Le jeune Ronan Chantilly de Guivre et le brutal Ernst Wolfräm semblent de bien étranges Chrétiens… plus aventuriers que catholiques. Ainsi, ils débarquent dans la ville-forte de Riga, afin de trouver un guide qui les entrainera dans les profondeurs de l’arrière-pays.
Dans ses contrées inhospitalières, certaines de leurs anciennes connaissances, qui se présentent sous le nom de Cavaliers de l’Apocalypse, sont elles-aussi à la recherche d’un enfant doué de pouvoir de guérison miraculeuse. Alors que ces cavaliers brûlent et massacrent les villages pour retrouver la trace de cet infant zodiacal, les Missi Dominici préfèrent la discrétion. Pourtant, les deux factions possèdent des pouvoirs qui dépassent l’entendement...
Nous vous avons déjà présenté Thierry Gloris, un des nouveaux scénaristes les plus en vue du moment. On lui doit notamment l’étonnant Codex Angélique, le très léché Saint Germain, ainsi que Waterloo 1911 et Souvenirs d’un Elficologue. Une fois de plus, Gloris met ses connaissances historiques à la base de cÀette fiction fantastique qui décoiffe des les premières pages.
Bien évidemment, quand on voit deux moines déambulant dans des décors moyenâgeux, le jeune encadrant un plus âgé, on ne peut s’empêcher de faire le lien avec l’adaptation filmographique du Nom de la Rose d’Umberto Eco. S’en détachant rapidement, Gloris a doté ses personnages de pouvoirs psychiques, le plus expérimenté ayant d’ailleurs un léger air de Wolverine lorsqu’on l’asticote de trop près. Ce dernier envoyé de Dieu est aussi un fameux paillard, ne crachant ni sur une ribaude lascive, ni sur une injure bien sentie.
Une fois de plus, Thierry Gloris est allé chercher un nouveau dessinateur pour illustrer son scénario. Et comme dans ses précédentes parutions, Mickaël Bourguin en tête de liste, il a eu le nez fin. Le trait de Benoît Dellac allie finesse et justesse, pour présenter une superbe illustration de ce Moyen-âge crasseux, où l’insécurité se dispute à la violence. Malgré quelques couleurs parfois fades, les scènes d’action et les décors sont effectivement le point d’orgue de ce premier tome.
À trop vouloir générer le suspense, Gloris perd parfois le lecteur dans ses dédales d’informations. Ce premier tome est effectivement un condensé de différentes actions dont les liens ne se tissent que progressivement entre eux. Résultat, une seconde lecture n’est pas inutile pour bien comprendre ce que cache les uns, et comment se nomment les autres. Malgré ce petit détail, Missi Dominici est à nouveau une très belle réussite du jeune scénariste, et il nous tarde d’en découvrir le second tome.
Comme pour les quarante nouveautés choisies par Glénat pour fêter ses quarante années d’édition, Missi Dominici bénéficie d’une jaquette, avec au dos, une représentation des principaux personnages.
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander cet album chez Amazon ou à la FNAC
Lire les premières planches de cet album sur le site de notre partenaire, France Télévisions
Participez à la discussion