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Media-Participations en passe de devenir le 3e groupe d’édition de France

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 septembre 2017                      Lien  
La holding contrôlant Dupuis, Dargaud, Le Lombard, Urban et Kana, mais aussi une pléiade de sociétés qui vont du jardinage à l’édition religieuse, la littérature (Anne Carrière) en passant par la production cinématographique devrait fusionner avec le Groupe La Martinière, le plus grand éditeur français de beaux livres, qui contrôle aussi les prestigieuses éditions du Seuil.
Media-Participations en passe de devenir le 3e groupe d'édition de France
Vincent Montagne, par ailleurs président du Syndicat National de l’Edition, prend la tête du nouvel ensemble.

La fusion entre le 5e (Média) et le 7e (La Martinière) groupe d’édition en France constitue, juste avant Francfort, une surprise de première ampleur. Plaçant ce groupe déjà très diversifié, si l’on en croit Le Monde, en troisième place dans l’édition française derrière Hachette (2,2 milliards d’euros de CA), Editis (816 M€) et devant Madrigall/Gallimard (437 M€).

Cela nous étonne ? Non. Rappelons-nous que Média-Participations envisageait en 2008 de racheter Editis et qu’il fallait pour cela mettre 600 M€ sur la table. L’affaire lui était passée sous le nez. L’actionnariat de Média, dont une bonne partie a des relations familiales avec le puissant groupe industriel Michelin, a montré qu’il avait les ambitions de ses moyens et les moyens de ses ambitions.

L’intérêt de cette fusion ? Mettre en commun les moyens de distribution qui demandent de nos jours une certaine taille critique et un savoir-faire industriel pour être rentable (La Martinière avait d’ailleurs jeté l’éponge dans ce domaine il y a deux ans, signe avant-coureur de cette issue…), et une capacité de déployer son activité à l’international (sur ce point, La Martinière, avec Abrams aux USA, a une longueur d’avance sur Média-Participations) et dans le contexte d’un usage à 360° (merchandising, entertainment… où média a développé une activité très maligne et très puissante) de la production des auteurs.

Le nouveau groupe pèsera 561 millions de chiffre d’affaires
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

C’est nécessaire dans un secteur de plus en plus mondialisé quand on considère que plus de 50% du marché français de la BD est déjà le fait de la production étrangère, parfois très offensive si l’on prend en considération, par exemple, les mangas constituent plus de 70% du marché polonais ou taïwanais ou les super-héros américains pilotés par des groupes comme Disney ou Warner qui façonnent littéralement le cinéma contemporain.

Le fondateur du groupe, Hervé de la Martinière, deviendrait le vice-président de ce nouvel ensemble, Vincent Montagne, déjà président de MédiaParticipations, en prenant la présidence.

L’ironie, c’est que des petits labels indépendants comme Olivius, joint-venture entre Cornélius et les Editions de l’Olivier, propriété de La Martinière, vont côtoyer les mêmes tables que le « Bédef » agoni par Jean-Louis Gauthey, le patron de Cornélius, l’un des chefs de file de la bande dessinée indépendante. Le discours restera-t-il le même ?

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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