Interviews

Marco Paulo ("Dégelée royale") : " À quoi sert-il de faire des BD pour n’en vendre que 3000 exemplaires ? "

Par Nicolas Anspach le 23 décembre 2010                      Lien  
{{Marco Paulo}} et {{Thierry Robberecht}} ont publié {Dégelée royale}, une parodie humoristique et futuriste sur l’avenir de la famille royale belge et de la division annoncée du pays. Le dessinateur de {Zack & Willie} et de la {La Smala} opte pour un trait plus noir, sans concession. Marco Paulo nous parle de ses choix et de cet album « poil à gratter » qui dérangera certains mais en fera rire beaucoup d’autres.

La Belgique est dans un marasme politique durable et menace de se diviser. Si cela se réalise, une famille risque de se retrouver sans emploi : la famille royale belge. Pourtant, elle manœuvre du mieux qu’elle peut pour préserver sa dotation, cherchant un autre territoire sur lequel elle pourrait exercer son royal pouvoir...


Marco Paulo ("Dégelée royale") : " À quoi sert-il de faire des BD pour n'en vendre que 3000 exemplaires ? "Dégelée royale est une caricature trash de la famille royale belge, sur fond de crise politique et existentielle du pays. Pourquoi avoir décidé d’aborder ce sujet avec Thierry Robberecht ?

Thierry voulait réaliser une caricature humoristique de la famille royale. En nous apercevant que les éditions Glénat avaient publié Albert & Co, nous avons décidé de changer d’angle d’attaque. Nous sommes partis vers un axe qui ne ferait aucune concession, tant au point de vue du ton de l’humour que celui du dessin. Lors de mes études de dessin, j’ai été familiarisé avec la linogravure. C’est une technique de gravure assez brute, proche de la gravure sur bois. J’avais réalisé à l’époque des caricatures des souverains belges, Baudoin et Fabiola. Thierry a vu ces dessins et cela l’a inspiré. Nous fonctionnons beaucoup en « ping-pong ». Il aime regarder mes carnets, les dessins que je fais pour m’amuser ou pour essayer une technique. Cela l’inspire !

Il n’est pas venu avec un scénario construit ?

Non, pas tout de suite. Le postulat de départ était de travailler sur la famille royale. Très vite, nous avons opté pour une histoire plus engagée, plus mordante. Nous avons commencé à y travailler vers le mois d’octobre 2009. L’actualité politique était déjà assez chaude. Les questionnements par rapport à la pérennité de famille royale belge étaient déjà existants.
Au moment où j’ai terminé les dernières pages de Zack & Willie, les éditions 12Bis m’ont proposé d’illustrer l’histoire de la droite française en BD. Je n’étais pas porté par ce sujet et je ne ressentais pas les personnages. J’ai donc refusé. La caricature demande un certain travail. Il fallait que je sois en osmose avec le sujet, que je ressente une certaine affection. Les éditions 12Bis se sont spécialisées dans les BD thématiques et politiques. Ils m’ont demandé si je ne voulais pas illustrer un sujet dans cette veine. Cette demande tombait à pic. Nous leur avons proposé Dégelée royale ! Le hasard fait bien les choses !

Extrait de "Dégelée royale"

Vous dites que la caricature demande « de l’affection ». On ne caricature que ce que l’on aime ?

Je pense ! Enfin, je ne vais quand même pas vous dire que j’aime la famille royale belge. Mais elle symbolise la Belgique de mon enfance qui est en train de s’effilocher, de partir en miette. J’ai une affection pour ce que représente la famille royale, tout en étant contre le principe de la royauté qui est un système obsolète ! Mais en Belgique, elle garde un petit sens. Elle est le symbole de l’unité du pays.

Vous avez opté pour un dessin humoristique avec un encrage assez lourd.

Oui. Je voulais apporter une certaine dureté aux planches ! Je voulais que l’on ressente la tristesse, la colère que j’éprouve par rapport à la situation politique belge. Comme beaucoup, je trouve cette situation pénible. Je suis plutôt idéaliste. Dégelée royale est une farce et je devais apporter un côté plus dur, plus tragicomique ! Nous avons fait cet album d’instinct, en ayant une vibration entre l’histoire et le dessin, tout en conservant notre colère !

