Marine Blue, T1 & 2 - Par Ai Yazawa - Delcourt Manga

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Plage, surf, amour de jeunesse et amitié contrariée… Tels sont les ingrédients de ce shôjo manga de facture très classique, œuvre de jeunesse d’Ai Yazawa, auteure du cultissime « Nana » ! Une curiosité et un petit plaisir estival tout à fait charmant.

Lycéenne et serveuse à ses heures dans la paillote au bord de mer de son oncle, Haruka mène une vie paisible. Elle a tout pour être heureuse, entre sa meilleure amie qui travaille elle aussi dans comme serveuse, et son cousin, amateur de surf, avec qui elle entretient des liens étroits...

Plane cependant l’ombre d’un amour de jeunesse parti aux États-Unis qu’elle n’a jamais véritablement oublié et qui lui a laissé son chien, Dolphin.. qui lui rappelle ainsi ce garçon tous les jours !

Un beau jour, Haruka a la surprise de le rencontrer sur la plage, s’exerçant au surf : il est de retour, sans préavis, et va bien évidemment bouleverser sa petite vie tranquille !

: © 1990 Ai Yazawa / SHUEISHA / Delcourt Manga

On ne présente plus Ai Yazawa, superstar du shôjo et du josei manga [1], qui a explosé au Japon et en France dans les années 2000 avec Nana, l’histoire de l’amitié de deux jeunes femmes sur fond de mode et de musique [2].

Comptant 21 volumes, la série Nana est malheureusement en pause depuis 2009 suite à un souci de santé d’Ai Yazawa, laissant l’histoire suspendue en plein drame. Ayant entretemps (2002-2009) déjà exploité et publié plusieurs de ses anciennes séries, il ne reste désormais aux éditeurs français qu’à se plonger dans quelques recueils de nouvelles et one-shots de jeunesse pour continuer à faire vivre la mangaka en France [3].

C’est ainsi que nous arrive Marine Blue, série en quatre tomes, publiée au Japon entre 1990 et 1991, et dernière série « longue » de l’auteure à n’avoir pas été publiée en France.

Cependant nous sommes en présence d’une œuvre de jeunesse dans son expression la plus formelle, ce qui signifie que les amateurs d’Ai Yazawa n’y retrouveront ni son style graphique si particulier, ni ses thèmes de prédilection.

Il est même facile de passer à côté tant cela semble être l’œuvre d’une autre mangaka : le style graphique déployé ici apparaît classique, standard et un peu passe- partout, même s’il reste possible de retrouver certains traits dans les visages ou les compositions, mais soyons clair : dans Marine Blue il n’est question ni de mode, ni de musique et les sentiments évoqués sont très adolescents et fleur bleue.

Tous les poncifs du genre et des années 1990 sont ainsi présents avec une héroïne qui se désespère et pleure beaucoup, car piégée dans un triangle amoureux sans issue, les deux garçons qui s’affrontent (au surf), les bonnes copines qui lorgnent vers ces mêmes garçons, compliquant les choses, et l’accident, inévitable, menant à un épisode à l’hôpital.

En dépit d’un récit ultra-classique, le manga n’en est pas moins efficace et se lit sans déplaisir : Ai Yazawa était déjà une excellente conteuse, et Marine Blue n’en reste pas moins un manga maîtrisé, fluide dans sa narration et intense dans ses moments de drame.

L’été est propice aux expériences légères, de détente, et pour se replonger avec nostalgie dans des œuvres un peu surannées, nous rappelant un temps révolu mais délicieux. Fleur bleue et un peu candide, Marine Blue s’y prête totalement et a toutes les qualités nécessaires pour raviver de tendres souvenirs au bord d’une plage ou à l’ombre du parasol.