Une vente d’esclaves sur la place publique, des lupanars à chaque coin de rues, des complots perfides en quête de pouvoir, des orgies païennes sans tabous : voilà l’univers ténébreux dans lequel va vivre Messalina Valeria, épouse de Claude, le futur empereur à qui elle donnera deux enfants : Octavie et Britannicus.
La ligne de conduite de cette série est basée sur trois sentiments de son héroïne : son attrait pour les richesses, ses histoires de cœur (ou de fesses) et sa préoccupation dynastique.
Messalina, bien que peu portée sur le sexe dans un premier temps devient l’élément de tous les vices, provoquant aussi bien la convoitise de chaque homme, que la jalousie et le désir des femmes. Chacun veut sa part, goûter à sa croupe voluptueuse, à ses lèvres appétissantes, le tout dans un mélange de plaisir et de rage une fois le désir assouvi.
Messalina la scandaleuse pourra se révéler néanmoins attirante pour certains lecteurs. Elle incarne une femme fatale qui impose son désir obsessionnel, séduit par ses formes et ses caresses, tout en demeurant pragmatique quant à ses desseins de pouvoir absolu, au prix de toutes les bassesses.
Jean-Yves Mitton a porté sa plume et ses idées dans toutes sortes d’univers, principalement les récits historiques tels que le remarquable Vae Victis, les Chroniques barbares, Ben-Hur ou encore Quetzalcoatl.
Il excelle également dans le style des comics : Cosmo, Epsilon, Mikros comme dans des BD aux trames plus contemporaines : De Silence et de sang, dans la SF : Fécondation, Demain les monstres.
Mais il est surtout l’une des stars de la BD érotique. Les amateurs se souviennent notamment de Kzara ou les nuits barbares, également repris dans la collection sexy bulles.
Messalina, série en noir et blanc, est prévue en 6 volumes, dont trois volumes ont paru à ce jour, le dernier en date, le tome 3 s’intitulant justement La Putain de Rome. Il y relate le retour de Caligula de Germanie, alors que ce dernier, plus dément que jamais, exécute son épouse et sœur Drusilla sous les yeux ébahis du sénat. Messalina organise alors l’assassinat de l’empereur. Complots, ruses et stratégies sont au rendez-vous, comme le sexe, omniprésent, symbole de cette cité romaine en pleine décadence.
Cette BD est, bien entendu, à ne pas mettre entre toutes les mains, réservée à un public majeur et pour lecteurs avertis.
(par Marc Vandermeer)
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