On reconnaît les membres de la famille royale belge. Mais par contre, vous avez inventé les politiciens

Nous avons hésité à reprendre les politiciens belges. Mais le climat politique en Belgique est tellement incertain que le gouvernement risquait de changer trois fois durant la réalisation de cet album (Rires). Nous avons donc inventé de nouvelles personnalités.

Extrait de "Dégelée royale"

N’avez-vous pas hésité à dessiner certaines scènes. A certains moments, vous y allez fort...

Non. Je ne me suis pas posé cette question. Ma femme a trouvé qu’à certain moment, je n’étais pas « cool » avec eux. Je ne me suis pas retenu. J’ai bien sûr gommé certaines choses qui n’étaient pas pertinente par rapport au sujet. La caricature ne peut pas être gentille, donc elle est fortement méchante. Cela peut être délicat de caricaturer des personnes que l’on ne connaît pas. On ne sait pas le mal que l’on peut leur faire. J’ai déjà fait pleurer quelqu’un avec une caricature. Cela m’a foutu les boules ! Depuis lors, je fais attention. Les membres de la famille royale sont des personnes publiques qui font une sorte de « propagande ». Je ne m’attaque pas à eux personnellement, mais à leur image. Si cela se trouve, Fabiola est une brave dame… ou une peau de vache ! Mais je m’en fiche.

Vous travaillez depuis longtemps avec Thierry Robberecht, mais cela ne vous empêche pas de faire des infidélités.

J’ai travaillé avec Sergio Salma sur un album intitulé Bagdad K.O. Ce que j’ai fait avec Sergio m’a nourri, et cela a eu une influence sur la perception que Thierry pouvait avoir de mon dessin. À l’époque, je traversais une période difficile. Je venais de perdre mes parents et j’étais d’une noirceur sans égale. Je n’avais aucune envie de réaliser une bande dessinée « gentille ». J’ai demandé à Sergio de m’écrire un projet. J’ai changé mon trait. Lorsque Thierry a vu les planches, il s’est rendu compte que mon style pouvait être plus dur, plus cynique.

Voyez-vous une différence dans la manière d’écrire entre Sergio Salma et Thierry Robberecht ?

Sergio Salma est un homme d’image. Thierry pense en mots, en phrases, même s’il a une écriture qui suggère les émotions et les images. Cela se ressent surtout dans ses romans. Sergio, lui, pense en images. Notre collaboration a été difficile au début, car j’ai l’habitude de réaliser moi-même la mise en scène de mes planches. Sergio avait des exigences que je n’avais pas l’habitude de rencontrer. Il a fallu un temps d’adaptation pour accepter ce que l’autre souhaitait. Nous avons tous les deux envie de retravailler ensemble, peut-être pour L’Écho des Savanes. Il faut que nous trouvions le temps pour cette nouvelle collaboration. J’ai commencé un nouvel album pour 12 Bis…


Les éditions 12 bis ont publié dernièrement un album reprenant les planches de « Zack & Willie » parues dans Spirou

Les éditions Dupuis ne voulaient pas en faire un album. J’ai l’impression qu’ils ont préféré la série Ado Star qui surfait sur la même vague. Mais ils ne nous ont jamais réellement donné la raison de l’arrêt de Zack & Willie. Nous avons proposé aux éditions 12Bis de reprendre le concept de cette série, mais en l’anglant d’une manière différente. On voulait donner un ton plus adulte ! Ils ont adoré l’idée, mais 12 Bis ne souhaitait pas jeter les pages faites pour Spirou. Nous avons donc réalisé les quinze dernières pages pour compléter l’album.

Vous êtes donc repartis sur un album d’humour chez 12 Bis.

