Momo s’ennuie, terriblement. Et ce ne sont pas les récoltes dans le jardin de sa grand-mère, ou les courses chez l’effrayant poissonnier du village qui peuvent égayer le quotidien d’une petite fille hantée par l’absence de ses parents, et le sentiment d’abandon qui en découle.
Nous la suivons, déambulant, au gré de ses rencontres, avec d’autres enfants, de son âge, ou plus grands, ados hâbleurs qui eux aussi tentent de s’inventer un quotidien au-delà de l’ennui de cette campagne pluvieuse. Rencontres aussi avec quelques adultes, et la méfiance qu’ils suscitent en elle.
Tendre et touchante, cette chronique de l’enfance propose de jolis portrait - celui de Françoise, l’urbaine rebelle désespérée de passer les vacances chez ses grands-parents, ou encore le poissonnier, avec qui Momo entretient une relation absolument formidable - et construit un personnage de petite fille terriblement attachant.
Il y a d’ailleurs quelque chose qui, jusque dans le graphisme, évoque les plus petits des enfants de Miyazaki, ceux de Totoro et plus encore l’héroïne de Ponyo, le merveilleux en moins, puisque le récit demeure dans un cadre réaliste. De quoi se laisser tenter par un des beaux albums jeunesse de l’année.
(par Aurélien Pigeat)
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