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Michel-Édouard Leclerc : « La surproduction dont le marché du livre pâtit va trouver sa soupape dans le numérique. »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 juin 2014                      Lien  
Le PDG de l'enseigne de grande distribution E. Leclerc et promoteur, depuis 1994, des Centres Culturels Leclerc (200 points de vente du livre en France) a, sur le 9e Art, un regard d'expert. Il a notamment favorisé le soutien au Festival International de la BD d'Angoulême entre 1990 et 2007. Il revient ces jours-ci dans la cité angoumoisine avec une exposition "1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution", du 28 juin au 26 octobre 2014.

Il nous présente à la Cité de la BD à Angoulême l’exposition "1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution" qu’il a créée à Landerneau, et qui nous montre (dans une version plus "light" que la précédente) plus de 150 œuvres majeures produites par les auteurs publiés dans les années d’or de Métal hurlant et de (À suivre), dont la démarche artistique a révolutionné le monde de la bande dessinée.

Nous avons voulu l’interroger alors que l’on ne cesse ces dernières années de parler de "surproduction" et de "crise de la BD". Qu’en est-il pour lui, qui est un des acteurs centraux du marché du livre et l’un des bastions de la librairie ? Comment voit-il l’avenir du 9e art ? Rencontre.

D’où vous est venue cette passion pour la BD ?

Ma passion pour la bande dessinée est venue dès mon plus jeune âge. Parallèlement et en complément à la lecture des Jules Verne, Maurice Leblanc et autres Alexandre Dumas, j’ai très rapidement dévoré les petits formats de l’époque qu’étaient Blek le Roc, Mandrake, Akim, Zembla, pour ne citer qu’eux.

Le kiosque à journaux alimentait chaque semaine ma soif de culture, ma rêverie et mon désir d’aventures. En pension, j’ai ensuite élargi mon champ de vision aux vies des Saints en images ou encore à l’univers de Pierre Joubert au travers des "Signe de Piste". La bande dessinée était alors une alternative au cinéma et à la télévision. Mes parents ne jugeaient pas cet art de manière négative et nous pouvions également trouver dans la bibliothèque familiale les albums de Tintin, Bécassine ou encore ceux des Pieds Nickelés. La bande dessinée m’a fait rêver, voyager, m’a transmis les valeurs humanistes qu’elle véhiculait alors par le journal Tintin ou Spirou.

Cet art graphique a également éduqué mon goût pour le dessin et pour l’Art, bien avant de découvrir les Grand Maîtres des temps classiques, modernes et contemporains. Naturellement, à l’adolescence, mes goûts ont évolué avec ceux de l’époque, les revues Pilote, Métal Hurlant, (A Suivre) ou encore L’Écho des Savanes ont remplacé le journal Tintin. Pratt, Tardi, Bilal, Moebius, Schuiten, Comès m’ont fait découvrir une nouvelle bande dessinée, plus riche, plus mature, plus proche du roman, plus proche de l’Art également.

On le sait, vous êtes un lecteur boulimique, pas seulement de bande dessinée. Vous avez une grosse collection ?

J’ai toujours lu énormément de bandes dessinées. Chaque nouvelle lecture vient enrichir ma bibliothèque qui, de ce fait, est très fournie. Je ne recherche cependant pas l’exhaustivité et mes étagères sont un reflet de mes goûts, de mes coups de cœurs et des nombreuses rencontres qui ont jalonnées ma vie. Il est d’ailleurs devenu impossible, depuis une dizaine d’années, de suivre toute la production d’un secteur qui publie plus de 5000 titres par an.

Vous recherchez absolument l’édition originale ?

Non. Je ne suis pas bibliophile au sens noble du terme, je suis un lecteur qui aime être entouré de ce qui l’a marqué et de ce qu’il a aimé. Le livre est fait pour nous accompagner et s’user en même temps que nous et non pour être conservé religieusement dans une armoire.

On sait que vous êtes un collectionneur de planches originales. Quels sont les auteurs qui vous semblent indispensables de posséder pour un amateur comme vous ?

Une collection est faite de coups de cœur. J’avance à l’instinct, à la rencontre, je me laisse saisir par l’univers d’un artiste et la richesse graphique d’une œuvre. Si je devais citer quelques artistes incontournables, les noms de Bilal, Moebius, Tardi, Pratt, Druillet, de Crécy, Blutch, ou encore Killoffer, seraient ceux qui me viendraient immédiatement à l’esprit. Toute grande collection se doit cependant de s’élargir aux pionniers de la bande dessinée, qu’ils soient américains comme McCay, Herriman ou Alex Raymond ou français comme Rabier, Christophe, Pinchon... Les dessinateurs ayant fait la gloire des journaux Tintin, Spirou et Pilote se doivent également de figurer dans une collection importante, ils sont les socles de la création actuelle. Mon regard a cependant toujours eu plus tendance à se tourner vers la jeune création et l’art en marche que vers le passé. C’est pourquoi nous avons notamment créé le Prix Landerneau de la bande dessinée, afin de rester le plus proche possible de la création actuelle et de repérer les jeunes talents les plus prometteurs.

Michel-Édouard Leclerc : « La surproduction dont le marché du livre pâtit va trouver sa soupape dans le numérique. »
Le très médiatique PDG des Centres E. Leclerc est aussi un grand ambassadeur de la bande dessinée.

Que vous inspirent les records auxquels on assiste dans les ventes publiques ces derniers temps ?

J’ai toujours cru en cet art et suis sûr qu’il sera un jour sur un pied d’égalité avec l’art contemporain ; tant dans les institutions et musées que sur le marché de l’art. Cela fait près de 15 ans que les prix des œuvres issues du 9e art augmentent d’année en année ; ce marché n’en est qu’à ses débuts. Les institutions publiques autant que privées ont enfin pris conscience du phénomène.

Depuis quelques années, on a vu se développer parallèlement à ces ventes de nombreuses initiatives et expositions tournant autour de la bande dessinée. Robert Crumb au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Archi et BD à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine ou encore Vraoum à la Maison Rouge sont autant de signes de la reconnaissance et de l’acceptation de cet art par les professionnels de la culture et les politiques.

La multiplication des ventes aux enchères dédiées à la bande dessinée et des événements en galerie est le reflet d’un marché qui devient mature, qui s’élargit d’années en années. Le marché a transformé cet art dit mineur en un art majeur que tous sont maintenant obligés de reconnaitre comme tel, ne leur en déplaise.

Vous avez accompagné pendant quelques années le Festival d’Angoulême, que vous avez sauvé de la faillite. On vous en a évincé. Comment jugez-vous l’évolution de cet événement ces dernières années ?

Le festival d’Angoulême est en crise au même titre que le marché du livre, c’est un fait. Il peine à se renouveler. Ce festival dit international reste franco-français, centré sur sa création nationale. Le grand prix de cette année peut être interprété comme le signe d’une ouverture sur le monde. Ça n’est cependant que la quatrième fois seulement en 42 ans qu’un auteur américain se voit remettre cette reconnaissance suprême. On sait d’avance que cet artiste, connu pour son isolement et ayant arrêté de faire de la bande dessinée depuis plus de 20 ans - sa seule série à ce jour étant Calvin & Hobbes -, n’en sera pas un véritable animateur. Un prix du jury aurait peut-être été moins risqué et plus adapté. Le festival d’Angoulême ne doit plus avoir comme simple vocation d’être un salon du livre de bande dessinée. Il doit prendre conscience des mutations récentes de ce secteur et s’en faire le reflet.

Quelle devrait-être la mission d’un tel événement et des équipements publics qui l’accueillent, comme le Musée de la BD ?

Un musée de cette ambition doit montrer la richesse de la création de ce secteur et ne pas se limiter au seul domaine de l’édition. La bande dessinée est sortie de son cadre pour aller sur le terrain de l’art, du cinéma, du numérique… Elle est devenue un véritable laboratoire et le musée doit s’en faire l’écho.

