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Michel Vaillant entre en vrombissant dans le marché de l’art

Par Charles-Louis Detournay le 23 juin 2015                      Lien  
Le plus célèbre des pilotes automobiles de la bande dessinée fait son entrée dans le monde de l’art avec treize premiers « Michel Vaillant Art Strips », des reproductions grands formats de cases de Jean Graton, limitées chacune à 30 exemplaires. Ses concepteurs, Philippe et Dominique Graton, ainsi que l'expert automobile Jean-Louis Dauger, nous expliquent les coulisses de cette création.

Plus ambitieux qu’une stricte reproduction de l’œuvre, les « Michel Vaillant Art Strips » sont des adaptations de dessins de Jean Graton retravaillés et mis en valeur par Dominique Graton, belle-fille de l’artiste et directrice artistique de la Fondation Jean Graton.

Michel Vaillant entre en vrombissant dans le marché de l'art
Dominique Graton, la belle-fille de Jean et Francine Graton
A l’arrière plan, deux "Michel Vaillant Art Strips"

« Graphiste de formation, je suis arrivée, il y a vingt ans dans le Monde de Michel Vaillant pour le travail, et j’y suis resté en épousant Philippe Graton, nous dit-elle. À la base, je ne suis pas passionnée d’automobile, ni de bande dessinée, et je regardais donc ce milieu avec un peu de recul, jusqu’au moment où j’ai découvert les planches originales ! Graphiquement parlant, j’étais abasourdie par le rendu du travail de Jean Graton : son travail au pinceau, la qualité de son trait, quel travail sur la planche alors qu’une grande partie était écrasée lors de la publication en album. Voilà donc des années que je cherchais comment travailler ces petits morceaux d’art, mais à force de rester le nez dans le guidon à réaliser des bandes dessinées, on reporte l’échéance au lendemain, jusqu’au jour où nous avons fait la rencontre de Jean-Louis Daugier qui a voulu nous aider à développer ce projet. »

La Fondation Jean Graton a donc confié en exclusivité à Graton Éditeur et Art Dynamics le soin d’éditer, en tirage limité, ces œuvres numérotées et accompagnées d’un certificat d’authenticité. Dans ce marché propice à l’image et aux tirages très limités, ces visuels trouveront certainement grâce auprès des amateurs de bande dessinée et de sport automobile.

« Notre volonté est d’agrandir des cases ou des détails de case sans tomber dans le pop art, continue Dominique Graton. J’ai donc choisi ces dessins pour leur graphisme, tandis que Jean-Louis et Philippe les valident par rapport à l’attente des amateurs de sport automobile. J’étais donc ravi de la liberté de travail que m’a donnée Jean Graton. Nous avons voulu respecter le travail des couleurs de Francine Graton, sa coloriste et son épouse, même si parfois, nous avons changé très nettement les couleurs qui avaient un rôle par trop narratif dans la planche, afin de mieux faire ressortir les qualités graphiques de l’œuvre. »

La treizième oeuvre est un diptyque. Comme pour d’autres visuels, certaines couleurs ont été modifiées afin de magnifier les images.
Planche et gouache originales de Jean et Francine Graton

Lors de cette première présentation à la presse, la Fondation Graton avait ressorti toute une série de planches originales, ainsi que les mises en couleurs réalisées par Francine Graton. La précision de ces dernières laissent pantois. Ainsi, à l’aide de fils laissés prisonniers dans la gouache qu’elle retire ensuite, elle simule les effets de vitesse des véhicules. Consciente d ela valeur de son patrimoine, la Fondation Jean Graton a décidé de ne plus vendre ses œuvres originales, pour mieux se concentrer dans la distribution des Michel Vaillant Art Strips.

Une association avec un expert automobile

« Ayant travaillé pour Eurosport, explique Jean-Louis Dauger, J’étais venu trouver Philippe Graton en 2012 pour lui demander si la réalité et la fiction ne pouvait se rencontrer en faisant participer Michel Vaillant à un vrai rallye automobile. Dans une épreuve du WTC, nous avons donc customisé une Chevrolet en Vaillante. Et nous avons donc grimé le pilote en Michel Vaillant. Et cette voiture, inscrite sous le label de l’équipe vaillante, a remporté cette course !

Fort de cette belle expérience, j’ai voulu profiter de cette réunion des ingrédients nécessaires à une autre aventure : la diffusion de l’art de Jean Graton, grâce à la connaissance de l’œuvre par Philippe et à la perception graphique de Dominique. Pour ma part, je suis l’élément déclencheur, mettant en jeu mes connaissances dans le milieu de l’automobile et de l’art, afin de permettre au projet de se concrétiser. »

La première série de visuels reprend donc treize cases (entières ou partielles), ainsi qu’une treizième « bis » formant un diptyque avec la précédente. Les formats varient de 80x60cm pour le plus petit à 120x120cm pour le plus grand. Les prix se situent dans une fourchette allant de 900 € TTC à 2 400 € TTC selon la taille et la finition (Plexiglas ou Papier Fine Art). Quelques semaines après ce lancement, une petite vingtaine d’autres visuels seront disponibles, afin de réaliser sur le marché un premier lancement total d’une trentaine pièces différentes.

