Difficile de devenir une légende de son vivant... Tel est le maître mot des dernières années de Martha Jane Cannary. Jamais remise de la mort de son amant Wild Bill Hickcock, Jane, précédée d’une réputation de cow-girl truculente, n’en traîne pas moins son spleen à travers les plaines du Far West. Tour à tour patronne de blanchisserie, gérante d’hôtel, show girl dans des spectacles itinérants, Calamity Jane vit dix vies en une. Elle s’amourache de bad guys, se livre sans retenue à des journalistes pour des portraits autobiographiques, s’abîme dans l’alcool et pense à Janey, sa fille, sa flamme, qu’elle a décidé de confier à Jim O’Neill, pour lui garantir des jours heureux.
Au fil de ses pérégrinations, elle repasse plusieurs fois par Deadwood, la ville qui compta le plus dans son existence semi-nomade où elle finit par être accueillie avec les honneurs d’une pionnière.
Quelques années avant sa mort, elle rejoint la troupe de Bill Cody, le Buffallo Bill Wild West Show. Mais c’est près de la tombe de Bill Hickcock qu’elle décidera de passer ses vieux jours, dans les Black Hills.
Depuis « L’Homme qui tua Liberty Valance », le film de John Ford, avec John Wayne et James Stewart (1962), on sait que... « quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ». Pour mettre en œuvre leur « Martha Jane Cannary », Blanchin & Perrissin ont probablement gardé cette phrase au coin de l’oreille. La vie déglinguée de Calamity Jane telle qu’il nous la présentent est un formidable hommage aux mythes fondateurs de l’Amérique, doublé du poignant portrait d’une femme libre.
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Blanchin & Perrissin, sur ActuaBD :
> "Calamity Jane avait conscience que grâce à l’écriture, elle se forgeait une légende" (Entretien en décembre 2008)