Le musée de la bande dessinée, bien qu’excentré géographiquement, joue pleinement son rôle au moment du festival, il en est le ciment et la caution scientifique et intellectuelle. Il permet de donner du sens à cet événement avant tout commercial.

Le festival manque en effet cruellement de cette caution qui fait d’un événement commercial un événement culturel. La bande dessinée ne se résume plus au seul secteur économique du livre. Le festival se doit de l’appréhender comme un art, les artistes ayant un rôle important à jouer dans cette partition. La place qu’occupent aujourd’hui les séances de dédicaces est à mes yeux trop importante et relève de cette dérive commerciale du festival. Il faut redonner sa juste place à l’artiste et à son œuvre.

Un musée qui accueille d’ailleurs votre exposition "1975-1997, la bande dessinée fait sa révolution... Métal Hurlant / (A Suivre)". Faut-il y voir un défi ?

J’ai voulu pendant de nombreuses années défendre la bande dessinée avec le soutien du Mouvement Leclerc. Nous avons fait un travail exceptionnel à Angoulême qui a permis au festival d’avoir l’aura qu’il a aujourd’hui. J’en suis fier. Aujourd’hui, la bande dessinée a besoin d’une plus grande caution scientifique et culturelle. Il faut montrer les œuvres qu’elle a produites, il faut expliquer dans quel contexte elles sont nées et en quoi elle reflètent une époque et un vivier de création. Le temps du culturel est venu pour le 9e art et c’est un des défis que je souhaite maintenant relever. Cette exposition a remporté un franc succès au Fonds Hélène et Édouard Leclerc à Landerneau et il nous semblait normal qu’elle puisse être montrée ailleurs. Elle ouvrira donc ses portes le 26 juin à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulême avant d’être montrée en Suisse puis en Belgique. Je souhaite par cela participer au rayonnement de cet art que je défends depuis près de 40 ans.

Créée à Landerneau en décembre dernier, l’exposition "1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution" fait escale à Angoulême.

Les commentateurs parlent volontiers de "crise" du marché la bande dessinée, dans la grande distribution, dans la librairie... Qu’en est-il ?

Dans les Centres Leclerc, le marché continue à se développer. Ailleurs, il subit la concurrence du digital.

Les grandes séries "commerciales" sont en déclin. Les ventes de naguère sont, dit-on, divisées par deux, par trois... Comment en est-on arrivé là ?

Les grandes séries commerciales ne se renouvellent pas assez, au même titre que leur lectorat. Il est donc normal qu’elles soient en déclin. Les recettes d’il y a cinquante ans ne sont plus forcément adaptées à notre présent. Il faut réinventer les recettes du succès, créer de nouveaux héros. Mais pour cela, il faut également que les éditeurs croient en un titre et se donnent les moyens de le promouvoir, ce qui est difficile dans notre contexte de surproduction galopante.

Le prix de la BD est-il un facteur de ce déclin ?

Le prix de la bande dessinée ne poserait pas de problème si la production était plus réduite. Le problème vient de la surproduction. le chef-d’œuvre vaut le même prix qu’un mauvais titre, comment dès lors différencier l’un de l’autre ? Toute la production est nivelée par le prix. Il y a 30 ans, nous pouvions pratiquement lire tous les titres qui sortaient et en acquérir une bonne partie. Aujourd’hui, cela n’est plus possible. Par peur de passer à côté d’un succès l’on publie tout, espérant que l’un ou l’autre des titres sera remarqué. Le résultat obtenu est, à l’inverse, une production pléthorique qui noie les chefs-d’œuvre au lieu de les valoriser.

L’avenir ne résiderait-il pas dans une différenciation claire entre les titres publiés uniquement sur Internet et ceux qui mériteraient de voir le jour sous forme de livre ? Les publications Internet pourraient alors être soumises au vote des lecteurs, permettant à l’éditeur de repérer une pépite au milieu de la production numérique, digne alors de sortir en librairie.

Vous considérez donc qu’il y a une "surproduction" ?

