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Meurtre au Mont-Saint-Michel - Par J.-B. Dijan et M. Jaffredo - Glénat

Par Tristan MARTINE le 6 août 2015                      Lien  
Meurtre et disparitions d’enfants : un polar classique, en forme d’huis-clos au Mont-Saint-Michel, à l’automne 1936.

Alors que la nuit tombe, la petite Lucie, partie pêcher les coquillages dans la baie du Mont-Saint-Michel, assiste sur le chemin du retour à un meurtre, celui de la bonne du curé.

Le bruit de ses pas la trahit, et le meurtrier, que l’on ne voit pas, la prend en chasse. Dès le lendemain, à l’aube, le Mont-Saint-Michel est en état de siège, car les gendarmes de Pontorson, la commune de la baie, qui sont retenus par une autre affaire, ne peuvent venir avant 24h au minimum. Le maire du Mont-Saint-Michel décide alors de d’empêcher le départ de quiconque, afin de capturer le criminel, d’autant que depuis plusieurs jours un mystérieux inconnu a été aperçu sur le site.

Meurtre au Mont-Saint-Michel - Par J.-B. Dijan et M. Jaffredo - Glénat

Cette bande dessinée est à replacer dans le cadre du partenariat entre les éditions Glénat et les éditions du Patrimoine, coédition qui a déjà abouti à plusieurs séries, sur les routes de Saint Jacques de Compostelle, de Cluny, Carnac ou sous l’Arc de Triomphe. Le principe est simple : développer une histoire, généralement un polar, qui prenne pour cadre ces grands lieux de l’histoire de France, les mettant ainsi en valeur pour le grand public.

Le scénario de Jean-Blaise Djian (qui a notamment coécrit Le Grand Mort ou Les Quatre de Baker Street) se revendique clairement des intrigues policières à la manière d’Agatha Christie, jusqu’à la scène finale durant laquelle tous les suspects sont regroupés dans une même pièce pour confronter leurs alibis. L’un des personnages s’appelle d’ailleurs Agatha...

Mais l’album est un peu trop rapide, et parfois trop peu clair, pour s’inscrire totalement dans l’héritage de la grande romancière anglaise. En effet, le scénario alterne des passages d’huis-clos, quasiment muets, assez contemplatifs, dans lesquels l’atmosphère du Mont-Saint-Michel est très bien rendue, et des moments où l’histoire s’accélère de manière parfois peu crédible.

Le dessin de Marie Jaffredo possède les mêmes forces et faiblesses que dans le diptyque Le Sang des bâtisseurs. Ses couleurs créent une réelle ambiance, mais "aplatissent " son dessin, entravant les effets de profondeur, et surtout, le dessin des personnages est figé et leurs mouvements sont trop souvent mal rendus. En revanche, les dessins de bâtiments sont, eux, très réussis, ce qui est logique car Marie Jaffredo est architecte-urbaniste de formation, et la dessinatrice rend merveilleusement bien la configuration du Mont.

L’album reste agréable à lire et donne indéniablement envie d’échapper aux chaleurs estivales pour être piégé par la marée montante, un soir de brume, au Mont-Saint-Michel.

(par Tristan MARTINE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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