Oui. Il sera dans la même veine que « Robert Parker et les sept péchés capitaux » que Bercovici et Simmat viennent de publier chez eux. Ils m’ont demandé d’illustrer un album de BD qui critiquera les guides consacré à la gastronomie et aux restaurants étoilés. Mon éditeur, avec ce type de livre, vise un autre lectorat que les lecteurs traditionnels de BD. Je suis comme de nombreux auteurs, je me pose beaucoup de questions par rapport au marché de la BD. À quoi cela sert-il de dessiner les quarante-six planches d’un album qui ne se vendra pas ? Le marché de la BD est très difficile pour le moment. Il est toujours possible de signer des projets à droite et à gauche, et donc d’avoir du travail, la question n’est pas là. Je ne fais pas ce métier pour l’argent, mais j’ai quand même envie d’être lu. Bref, j’ai envie que mon travail plaise à plus de trois mille personnes ! Avec ce livre sur la gastronomie, j’ai un peu l’impression de faire œuvre utile. J’ai envie de faire quelque chose de différent pour essayer d’atteindre un public plus large.

Extrait de "Zack & Willie"

Vous travaillez depuis quelques années avec Benoît Bekaert, alias BenBK.

Oui. Ma femme a mis en couleurs les premiers albums de La Smala, mais elle ne pouvait plus assumer ce travail. Benoît a repris la série en cours de route. J’ai commencé à l’impliquer réellement dans le choix des couleurs à partir de Zack et Willie, tout en lui interdisant certaines choses. Par exemple, dans cette série, je ne voulais pas de dégradé. Ce qui n’était pas facile compte tenu de mon encrage qui est légèrement « anguleux ». Pour Dégelée royale, j’ai travaillé à la tablette graphique. Je scanne le crayonné, puis je dessine les blancs, et les noirs apparaissent en dessous. Je dessine la lumière en quelque sorte, comme si je travaillais avec la technique de linogravure traditionnelle. Mon encrage est donc plus dur que dans Zack et Willie. J’avais travaillé de manière traditionnelle pour cette série. Je n’avais plus de surprise avec l’encrage traditionnel. C’est pour cette raison, que je me suis mis en danger en utilisant l’outil informatique d’une manière un peu nouvelle.
J’avais également utilisé la tablette graphique pour Bagdad K.O. J’avais opté pour des tons monochromes et je coloriais de la même manière que je posais mon encre. Le résultat était à la fois graphique et nerveux. J’avais peur que Benoît n’arrive pas à trouver un juste équilibre entre la couleur et le dessin, car il devait redessiner en couleur à certains endroits. J’avais une idée très précise du résultat vers lequel je comptais arriver. Mais nous avons heureusement trouvé une juste mesure !

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :


Marco Paulo, sur Actuabd.com, c’est aussi :

La chronique de Bagdad K.O

Une interview :
- "La famille est notre source d’inspiration" (avec Thierry Robberecht, novembre 2007)

Et aussi :
- "Quand la BD aide les jeunes homos à sortir du placard" (Mai 2005)

Commander Dégelée Royale chez Amazon ou à la FNAC
Commander Zack & Willie chez Amazon ou à la FNAC

Illustrations : (c) Marco Paulo, Robberecht & 12 Bis
Photos : (c) Nicolas Anspach

 
Participez à la discussion
36 Messages :
  • Malheureusement ce chiffre de 3000 exemplaires ridicule il y a 15 ans, intolérable il y a 10 ans, embêtant depuis peu va peut-être bientôt devenir acceptable. D’ailleurs ces chiffres pour pas mal de petites structures peuvent être considérés comme un succès.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 23 décembre 2010 à  14:01 :

      Cher Sergio, le patron d’une grosse boite d’édition a raconté que la moyenne des ventes étaient plutôt 1500 ex, donc 3000 = le double ;-)

      Répondre à ce message

    • Répondu le 23 décembre 2010 à  15:52 :

      J’avoue ne plus comprendre comment 3000ex vendus peuvent être un succès en
      2010, soit comme disait je ne sais plus qui : les auteurs n’ont plus de prix, soit les prix d’impression sont tombés très bas, mais j’en doute, étant de la partie,
      soit l’éditeur se gave moins que d’habitude (hum) bref il y a là un mystère économique sur le défraiement des auteurs ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par DI SANO le 23 décembre 2010 à  16:44 :

