mêmes apprécieront l’humanisme d’Hergé dans de meilleurs albums. Encore heureux qu’Hergé n’est pas traité la Guerre d’Algérie ou celle d’Indochine !

    Répondre à ce message

  • Cette histoire devient de plus en plus pathétique. Je pense que cet étudiant se trompe de combat et ne sert actuellement pas la cause qu’il prétend défendre. "Tintin au congo" fait partie d’une époque execrable pour le droit des gens de couleurs mais il l’était également pour d’autres raisons, pour les classes populaires, les personnes de confessions juives, etc...
    "Tintin au congo" me parait être aujourd’hui un outil formidable pour montré aux jeunes générations ce qu’était une société à l’époque obscurcit par la noirceur, la peur et l’incompréhension d’un peuple qu’elle ne connaissait visiblement pas.
    Interdire ou censuré cet album, c’est d’abord oublié ce qu’était l’europe dans les années 30 et oté des clés pour la compréhension de la seconde guerre mondiale, la colonisation et la décolonisation.
    Un album de bd est visiblement une oeuvre facile à attaqué (surtout Hergé), mais quitte à aller au bout de cette démarche dérisoire, j’attends que ce monsieur se lance à l’assaut des productions cinématographiques hollywoodiennes des années 1900 à 1970 où il me semble que les personnes de couleur n’avait en rien un traitement qui se différenciait de l’album incriminé

    Répondre à ce message

    • Répondu le 15 septembre 2007 à  20:02 :

      "j’attends que ce monsieur se lance à l’assaut des productions cinématographiques hollywoodiennes des années 1900 à 1970 où il me semble que les personnes de couleur n’avait en rien un traitement qui se différenciait de l’album incriminé"

      Cherchez pas si loin : les terroristes arabes hollywwodiens, des années 80 à nos jours.

      Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersLes Amis d’Hergé  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD