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Miss Glamour : « Fluide Glamour n’est pas un magazine féminin, mais regroupe des bandes dessinées drôles et sexy. »

Par Charles-Louis Detournay le 22 avril 2010                      Lien  
Hier soir, Fluide Glacial lançait au Crazy Horse (s'il vous plaît!), le premier numéro de sa "petite sœur de papier" : "Fluide Glamour". Son éditrice Anaïs Vanel, alias Miss Glamour, responsable éditoriale des albums Fluide Glamour, nous parle du premier numéro de ce magazine humoristique, plus orienté sur les affaires de cœur ... et de fesses !
Miss Glamour : « Fluide Glamour n'est pas un magazine féminin, mais regroupe des bandes dessinées drôles et sexy. »
Sur les marches du Crazy Horse, le ton est donné !
Photo : © Vincent Lautier

Sexe et humour sont-ils les deux mamelles de votre magazine ?

Nous voulons effectivement conjuguer les deux, réunis dans la compilation des mots ‘Fluide’ et ‘Glamour’. Nous voulons placer beaucoup d’humour mais surtout d’autodérision. Nous allons nous différencier des suppléments sexes qui fleurissent tous les kiosques parce que nous ne sommes pas sérieux ! Nous ne voulons pas dire au lecteur comment il doit faire l’amour ni aborder la sexualité du point de vue philosophique. Pour moi, la sexualité est un plaisir avant tout. Lorsqu’on en parle, c’est souvent pour donner des leçons ou dramatiser. En l’abordant avec humour, nous voulons la désacraliser et cela représente aussi la génération de jeunes hommes et femmes décomplexés. C’est de la fraîcheur avant tout.

Le Glamour est-il dans un tel essor qu’il est fallait lui consacrer son propre magazine ?

Fluide a surtout tellement d’argent qu’on ne sait plus quoi en faire ! (rires) Je rigole bien entendu, mais il est vrai que dans un marché global en perte de vitesse, Fluide se porte très très bien et tient depuis 35 ans sans publicité. Lorsque nous avons lancé la collection Fluide Glamour il y a quatre ans, nous voulions caractériser les albums ‘tendance’ et sexy de Fluide Glacial. Le parfait exemple est Péchés Mignons, la série devenue phare d’Arthur de Pins et accompagné par la suite de Maïa Mazaurette. Entretemps, la bande dessinée est devenue mixte, grâce à quelques nanas qui ont bouleversé les codes, en particulier Aurélia Aurita avec Fraise et Chocolat. Cela a ouvert les portes aux bloggeuses qui se sont mises à raconter leur vie, leurs histoires sentimentales et leurs aventures sexuelles sans aucun complexe. Profitant donc du succès de la collection Fluide Glamour, nous avons décidé de tester cet esprit en presse, tout en offrant alors un espace d’expression à ces nouveaux talents.

Miss Glamour et Thierry Tinlot sur la scène du Crazy
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Vous arborez plutôt le look d’un magazine féminin que de bande dessinée. Une façon de vouloir s’attirer un nouveau public ?

Nous visons effectivement une cible jeune, 20-30 ans, et sans doute plus féminin que celui de Fluide Glacial. Mais je tiens à notre mixité, j’espère qu’on sera lu autant par les mecs que par les filles, et je ne veux pas qu’on stigmatise en disant que Fluide Glacial est pour les hommes, et Glamour pour les femmes. Pas du tout ! Le trait commun entre les deux magazines sera bien l’humour et la bande dessinée. Même si le look de couverture et quelques rubriques internes comme des ‘reportages’ et autres horoscopes donnent un genre de magazine féminin, il suffit de les lire pour se rendre compte que l’accroche est typiquement humoristique. Une femme qui l’attraperait par hasard n’aurait qu’à l’ouvrir pour se rendre compte qu’il est plein de bande dessinée, notre marque de fabrique, même si nous avons recréé toute la charte graphique, le contenu et les auteurs.

De l’humour, du caractère, le côté sexy en plus : voilà la définition de Fluide Glamour
Photo : © CL Detournay

Cela veut-il dire que les Péchés Mignons ne seront plus dans Fluide Glacial ?

Le magazine reprend donc les grands noms de Fluide comme Nihoul, Bodart, Arthur de Pins qui écrit d’ailleurs aussi une rubrique basée sur des inventions farfelues, Monsieur Z, et Krassinky avec Toutoute Première Fois. En plus de nouveaux auteurs qui ont une liberté de ton et qui attendent d’être signés, nous faisons entrer des noms connus pour leur donner un espace d’expression comme Aurélia Aurita ou un graphiste américain que j’aime beaucoup, John Jay, sur un scénario de Thiriet. En plus de la rédactrice, l’équipe de Fluide Glamour est donc très différente de celle Fluide Glacial, afin de lui donner un ton particulier. Nous ne retirerons pas non plus certaines bandes fétiches de Fluide Glacial, tels les Péchés Mignons. Les lecteurs pourront retrouver des planches différentes dans les deux magazines, même si leurs auteurs (Maïa et Arthur) s’expriment bien plus dans le Glamour au travers de différents articles.

On retrouve ainsi quelques extraits du Guide du Râteau, paru dernièrement. Voulez-vous remettre en avant des albums déjà sortis ?

Nous voulions juste reprendre quelques-unes de ces pages car nous voulons bien entendu faire le lien avec les albums. Il faut avouer que le sujet cadre parfaitement avec le journal et qu’il aurait été bête de passer à côté. Mais Fluide Glamour veut avant tout est un organe de prépublication. Sexorama paraître en juin et sera suivi par les autres. Grosso modo, pour tout ce que nous éditons dans le magazine, nous envisageons une collaboration en album. Mais nous jouons vraiment sur côté novateur : un magazine sexy, un peu plus féminin et rigolo, cela n’a jamais existé !

Ah nana ! n’avait pas exactement la même ligne éditoriale, mais était précurseur.

La période était différente, et la tendance était alors plus trash et plus féministe que notre ligne humoristique. Nous voulons parler du plaisir et en rire. Il y a une petite forme d’éducation en abordant le sujet, mais justement le rire permet de désacraliser : il n’y a rien de grave là-dedans et il faut en parler, si possible avec humour.

Quelle périodicité présentez-vous ?

On commence avec un semestriel, le prochain numéro paraîtra en novembre 2010. Et puis, si l’accroche se fait comme on peut l’espérer, toutes les portes seront ouvertes. Cela reste un laboratoire, et le financement demeurant un impératif, il faut répondre aux attentes du public. C’est aussi pour cela que Fluide Glamour s’ouvre à la publicité, à contrario de Fluide Glacial.

Soirée de présentation de Fluide Glamour au Crazy Horse. Si on peut apercevoir la pin-up de Liberatore, c’est que ces dames flashent sur Pascal Brutal !
Photo : © Vincent Lautier

Vous rajoutez un poster, clin d’œil à Play Boy ? Cela appelle un cadeau dans chaque numéro ?

Oui, c’est surtout un pastiche révélateur : double face, il représente la pin-up avec le prince du genre, Liberatore et de l’autre côté, le roi de la testostérone, Pascal Brutal. Pour les prochains numéros, je vous réserve la surprise ? Cela fait aussi partie du plaisir !

(par Charles-Louis Detournay)

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Code EAN :

En kiosque à partir du 22 avril 2010.

 
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