        En faite,tout est question de rentabilité minimum
        pour un éditeur,plus il y a de directeurs et sous directeurs,de sécrétaires et sous sécrétaires,le seuil
        sera plus élévé...disons que pour une grosse boîte,cela
        peut varier de 12000 à 15000,en dessous ,c’est l’ârret
        irrémédiable de la série.Par contre,chez les petites
        structures,disons,un gérant,un vendeur et une sécrétaire
        on peut tourner avec 3000 et même 1500 exemplaires !
        mais là,je vous dis pas le prix de la planche !
        pour une auto édition,3000 est la bonne moyenne,par contre
        l’investissement personnel est énorme .Je comprend Marco
        mais il parle dans une catégorie supérieur.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 24 décembre 2010 à  09:16 :

          Petite structure à 3 personnes = effectivement prix à la planche hyper bas,
          par contre passer chez un gros, et avoir un prix doublé carrément à la planche,
          et % bien plus haut, sans même négocier, je l’ai constaté, ça existe. Vu que les gros éditeurs, c’est pas l’armée du salut, non plus, tu te demandes si les petites structures s’engraissent pas abominablement aussi sur le dos des auteurs ??

          Répondre à ce message

          • Répondu le 24 décembre 2010 à  22:02 :

            Savez-vous qu’il y a des éditeurs sans aucun salarié, l’éditeur lui-même à un autre métier (comme à La boite à bulle) et où le pourcentage de droits d’auteur est à 12% (contre 8% chez Dargaud).

            Répondre à ce message

            • Répondu le 27 décembre 2010 à  00:02 :

              ... et où les mises en places dans les librairies tournent autour de 500 ex ?

              Répondre à ce message

  • Cette question (dont je sais qu’elle est sorti de son contexte et, c’est vrai, je n’ai pas lu le reste de l’entrevue), cette question, disais-je peut être ressentie comme insultante pour de nombreux auteurs qui peinent à dépasser ce seuil.

    Répondre à ce message

    • Répondu par L le 23 décembre 2010 à  14:46 :

      Des musiciens peuvent passer leur vie à jouer dans de petites salles, est-ce pour autant que leur travail a moins d’importance que celui des musiciens qui jouent dans des stades ? Je ne crois pas. Certains livres relèvent plus du murmure à l’oreille de ses contemporains qu’à un hurlement à la face du monde.

      Répondre à ce message

    • Répondu par loic le 23 décembre 2010 à  14:53 :

      Parfaitement d’accord avec Moynot.

      Insultant, voir méprisant.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Sergio Salma le 23 décembre 2010 à  15:06 :

        Mais non, Marco ne méprise personne, la méprise c’est vous qui en êtes victime.
        Il veut dire que vendre 3000 exemplaires dans une configuration qui en espère un peu plus c’est un peu triste dans le sens où la collaboration sera vite en danger et donc la collection arrêtée etc...il n’y a aucun mépris de sa part, il va peut-être réagir lui-même mais s’il vous plaît, gardez votre calme. Il s’agit d’auteurs qui se posent des questions quant à l’avenir pas d’établir des échelles de valeur(s) ou autres considérations de ce genre. Mince, tout le monde est à cran , là...

        Répondre à ce message

        • Répondu par Marco Paulo le 23 décembre 2010 à  22:55 :

          Tu parles bien mieux que moi mon Sergio...

          Répondre à ce message

    • Répondu le 23 décembre 2010 à  17:12 :

      Certaines bd ne sont même pas tirées à 3000 exemplaires.

      Répondre à ce message

      • Répondu par ishimou le 23 décembre 2010 à  19:02 :

        Pourquoi on pouse encore des jeunes dans ces filières d’études artistique ?
        ils vont se leurrer quelques années sous de prétentieuses enseignes comme l’ERG ou st luc BD.
        Dans ces cours, ils n’aprennent rien des techniques élémentaires, tout est dans le concept.
        et ils déchantent très vite dès qu’ils se confrontent aux réalités de ce soi disant métier.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Deschamps le 23 décembre 2010 à  22:33 :

          aux réalités de ce soi disant métier.

          Mais Mr Ishimou (je vous conseille le riz), auteur de bande dessinée est un vrai métier, qui s’apprend, se pratique et doit faire vivre son artisan et sa famille. Je me demande toujours pourquoi des individus dans votre genre qui méprisent la BD et les auteurs de BD fréquentent des sites consacrés à la BD (à part peut-être la rancœur d’avoir essayé d’en être sans y parvenir).

          Répondre à ce message

          • Répondu par Jul le 24 décembre 2010 à  07:13 :

            et doit faire vivre son artisan et sa famille

            Je pense qu’Ishimou en disant que ce n’est pas un vrai métier, veut soulever le fait que tout le monde ou presque bosse " à coté " , hors BD, et qu’un travail
            pour lequel 9 auteurs sur 10, arrondissent leurs fins de mois autrement, en faisant autre chose, ne peut être qualifié comme tel.

            Ca me rappelle la phrase de Seguela " ne dites pas à ma mère que je bosse dans la pub, elle me croit pianiste dans un bordel ", et le topic La Crise sur bdgest,
            ou il est clairement évoqué qu’il ne faut JAMAIS dire à son banquier qu’on fait de la BD, ( mieux vaut dire graphiste Pub- ils ont en effet un rapport, que j’ai lu, pas jojo du tout sur ce "métier " et sa très faible rentabilité ;-)
            sur ce "métier"

            Répondre à ce message

          • Répondu par ishimou le 24 décembre 2010 à  13:36 :

            Merci pour votre conseil digestif docteur.
            Je ne méprise personne et certainement pas la bd, ni ses artistes, je déplore la molesse des acteurs de ce soi disant métier qui, il faut bien le constater, part en décrépitude et ne parvient pas à se fédérer pour construire des bases légales un peu plus solides que la jungle actuelle. je vous conseille de lire l’état des lieux qui fait suite aux colloques organisé par smart il y a plus ou moins un mois sur le thème de l’état des lieux de la bd et de l’illustration, en fait d’état des lieux, il s’agit plutôt d’un constat final et en résumé " ce job, déjà difficile, est devenu totalement invivable" trop d’artistes, pas assez de commandes une crise de la presse et des publications éditoriales quasi confidentielles. à l’horizon, aucun avenir, juste une forme géométrique variable au grè des modes, pendant qu’ont enterre gentiment les indépendants en faillite, les gros éditeurs attendent les vents nouveaux pour trouver l’inspiration.
            J’aimerai toujours la BD parce qu’il y a Tinitin, Chaland, Moebius, etc. et que leur seul lecture me transporte dans des mondes, lon de toutes médiocrités, loin de toutes déceptions.

            Répondre à ce message

            • Répondu le 24 décembre 2010 à  14:54 :

              Filipini le disait déjà, battez vous, il y a un an ou deux !
              Cette méga passivité et cette non-solidarité des auteurs entre eux sera la cause de leur perte. Il y a le Snac, mais visiblement, au lieu d’une adhésion massive, la plupart chouinent dans leur coin ! C’est très bizarre comme milieu, pour les éditeurs celà doit etre miraculeux, tous ces moutons en route vers l’abattoir.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 24 décembre 2010 à  18:07 :

                Facile à dire, mais comment se battre, alors que la seule action possible est de refuser les conditions inaceptables et donc de ne pas être publié, donc même pas auteur puisque sans album qui sort !

                Répondre à ce message

                • Répondu le 25 décembre 2010 à  08:35 :

                  François Bourgeon : Disons que si les auteurs agissaient plus collectivement, on arriverait certainement à des situations beaucoup plus équilibrées et moins dramatiques.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu le 25 décembre 2010 à  16:48 :

                    si les auteurs agissaient plus collectivement,

                    Facile à dire, mais comment concrètement ? Vous n’apportez pas d’idées.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu le 26 décembre 2010 à  06:45 :

                      Snac : si tous les auteurs y adhéraient, déjà, celà ferait un contrepoids certain.
                      Le snac te conseilles très utilement : si tu as des droits non payés, des clauses pas claires, des bd vendus en numériques contre ton gré, ou sur certains chantages nauséabonds et hors la loi, que quelques éditeurs utilisent encore.