Jean-Louis Dauger, le "moteur" de cette entrée dans l’art souhaitée depuis des années par le clan Graton
Photo : Charles-Louis Detournay.

« Nous avons choisi treize premiers visuels, en référence à l’album mythique de "Le 13 est au départ", précise Jean-Louis Dauger. Mais ce treizième visuel est en réalité un diptyque, comme l’avait imaginé Jean Graton, même si ces deux parties peuvent être commandées séparément. Nous avons décidé de nous focaliser sur des cases réalisées entre 1959 et 1975, ce qui représente sans doute l’âge d’or graphique de Jean Graton, au cours duquel il a inventé tous les codes de la bande dessinée automobile qui nous semblent à tous maintenant définitivement acquis.

Nous proposons trois supports : une impression sur plexiglas posée sur une plaque en aluminium ; ainsi qu’un tirage Fine Art Hahnemühle sur support aluminium encadré dans une caisse américaine (noire ou blanche). J’apprécie particulièrement ce papier qui dispose de l’avantage de restituer le grammage de la planche originale. De notre point de vue, Michel Vaillant, la bande dessinée culte du sport automobile, fait son entrée dans l’art contemporain. il n’y aura donc que trente exemplaires de chaque visuel, accompagnés bien entendu de leur certificat d’authenticité. Il est surtout incroyable d’imaginer les agrandissements que l’on peut réaliser à partir de si petits dessins originaux. Nous sommes vraiment dans le domaine de l’art ! »

Philippe Graton, le fils de Jean & Francine Graton
Photo : Charles-Louis Detournay.

Les treize premiers Michel Vaillant Art Strips (dont le diptyque) sont disponibles sur le site Internet de Michel Vaillant Art Strips. Les œuvres seront présentées en première mondiale à la Fête de l’Automobile Club de l’Ouest qui se déroulera au Circuit du Mans les 3, 4 et 5 juillet prochains. Des expositions sont également prévues avant la fin de cette année à Bruxelles, mais également à Paris, Bordeaux, Biarritz, Lyon, Monaco, Barcelone, en Suisse…

« La bande dessinée est le seul métier où l’on réduit le travail réalisé avant de l’utiliser, conclut Philippe Graton, le fils de Jean Graton. Pour la première fois, nous donnons aux œuvres de mon père la taille nécessaire pour être admirées ! »

Comment le marché accueillera-t-il cette nouvelle proposition dont les prix de lancement restent attractifs. La forme originale de customisation de l’encadrement, les différentes tailles, et le tirage limité à trente pièces seulement devraient permettre un démarrage sur les chapeaux de roues !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Toutes les informations et les bons de commandes sont à retrouver sur le site officiel des Michel Vaillant Art Strips

Toutes les photos sont © CL Detournay.

Michel Vaillant
 
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15 Messages :
  • Ca devient de plus en plus ridicule et bizarre.Quel mauvais goût.

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    • Répondu le 24 juin 2015 à  11:11 :

      Voici un avis parfaitement subjectif : on lisait exactement les mêmes critiques à propos de Lichenstein ou Warhol.

      Personnellement je trouve que ces images ont une classe folle, et s’inscrivent parfaitement dans le style pop art... Et la Bd n’est-elle pas, justement, un art populaire ?

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    • Répondu par Polo le 24 juin 2015 à  11:25 :

      Michel Vaillant, c’est la bédé propre sur elle, inoffensive et décorative. Le truc idéal pour les quinquagénaires qui ont un peu d’argent et qui veulent s’essayer à ce nouveau jeu moderne : la collection d’originaux. Ce sera très clean sur le mur du salon, et ça épatera les amis venus prendre l’apéro. La vacuité de cette série devient une qualité.

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      • Répondu le 25 juin 2015 à  10:59 :

        On peut vendre (très bien) pendant six décennies plus de 70 tomes d’une série uniquement "décorative" ?

        "Michel Vaillant" n’est pas une série plus "propre sur elle" ou "inoffensive" que n’importe quelle autre série de son époque...

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        • Répondu le 25 juin 2015 à  23:46 :

          Oui on peut, ça s’appelle du marketing. Les images reproduites ici parlent d’elles-même par ailleurs. Superbes dans leur iconographie, vides de sens. C’est toute l’esthétique du Pop-Art, vidée toutefois de sa dimension critique. La vacuité de Michel Vaillant a toujours été sa plus grande qualité.

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          • Répondu par Polo le 26 juin 2015 à  07:57 :

            Ne parlons pas du propos totalement convenu et simplet de cette série. Par ailleurs, c’est quand même le dessin le plus raide qui soit. Ça fait des images froides. Icono médiocre. Mais d’un point de vue marketing, en jouant la corde sensible de la nostalgie (lecture d’enfance, la nouvelle branchitude de la bédé old school, etc...), ça peut marcher.

