C’est la panique sur les boulevards et dans les recoins de cette petite ville brésilienne. Heureusement Pinô, le patron du petit bar est bien décidé à prendre les choses en main ! Le modeste cafetier (et pêcheur à ses heures !) se prépare avec flegme et ténacité à libérer la ville de l’invasion des sinistres créatures, avec une méthode bien à lui...
À partir de cette simple trame, Gustavo Duarte nous offre une véritable pépite ! Dans ce récit rempli d’humour et de références aux lois du genre (on pense aussi bien aux Dents de la mer qu’à Godzilla ...), l’auteur nous fait vivre une aventure pleine de rebondissements, aussi fluide que dynamique, aussi amusante qu’effrayante !
Le découpage et la pertinence dans le choix des plans contribuent à donner un rythme très soutenu à cette histoire muette mais extraordinairement vivante. Le recours à une bichromie jouant sur des tons très clairs met plus particulièrement en valeur le graphisme très "ligne claire" que le dessinateur brésilien maitrise avec brio.
Le récit révèle ainsi une ambiance très spéciale, mélange de flegme et d’élégance, de silence et d’énergie. Au fil des pages, on décèle une véritable tendresse pour tous les personnages et une profonde sensibilité qui rend cette histoire captivante et finalement très attachante ! Face à ces brutes épaisses, Gustavo Duarte parvient à recycler avec grâce les clichés du genre en y introduisant… de la douceur et une forme de quiétude ! Oui, oui de quiétude !
À l’opposé de la fureur ou d’un catastrophisme époustouflant et racoleur, ce délicieux one-shot de 80 pages se déguste (et non se dévore !) avec gourmandise et malice ! Un régal à mettre dans toutes les mains !
(par Patrice Gentilhomme)
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