Francis Vadillo, derrière la caméra, a choisi d’intituler son documentaire « L’Éthique du Souterrain », clin d’œil appuyé à l’underground cher à Mattt Konture. Pendant deux ans, le réalisateur s’est employé à filmer Konture tantôt chez lui, tantôt en déplacement, toujours dans des phases créatives qu’elles soient musicales ou dessinées. Pour cerner au mieux le montpelliérain à la chevelure en bataille, Vadillo a tendu son micro à ses amis : Pacôme Thiellement, JC Menu, Killoffer... Unanimement, c’est l’œuvre totale qu’ils pointent : une montagne de pages qui sont tellement imbriquées dans la vie personnelle de Mattt Konture, qu’elles en deviennent indissociables.
Car derrière leur aspect oppressant ou désordonné, les bandes dessinées de Konture sont d’une grande sensibilité. Celui qui se donne la peine de s’y pencher sera étonné par leur clarté, par leur simplicité désarmante. Konture apparaît dans ce film tel qu’en lui même : une personne d’une grande douceur, totalement engagé dans son travail, capable de mettre la même énergie dans un fanzine photocopié à 50 exemplaires que dans un livre soigné à L’Association. C’est précisément ce grand écart artistique que le film résume parfaitement.
En complément, Mattt Konture propose « Comixture jointe », une courte bande dessinée qui retrace le film, du point de vue du dessinateur. On est en droit d’être lassé par la veine autobiographique qui s’est démultipliée ces dernières années, mais la parution de ce coffret est l’occasion de se remémorer que Mattt Konture a été l’un de ses pionniers en langue française.
« L’Éthique du Souterrain » et sa « Comixture jointe » constituent en tout cas une belle invitation à redécouvrir des classiques de la bande dessinées alternatives que sont « Printemps Automnes », « Autopsy d’un Mort Vivant » ou « Les Contures ».
(par Morgan Di Salvia)
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