Manu Courvet était un jeune cancre un peu instable qui passe quelques mois en maison de redressement. Après de brillantes études, il décide de « monter à la capitale » pour conquérir le monde de l’audiovisuel. Il parvient à rentrer chez RépertoireProd, la boîte de production d’Etienne Chavagne, un animateur vedette de TV1.
Dépassant les prérogatives de son poste de responsable Internet, il propose à Chavagne un dossier béton d’émission…Proposition toujours « lettre morte » au moment où son contrat se termine sans renouvellement… Du moins c’est ce qu’il croit ! Car TV1 va lancer une nouvelle émission présentée par Etienne Chavagne et qui ressemble à s’y méprendre à la sienne !
Voici qu’on aborde un sujet aussi polémique que public : l’argent à la télévision et son lien avec les programmes diffusés et donc l’audimat ! Philippe Richelle nous a habitué à traiter des sujets compliqués avec exactitude et efficacité : les Secrets bancaires, les magouilles européennes et politiques dans Les Coulisses du pouvoir, l’occupation et les rafles dans Amours fragiles et Vent printanier, etc.
En dépit, d’une introduction un peu longue, mais qui prendra sans doute tout son sens dans le second tome, Média captive tout autant que les titres précités : le mélange des milieux financier, politique et médiatique est savamment dosé. On s’amuse à débusquer des têtes connues et les noms transformés de personnalités publiques. Encore une fois passionnant et pointu ! Et on attend le second tome pour en découdre avec la télé-réalité !
Le traitement graphique de Marc-Renier n’est malheureusement pas du même niveau : si le manque de décors pouvait accentuer l’aspect intimiste de son récent Clandestine, cela dessert le réalisme de Média. Le manque de précision sur les plans larges dénote son envie de coller au plus près de personnages, mais casse le plaisir de la lecture. Dès la moitié du récit, ces approximations tendent à décroître, et sans doute verra-t-on bientôt ce dessinateur reconnu pour ses qualités historiques devenir aussi doué pour le contemporain.
(par Charles-Louis Detournay)
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Beuriot & Richelle : « La banalité est beaucoup plus terrifiante que l’horreur exubérante et débridée »
Richelle & Wachs : "Vent printanier était le nom de code pour la Rafle du Vel d’Hiv"
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