Scipion Nisimov, un échassier, est un obscur employé de bureau qui, de plus, se trouve être cocu. Lassé par une vie étriquée qui ne lui offre rien de valable, il s’en va l’âme en peine. Sa rencontre avec un musicien tsigane, un chat appelé Tchavolo Naguine, qui va lui offrir un vieux violon lui ouvrira les portes d’un monde fabuleux rempli de musique...
Mélodie au crépuscule proposée par le talentueux Renaud Dillies, mélodie salvatrice de la dépression, mélodie de la communion, du respect, de l’amour. Dans un univers digne de Fred ou Mc Cay, Dillies promène son oiseau malheureux à la rencontre de la musique, à la découverte de lui-même. Dans des pages superbes de maîtrise graphique, l’auteur fait entendre une mélodie de tolérance et nous fait voyager dans un univers tsigane fantasmagorique. La mise en page utilise le gaufrier de 6 cases toutes de même taille tout au long de ce récit, ce dispositif renforce le sentiment d’enfermement ressenti par Nisimov. Mais dés qu’il se met à jouer de son instrument, une sensation délicieuse de liberté saisit le lecteur qui se plaît alors à voyager entre les cases comme sur une portée musicale. Rarement la musique et les émotions qu’elle génère n’avait été aussi bien mises en scène.
Renaud Dillies confirme le talent en germe de ces deux précédents ouvrages : Betty Blues et Sumato. Une fois encore il nous prend par la main dans son univers très personnel, très poétique dans lequel l’émotion n’est jamais loin. Comme si Tony Gatlif, le réalisateur de Gadjo Dilo et Transylvania collaborait avec Tex Avery ! Dillies, un auteur à suivre !
(par Erik Kempinaire)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
Participez à la discussion