                      Répondre à ce message

                    • Répondu par ishimou le 26 décembre 2010 à  09:26 :

                      Il n’y a ni solution, ni idée miraculeuse, les artistes de la bd ou de l’illustration auront tous à côté un vrai travail, dans quelques années ce sera courant. Je me demande si ce n’est pas la solution pour revenir à une meilleur qualité générale, des artistes qui prennent le temps de faire les choses correctement, libres et sans contrainte financière.
                      Vivre de sa production de planches, en Europe c’est fini depuis longtemps et comme les tirages ne permettent plus de percevoir des droits d’auteurs ce métier est bel et bien fini.
                      Les jeunes qui vont se leurrer dans des écoles d’arts me font de la peine, ils hypothèquent leur avenir en écoutant les beaux discours d’ enseignants forts malhonnêtes. En Belgique,toutes les filières artistiques exsistent en cours de promotion sociale, cours du soir, d’une qualité équivalente voire mieux, aux enseignes prétensieuses et autres manufactures de chômeurs.

                      Répondre à ce message

                      • Répondu le 26 décembre 2010 à  11:46 :

                        Vivre de sa production de planches, en Europe c’est fini, oui aussi bcp d’éditeurs se tournent vers l’est ou l’afrique, un peu comme les produits "made in china "

                        Répondre à ce message

                • Répondu par Corderande le 26 décembre 2010 à  07:19 :

                  Donc, il faut .... accepter des conditons inacceptables pour être publié ????????????????????????

                  Là, je crois rêver : Connais tu un autre métier, à part auteur bd, capable de se compromettre aussi bassement ! certains éditeurs, peu au courant de l’abolition de l’esclavage, doivent se frotter les mains, à lire des posts pareils !

                  Répondre à ce message

                  • Répondu par ishimou le 26 décembre 2010 à  11:35 :

                    Cher Monsieur, je suis tout à fait d’accord avec vous, vous apportez un peu de fraîcheur dans tous ce conformisme moutonnesque.
                    Un jour, dans pas longtemps, les bd/produits seront d’abord testées sur le net avant de connaîtrent une vie en librairie.
                    L’auteur travaillera gratuitement en attendant un hypothétique succès.
                    Sandawe le fait déjà, c’est le principe de la souscription, comme pour les gros livres d’art, le livre ne s’édite que si des acheteurs en font la demande.
                    Chez les vendeurs le client est toujours roi.
                    Si on lit bien l’état des lieux en forme de constat d’impuissance publié par smart à la suite de son colloque, il n’y a plus d’avenir professionnel pour les artistes de la bd ou de l’illustration.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par Jérome le 26 décembre 2010 à  19:36 :

                      Cher Ishimou, ce n’est pas parce que votre manque de talent ne vous a pas permis dans faire votre métier qu’il faut faire croire que ce métier n’existe pas, c’est puéril. Ca me fait penser aux gens qui, perdant, déclare que "Ce jeu est nul, d’tout’façon !"

                      Répondre à ce message

                      • Répondu par Zoll-Zolif le 27 décembre 2010 à  06:24 :

                        Ce métier existe à condition de faire ça intelligemment : Nous avons eu, mon scénariste et moi à faire une bd foot pour un club : avance sur droits = 6000€
                        et bien nous l’avons faite en deux mois jour pour jour, pour un 48cc, y compris couverture et dos.
                        Ainsi tu t’en sort, c’est pas le Pérou, car 1500 euros moins les charges, celà laisse un gros smic, mais c’est la seule solution. Si tu y passes plus de temps,
                        genre un an, et bien autant aller pointer au RSA ;-)
                        Vitesse / activité disait Napoléon :)

