Chargé de cours en archéologie à l’université, Keaton est par ailleurs investigateur pour assurances et travaille pour la Lloyds. De père japonais et de mère anglaise, il a effectué des études d’archéologie à Oxford avant de s’engager dans les SAS et de devenir instructeur spécialisé dans les questions de survie en milieu hostile.
Autour de Keaton gravitent des personnages qui étoffent son background : une fille exigeante qui tente de comprendre et résoudre le mystère de son père, et un père dont la destinée personnelle et sentimentale ressemble fort à celle du héros. Ils permettent à l’intrigue de varier, de glisser vers une archéologie intime plutôt que de terrain.
Sorte de mélange entre MacGyver, Sherlock Holmes et Indiana Jones, Keaton mène des enquêtes qui possèdent toujours un arrière-fond archéologique ou historique, souvent détourné afin de participer directement à l’action : les bricolages du héros lui servent à se sortir de situations périlleuses ou simplement problématiques, à affronter des adversaires qui surgissent de manière inopinée.
Avec un mode narratif qui correspond à la chronique, Master Keaton nous présente aussi bien des moments haletants dans des paysages exotiques que de simples discussions et rencontres en apparence anodines. Mais les uns comme les autres mettent à l’épreuve les méninges du héros.
Ces histoires se déploient principalement sur un seul chapitre, même si certaines se trouvent amplifiées jusqu’à trois. Voici donc un récit fondé sur le format court, qui n’a pas encore installé d’intrigue suivie, et c’est tant mieux.
Ainsi, les reproches habituellement adressés aux auteurs - à savoir la tendance à se disperser dans des intrigues alambiquées qui perdent leur sens au profit du culte du mystère - se trouvent d’emblée désamorcés : tout est ici concentré, et rapidement résolu. Master Keaton joue davantage sur les situations, les ambiances, les petits rouages plutôt que sur de grandes machines.
Si le manga a été originellement publié entre 1988 et 1994, cette édition reprend l’édition de luxe japonaise publiée, elle, entre 2011 et 2012. Elle comprend douze gros volumes de plus de 300 pages chacun. Il est à noter que la série connaît une suite au Japon depuis mars 2012, intitulée Master Keaton Remaster
(par Aurélien Pigeat)
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