Mestre Filolax, un inspecteur des études, débarque à l’école de sorcellerie de Mélusine dans le but d’assigner des stages sur le terrain aux élèves. Comme elle est la meilleure élève, Mélusine récupère la mission la plus difficile : découvrir la cause des étranges phénomènes qui empoisonnent la vie des habitants d’Harrebourg, le village natal du plus grand sorcier de tous les temps, Malphastolas, dont un grimoire se trouverait toujours dans le bourg. Pour cette tâche, Mélusine est accompagnée de sa cousine, la fée Mélisande, et d’un dragon confié par sa tante. Dans le village d’Harrebourg, le bourgmestre ne souhaite pas de leur aide, expliquant que les désagréments cesseront d’eux-mêmes, mais la nuit suivante, le trio se réveille dans un village devenu désert, hanté et en proie à des phénomènes étranges.
Depuis le tome 21 et l’arrêt de son scénariste François Gilson, Clarke assure seul l’écriture de la série. En dépit de l’univers très riche dont il a hérité de Gilson, Clarke décide d’amorcer un changement à la série pour mettre en place sa propre vision de Mélusine. Il souhaite d’abord que chaque album possède une trame centrale pour ne plus ressembler à des suites de gags sans lien entre eux. Il prend surtout le risque de tuer l’un des personnages les plus populaires, Cancrelune, car il estime ne pas maitriser l’humour « burlesque » de ce personnage qu’affectionnait François Gilson. À la place, il met en avant le personnage de Mélisande qu’il considère plus dans son style humoristique.
Dans cet album donc, Clarke quitte le format gag en une planche pour emmener pour la première fois sa sorcière dans une aventure en quarante-quatre planches. La trame, originale et bien travaillée, lui permet de tenir en haleine le lecteur, qui sera pressé de découvrir les secrets de cette mystérieuse ville. L’humour n’est pas oublié, il accompagne bien l’histoire, avec des petits gags bien placés qui ne gênent pas la fluidité de l’action. Le village d’Harrebourg, où se déroule le récit, est graphiquement bien conçu par un Clarke dont le dessin aussi bien réaliste qu’humoristique est toujours aussi efficace.
(par Adrien LAURENT)
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