Né le 9 février 1928 à Brooklynn, Frank Frazetta était un dessinateur d’une remarquable habileté dont la talent fut précoce. Il est repéré très tôt pour ses qualités de dessinateur et se met sous la tutelle du peintre Michael Falangua qui ambitionne de l’envoyer étudier en Europe mais qui meurt avant l’accomplissement de ce projet en 1944.
Frazetta est amené à devoir gagner sa vie à l’âge de 16 ans. Le comic-book est alors en pleine expansion. Il choisit cette voie, multipliant les planches pour des comics de romance, de western… Un comics animalier, Fritz lui vaut des offres à Hollywood, y compris du prestigieux Walt Disney.
Mais c’est avec les EC Comics au début des années cinquante que son talent éclate vraiment. En compagnie d’Al Williamson et de Roy Krenkel, il réalise les plus belles pages de cet éditeur spécialisé dans le récit de Science-Fiction et d’horreur. On remarque déjà ses sublimes couvertures de Buck Rogers pour Famous Funnies. Il devient l’assistant d’Al Capp sur Li’l Abner puis de Dan Barry sur le strip quotidien de Flash Gordon. Il travailla avec Harvey Kurtzman pour Playboy et collabora aussi à Mad où il produisit quelques BD parodiques.
Mais c’est son talent d’illustrateur qui le rend immensément célèbre, forgeant l’image graphique de Conan le Barbare et alimentant par sa vision autant lyrique que monumentale l’univers de l’Heroïc Fantasy. Il illustre notamment les couvertures de Eerie, Creepie ou Vampirella.
Outre des collaborations pour le cinéma ou pour l’industrie musicale, c’est le premier illustrateur à atteindre des cotes considérables pour ses dessins. Récemment, un tableau de Conan avait atteint le prix record de un million de dollars ! Vendant peu ses originaux, il a avait créé son propre musée en 2009 à East Stroutsburg et avait vécu des démêlés avec ses enfants dont l’aîné fut arrêté pour avoir dérobé quelque 70 de ses toiles. L’affaire s’était arrangée peu avant sa mort.
Frazetta laisse une trace considérable dans l’univers de l’Heroïc Fantasy et sa manière influença de nombreux auteurs dont Yves Chaland qui le pasticha pour des couvertures de Métal Hurlant.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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