            Les "70 tomes bien vendus", ça ne veut rien dire mais on ne va pas relancer le vieux débat qualité/quantité, hein... .

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  • Michel Vaillant entre en vrombissant dans le marché de l’art
    26 juin 2015 12:31, par Oncle François

    Sans être passionné de sport-auto, je trouve cette reconnaissance tardive plus que justifiée. Félicitations à Jean Graton et à toute sa dévouée famille qui montre que l’iunion fait la force !

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    • Répondu le 26 juin 2015 à  19:44 :

      Il s’agit d’une entreprise privée visant à commercialiser des oeuvres à tirage limité. L’avenir nous montrera le succès de cette entreprise, qui en vaut bien une autre. Donc, dans l’attente, de quelle reconnaissance parlez-vous ?

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      • Répondu par Oncle Francois le 28 juin 2015 à  18:53 :

        Cela doit quand même faire plaisir de voir des agrandissements de ses petites cases accrochés au mur, ne croyez vous pas, notamment au prix où elles seront proposées ? La famille Graton ne court pas après l’argent, ses albums se vendent très très bien, notamment auprès des amateurs de sport automobile. De plus les albums de Michel (qui n’a rien à voir avec l’ancêtre communiste de Pif-Gadget, ni avec le Prince du même nom, même s’ils partagent esprit chevaleresque et courage devant le danger du péril de la mort) sont largement traduits à l’échelle euopéenne.
        Je dis cela comme celà, je ne suis pas spécialement partisan de l’autoérotisme. Arf !

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        • Répondu le 28 juin 2015 à  22:34 :

          La famille Graton ne court pas après l’argent

          La preuve que si, et il n’y a aucune honte à ça. Pourquoi prétendre le contraire comme vous le faites ? Je résume, partant de votre message : de quelle reconnaissance parlez-vous ? Vous n’avez toujours pas répondu.

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  • Michel Vaillant entre en vrombissant dans le marché de l’art
    30 juin 2015 23:20, par La plume occulte

    Une sacrée série Michel Vaillant, avec une vraie dimension ; mais aussi pleins de trouvailles ,parfaites pour donner de la crédibilité à cet univers pas si facile à animer.

    Jean Graton est un sacré monsieur de la bande dessinée, il ne faut jamais oublier de le dire. Et comme d’autres particulièrement doué pour choisir ses assistants.

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  • Michel Vaillant entre en vrombissant dans le marché de l’art
    1er juillet 2015 02:46, par Laurent Colonnier

    Comment peut-on dire de ce triste merchandising ringard qu’il entre dans "le marché de l’art", c’est pitoyable de médiocrité. Déjà Roy Lichtenstein c’était artistiquement nul, mais là on atteint un degré inférieur supplémentaire.

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    • Répondu par jpa le 2 juillet 2015 à  10:03 :

      mais si, on peut très justement dire qu’il "entre dans le marché de l’art"
      Il existe des marchés de toutes sortes : marché boursier, marché des matières premières, marchés de Noël, marchés de Provence... et même marché de l’art.
      Celui qui décide d’entrer sur le marché, c’est le vendeur qui propose des actions, du riz, du boudin, des santons... ou des images.
      On peut donc bien dire que "Michel Vaillant entre dans le marché de l’art" comme d’autres l’ont fait avant lui.
      Le fait d’entrer dans un marché ne dit absolument rien sur la qualité du produit proposé : l’action peut être pourrie, le riz moisi, le boudin dégueulasse, le santon "made in Taiwan"...
      C’est là qu’intervient l’acheteur, parce que, pour qu’un marché dure, il faut des vendeurs et des acheteurs. Poussé par un marketing fort, l’acheteur pourra se risquer à un premier achat ... et en redemander s’il est satisfait, et le faire savoir... ou bien constater que le produit est nul, arrêter ses achats... et le faire savoir.
      Alors, le chargé de communication qui a annoncé l’entrée dans le marché fait parfois - beaucoup plus discrètement - savoir que l’on sort du marché.

      L’article ci-dessus n’est donc rien d’autre que le résultat du travail d’un attaché de presse, travail qui accompagne une "entrée dans le marché"
      Tout ceci sans porter aucun travail critique sur l’œuvre.

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      • Répondu par Seb le 2 juillet 2015 à  21:04 :

        Là ce n’est pas de l’Art car ce n’est pas une création originale, ce n’est pas plus de l’Art qu’une reproduction de Klimt vendu chez Ikéa, c’est l’équivalent des plaques émaillées à la mode dans les librairies bd dans les années 80, ça n’a rien à voir avec les séries de sérigraphies de Warhol ou les tableaux de Di Rosa.

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    • Répondu par AlainR le 3 juillet 2015 à  07:37 :

      N’êtes-vous pas un peu aigri parce que ce n’est ni avec Mister Ploplop ni Pierrot le Pou que vous entrerez dans le marché de l’Art ? Roy Lichtenstein est un des inventeur du Pop Art et c’est un grand artiste, vous devriez vous renseigner avant de juger.

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