Il y a bien sûr une surproduction dans le secteur de l’édition qui dilue la qualité et le nombre des ventes. L’avenir de la bande dessinée est pour ma part dans cette séparation entre l’édition papier et la diffusion sur Internet. Il existait dans les années 1970 la même différenciation avec les bandes dessinées de petit format vendues en kiosque et celles éditées en beaux livres et vendues en librairie. La prépublication en revues était aussi une occasion de faire le tri dans la production papier. Tout ce qui était publié dans les revues ne voyait pas le jour dans les librairies sous la forme d’un beau livre. On retrouve cette possibilité avec les blogs comme ceux de Boulet ou Bastien Vivès ou encore les revues numériques que sont notamment Professeur Cyclope, Nemo ou La Revue Dessinée. Tout n’a pas vocation a être publié.

On peut poser la question autrement, plus franchement : la bande dessinée est-elle une chose du passé ? A-t-elle encore un avenir ?

La bande dessinée est l’art le plus adapté à notre époque et le plus armé pour l’avenir. La bande dessinée est un syncrétisme, elle est située à la charnière de tous les arts et prend dans chacun ce qu’il y a de meilleur pour en faire quelque chose d’unique et de magique. Dans un monde où le visuel prime sur l’écrit, la bande dessinée concentre les deux, permettant une accélération de la compréhension et une complexification du sens par l’entremêlement du dessin et de l’écrit. C’est l’art d’une simplification apparente, d’une efficacité formidable de la compréhension. La bande dessinée dit beaucoup avec une efficacité de moyen inégalée.

Conseilleriez-vous à un auteur d’entrer dans ce métier ?

Une passion se doit d’être vécue et je ne peux que conseiller à un auteur de la vivre pleinement. C’est en s’essayant sur cette voie qu’il trouvera le chemin qui lui correspond le mieux. La bande dessinée donne accès à un champ extrêmement vaste de possibles, ses débouchés professionnels sont innombrables.

Le dessinateur américain Paul Pope et Michel-Édouard Leclerc

Face aux librairies sur le Net, comme Amazon et sa filiale ComiXology, ou encore face aux regroupements d’éditeurs comme Izneo, quelle carte pouvez-vous jouer ?

Nos libraires ont un rôle de conseil irremplaçable. Ils sont là pour guider le client, pour sélectionner également les titres qui leurs semblent incontournables. Il faut proposer moins, sélectionner plus, accompagner plus, pour que les clients se sentent moins perdus. Internet ne sera jamais en mesure de faire ce tri ni d’avoir ce rôle de guide et de conseil qu’ont nos professionnels du secteur.

L’E-commerce va-t-il faire disparaître le livre de vos rayonnages ?

Je ne pense pas, bien au contraire. L’E-commerce va faire le tri dans la production du livre et la recentrer sur ce qui mérite réellement d’être publié. Ce sont deux marchés différents et complémentaires qui vont s’enrichir l’un l’autre plutôt que se concurrencer. La surproduction dont le marché du livre pâtit va trouver sa soupape dans le numérique. Le livre pourra alors reprendre sa place d’objet rare et beau pour ceux qui continueront à vouloir le collectionner ou le posséder. Répondre à la surproduction par la dématérialisation d’une partie des titres publiés me semble être la solution la plus adaptée pour ces prochaines années.

Si l’avenir de la BD est sur les écrans, comment allez-vous collectionner des originaux conçus sur la Cintiq ?

Les artistes continueront toujours à dessiner et à peindre sur des supports physiques. La création numérique sera un moyen supplémentaire mais je ne pense pas qu’elle puisse totalement supplanter le plaisir de dessiner ou de peindre sur une feuille ou tout autre support. Le plaisir de la matière reste irremplaçable. Les originaux n’en seront que plus rares et donc plus désirables.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

"1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution", du 28 juin au 26 octobre 2014 à la cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulême.

Photos (sauf mention contraire) : D. Pasamonik (L’Agence BD)

En médaillon : Michel-Édouard Leclerc. Photo DR.

 
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17 Messages :
  • On ne le dira jamais assez : achetez vos livres chez des libraires indépendants, tant qu’ils n’ont pas tous disparu.

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    • Répondu par guihalbert le 6 juillet 2014 à  21:27 :

      J’achète aussi au rayon "Culture" de l’hyper marché LECLERC de MONTARGIS, même si je trouve tout mon bonheur chez Album :-)ou j’achète plus de 30 BD par mois !

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  • Marrant, du point de vue de ceux qui la vendent, la bande dessinée se porte toujours bien, c’est merveilleux. Du point de vue de ceux qui la font, c’est une autre histoire.

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    • Répondu par Dédé le 21 juin 2014 à  14:20 :

      Pourquoi devrait-il dire que la bd ne se porte pas bien ?Ce n’est pas très commercial comme argument de vente de la part d’un pdg de supermarchés. Voudrait-il dire qu’elle se porte bien parce qu’elle est maintenant cotée en bourse et en vente chez Christies ? Tout serait donc qu’une question de perspective ?
      Mettons de côté un moment la surproduction.
      Le pouvoir d’achat étant en régression, les gens réfléchissent à deux fois avant de débourser 13-15-20 eurosz pour une bd qu’ils pourront trouver de toute façon un jour ou l’autre dans une bouquinerie.

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  • La prépublication en revues était aussi une occasion de faire le tri dans la production papier. Tout ce qui était publié dans les revues ne voyait pas le jour dans les librairies sous la forme d’un beau livre. On retrouve cette possibilité avec les blogs comme ceux de Boulet ou Bastien Vivès ou encore les revues numériques que sont notamment Professeur Cyclope, Nemo ou La Revue Dessinée. Tout n’a pas vocation a être publié.

    Très mauvais exemple,les blogs de Boulet et Bastien Vivès ou La Revue Dessinée sont justement publiés en livres papier (croyez-vous vraiment que Boulet ferait toutes ces pages sans être payé à l’arrivée ?).

    Les artistes continueront toujours à dessiner et à peindre sur des supports physiques.

    Il se fait des illusions, ce n’est déja plus le cas.

    Les publications Internet pourraient alors être soumises au vote des lecteurs, permettant à l’éditeur de repérer une pépite au milieu de la production numérique, digne alors de sortir en librairie.

    C’est considérer le livre papier comme le graal absolu, voilà une idée bien passéiste.

    Et qui va rémunérer la création sur internet ? On ne travaille pas à l’œil, un auteur bd n’est pas qu’un pur esprit.

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    • Répondu par AntoineL le 20 juin 2014 à  14:35 :

      Les blogs de Boulet et Vivès ont préexisté à leur publication sous forme d’album. D’ailleurs la collection dans laquelle ils sont publiés a été créée sur mesure. Dans le cas de Boulet il est évident qu’il publierait moins sans la série Notes mais rien ne dit qu’il ne publierait plus du tout.
      La Revue dessinée propose un contenu spécifique dans sa version numérique en plus de celui de la version papier.

      Je vous trouve également très affirmatif à propos de dessin sur support physique. Il reste pour l’instant prédominant dans les sorties et est toujours étudié, avec les techniques numériques, dans les écoles de bande dessinée. Le développement du marché des originaux pousse d’ailleurs dans ce sens, comme source de revenus complémentaires pour certains auteurs.

      Je vous rejoint sur le dernier point, évidemment, qui montre qu’il ne suffit pas de parler du numérique pour le comprendre. Dire à la fois que tout ne "mérite" pas la publication sous forme livre et qu’internet restera un vivier de "pépites" pour l’édition traditionnelle revient à placer les auteurs numériques du côté de l’amateurisme. C’est une conception passéiste. Rien qu’employer le verbe "mériter" Les auteurs qui ne "mériteront" pas la forme livre mériteront-ils d’être lus ?

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      • Répondu par Raphael le 20 juin 2014 à  21:25 :

        Les blogs de Boulet et Vivès ont préexisté à leur publication sous forme d’album.

        Pas très longtemps, et des auteurs déjà publiés savent que ce matériel le sera aussi, comme Marion Montaigne ou Maester.

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        • Répondu le 21 juin 2014 à  18:36 :

          Le blog de Boulet est né dans les carnets de croquis de Mélaka (publiés il y a une dizaine d’année sur son blog à elle). Considérant l’engouement immédiat, il lança peu après son propre blog ; cependant il lui fallut un certain temps (deux, trois, quatre ans ?) avant d’accepter que son avenir était là, et non dans des séries plus classiques telles que Ragnarok, Womoks ou la Rubrique Scientifique.

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  • La soupape "numérique" s’avèrera utile d’un point de vue économie de diffusion. quant est il de la médiocrité de cette surproduction. Cela ne se vend pas car il y a saturation du marché mais aussi le lecteur y trouve peu d’intérêt d’un point de vue artistique. On part généralement du principe que si le produit est bon, il se vend dans un marché saturé ou non. Il est dommage de voir que la réflexion de ce monsieur ne porte que sur l’aspect économie

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    • Répondu par Raphael le 20 juin 2014 à  21:28 :

      On part généralement du principe que si le produit est bon, il se vend dans un marché saturé ou non.

      Ca serait trop beau, il y a de très bons livres qui ne se vendent pas et des daubes qui cartonnent (des spin-off à la chaine, des concepts éditoriaux, des séries qui n’ont de gags que le nom mais pas l’humour).

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      • Répondu le 22 juin 2014 à  11:47 :

        je dois avouer que vous avez raison mais j’ose espérer que d’un point vue pourcentage ma théorie reste "plus" valable en comparaison de la votre. dans le cas contraire (si vous avez majoritairement raison), c’est la fin du "métier" -rires-

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  • Ils ont été des sponsors qui aidaient financièrement ce festival en charentaises. Escomptaient ils des retombées financières ? La meilleure plus-value, c’est le sympathique ME L, qui l’a obtenu grâce à la splendide collection d’originaux qu’il a constituée avant que les prix ne s’envolent.

    Ce n’étaient pas les trois mousquetaires de la distribution, mais qui sera le suivant ?

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  • Une vision claire et intelligente. L’album papier doit rester une consécration. L’aboutissement d’une réussite (artistique) et pas un aboutissement en soit (venez me donner 3000 euros sur Ulule pour que je puisse publier la bd de mes rêves).

    Dans le commerce, il y a un valeur essentiel qui s’est perdue avec les années : le respect du client. A trop publier des mauvaises bds, les acheteurs se sentent floués sur la marchandise. La vraie crise de la bd est une crise de confiance.

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    • Répondu le 22 juin 2014 à  17:14 :

      La vraie crise de la bd est une crise de confiance.

      C’est pas faux.

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      • Répondu par Oncle Francois le 23 juin 2014 à  18:29 :

        Bien d’accord avec les deux messages précédents : les éditeurs (même les grands !) éditent bien trop d’albums, dont il est évident qu’ils ont peu de chance de correctement se vendre. Chaque semaine, je vois des albums récemment sortis qui ont l’air de futurs livres de braderie...

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        • Répondu par OW le 24 juin 2014 à  01:03 :

          Chaque semaine, je vois des albums récemment sortis qui ont l’air de futurs livres de braderie...

          Moi aussi je les vois et, malheureusement, ce sont ceux-là qui se vendent. Comme le public a mauvais goût !

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    • Répondu par guihalbert le 6 juillet 2014 à  21:56 :

      Je n’ai qu’un modeste collectionneur (3200 livres) que je peux gérer que grâce à un bon logiciel de BD.
      Je suis effaré de constater que les éditeurs sortent chaque mois des nullités (pour moi)qui ne se vendent pas...

      Je trouve beaucoup d’ouvrages ou les dessins sont débiles ou bâclés, l’histoire nulle ce qui n’encourage pas un brave lecteur de base comme moi à faire son acquisition...
      Certains auteurs feraient mieux de se reconvertir vers d’autres horizons pour gagner leur vie.
      D’autre part, je regrette que les mensuels consacrés à la BD finissent tous par disparaitre, ils se laissent tous envahir par de mauvaises planches...et les lecteurs n’achètent plus et les revues disparaissent...faute de lecteurs !
      Pour moi, jamais je n’achèterai un ouvrage numérique

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