                        Ca sera jamais nominé à Angougou, ou même évoqué sur actuaBD, mais au moins on en vit. Bcp de bd sortent mantenant en 6 cases dont 1 titres et une chute, reste 4 cases à faire, c’est aussi la solution ;-)

                        On se oque parfois de nous en festival, mais notre réplique est sans faille :
                        Oh, avec un prox pour une Lada, faut pas s’attendre à ce qu’on vous fasse une Porsche - CQFD

                        Répondre à ce message

                        • Répondu par ishimou le 27 décembre 2010 à  20:33 :

                          Mettez un lien qu’on se délecte de vos prouesses.
                          Si votre boulot est bien, je vous le dirai honnêtement.
                          Mais à priori vous avez un sacré cynisme et ça ne vous dérange pas d’envoyer n’importe quoi.
                          Comme sans rien voir je ne peux pas avoir un avis objectif, j’attends de vos nouvelles, habile commercant.

                          Répondre à ce message

                      • Répondu par ishimou le 27 décembre 2010 à  20:19 :

                        Mais qu’est ce que vous en savez ? Vous parlez toujours sans rien savoir ? Smart se donne la peine d’étudier le problème et en fin de compte vous préférez ignorer leur constat, si triste soit-il. Continuez à faire l’autruche si ça vous amuse.
                        Je ne vois pas ce qui empêche un artiste de faire chez lui toutes les planches qu’il veut pour le plaisir de la passion, ou alors vous êtes comme bien d’autres, impatient de vous bourssoufler de vanité à l’idée de brandir un album ou vous retrouver derrière une table en dédicace, à faire le malin et à faire croire à tout le monde que vous vivez de tout ça.

                        Répondre à ce message

  • Ado star VS Zack et willi
    23 décembre 2010 18:15, par jojo

    Houlalala qu’a fait dupuis si c’est bien ce que vous dite, je lis spirou et Ado star ne m’a jamais fais rire et a mon humble avis cette série ne se vend pas en librairie ! Zack et Willi avis ammené de la fraicheur dans le journal ! hélas d’après ce que j’ai lu aucun lecteur n’avait défendu cette s"rie a l’époque bon ce n’est pas une excuse car personne défend ado star ou génération zapping ! encore une boulette de plus des nombreux directeurs et sous directeur de l’époque !

    Répondre à ce message

  • He ho les gars, moi j’ai balancé un chiffre comme ça et je sais même pas lequel. Et puis je parlais pour moi. Une série comme la Smala, qui s’adresse au grand publique et qui ne peut éxister que si elle est vendu à bas prix, alors oui 3000 éxemplaires c’est pas assez. Mais si je rentre dans un registre plus confidentiel bien sur que 3000 est plus qu’honorable.Et je sais pas pour vous, mais moi mes éditeur mon toujours répondu 3000 c’est pas assez pour continuer...

    Répondre à ce message

    • Répondu le 23 décembre 2010 à  23:36 :

      Mais aucun auteur ne fait une BD en se disant qu’il n’en vendra pas, chacun aspire au succès, aucun ne se dit "pourvu que je n’en vende pas trop, histoire de bien rester confidentiel".

      On a non seulement envie d’être lu, mais aussi envie de gagner sa vie correctement, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut niveler par le bas et faire des bd genre La smala ou Bamboo pour supermarchés, on peut aussi se dire que la qualité peut plaire et payer.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 24 décembre 2010 à  09:27 :

        C’est très très con comme remarque...ceux qui dessine pour Bamboo le font certainement avec sincérité sans niveler forcement par le bas. Il y a des bd pour se distraire et d’autres qui nous plaisent parce que on est devenu des lecteurs plus pointu...

        Répondre à ce message

      • Répondu le 24 décembre 2010 à  09:47 :

        Pourquoi bamboo seulement ? Des tas d’autres éditeurs se sont rué sur ces bd de niches des métiers ou de blagues, n’en citer qu’un est trop facile

        Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Nicolas Anspach  
A LIRE AUSSI  
Interviews  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD