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Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 août 2011                      Lien  
On apprend le décès du dessinateur Jean Tabary à l’âge de 81 ans, le jeudi 18 août 2011. Ce créateur au dessin singulier et immédiatement reconnaissable a été une des grandes figures des journaux "Pif" et "Pilote". Il est surtout le créateur, avec René Goscinny, de l’homme qui voulait être calife à la place du calife, l’infâme grand-vizir Iznogoud.
Mort de Jean Tabary, le dessinateur d'Iznogoud
L’infâme Grand Vizir Iznogoud.
(C) Éditions Tabary

Jean Tabary était né le 5 mars 1930 à Stockholm en Suède. Son père est violoniste (il sera longtemps premier violon au théâtre Mogador) et sa mère élève neuf enfants. Dans cette ambiance artistique, il choisit le dessin, en dépit de ses débuts professionnels comme plâtrier. En 1956, il frappe à la porte du magazine communiste pour la jeunesse Vaillant avec un projet de série humoristique : Richard & Charlie. Il est pris immédiatement !

En 1958, il crée l’un de ses personnages marquants : Totoche et sa bande de copains conçus sur le modèle de Bibi Fricotin ou de Bicot. C’est son premier succès. La série aura même droit pendant dix ans, de 1966 à 1976, à un pocket mensuel à son nom. Ses personnages secondaires, Corinne & Jeannot, vont connaître une popularité parallèle auprès des lecteurs au point que Vaillant leur consacre en 1966 leur propre série.

En 1958 encore, Tabary imagine un duo comique, Grabadu et Gabalioutchou, qui ne sont pas sans évoquer la silhouette de Dilat Larath, l’homme de main d’Iznogoud. Ces deux héros « les plus cons de la BD » d’après Gotlib, feront un détour par Fluide Glacial quand l’auteur de la Rubrique à Brac lancera son journal.

C’est l’histoire d’un calife...

Rencontre décisive : En 1960, René Goscinny le recrute pour Pilote où, ensemble, ils vont créer Valentin le vagabond, un SDF sympathique amoureux de la nature, empreint de poésie. Absorbé par ses séries, Goscinny laisse à Tabary le soin de continuer le scénario seul.

Avec le scénariste d’Astérix, Tabary va créer pour la revue Record (Fleurus Presse) en 1962 les aventures du commandeur des croyants Haroun el Poussah, calife de Bagdad : « C’était un excellent calife… Il était si bon, si généreux qu’il puisait souvent dans ses coffres pour aider les déshérités, qu’on l’appelait le bon du trésor. » D’ailleurs, comme dit l’adage populaire : « Le calife ne fait rien, et il le fait bien. »

Mais bientôt, c’est son grand vizir l’infâme Iznogoud qui lui vole la vedette grâce à un pitch entré dans la conscience populaire : « Il y avait à Bagdad la magnifique un grand vizir (1 m 50 en babouches) qui s’appelait Iznogoud. Il était très méchant et ne poursuivait qu’un but : « Je veux être calife à la place du calife. »

Tabary par lui-même
(C) Éditions Tabary

Sa réputation grandit rapidement : « [Elle] était si mauvaise que la rumeur finit par atteindre le calife. Les esclaves se plaignent (Nous sommes des esclaves, pas de manœuvres !). Les bourreaux sont horrifiés par la cruauté du grand vizir au point de boire pour oublier. Les percepteurs sont écœurés par sa cupidité et les teignes elles-mêmes ont quitté Bagdad sachant qu’elles ne peuvent pas lutter contre cette formidable concurrence. »

Conçu d’abord pour la jeunesse, Iznogoud rejoint Pilote en 1968, la même année que Lucky Luke. Le Journal du Dimanche lui demande bientôt de commenter l’actualité en 1974, le grand vizir incarnant l’ambition politique. On lui doit d’ailleurs cette sentence : « Il n’y a aucun situation bien assise qui ne résiste au pal. »

On l’a compris, la marque de la série Iznogoud, c’est le calembour. Alors qu’ils sont interdits dans Lucky Luke (Morris les détestait) et finement mesurés dans Astérix, dans Iznogoud, Goscinny se lâche. « - L’airain solide rien de tel pour réussir une chose pareille. - Le calembour est infâme mais la chose est splendide » fait-il dire à ses personnages.

Iznogoud fera l’objet d’une série d’animation de 52 épisodes de 13 minutes, d’un long métrage de Patrick Braoudé avec Michaël Youn qui fait un carton au box-office.

La série Iznogoud a vendu plus de 10 millions d’albums de par le monde, traduits en 15 langues.

À la disparition de Goscinny, suivant les vœux de son complice et à l’imitation d’Uderzo, le dessinateur fonde les éditions Tabary, dans un premier temps appelé les éditions de la séguinière, dirigée par sa femme et ses enfants. Ces derniers poursuivent d’ailleurs la série, tant du point de vue du dessin que du scénario.

Photo DR (C) Ed. Tabary

Personnalité discrète, Jean Tabary a reçu peu de lauriers au cours de son existence. Sa disparition laisse pourtant un grand manque. La rédaction d’ActuaBD se joint à la peine de sa famille et de ses amis.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : Jean Tabary. Photo DR - (C) Éditions Tabary

Iznogoud ✏️ Jean Tabary
 
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39 Messages :
  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    19 août 2011 17:04, par Oncle Francois

    Merci pour cet excellent article qui rend un hommage bien mérité à un auteur plus trop à la mode. Il y avait de l’émotion dans les aventures de Totoche, bien plus que dans celles de la Ribambelle de Roba ou des As de Greg. Quant à Iznogoud, c’est l’une des trois grandes séries de Monsieur Goscinny. Puissent ces compères se retrouver tout là-haut !

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  • Ce qui m’a fait le plus rire dans sa production est vraiment Grabadu et Gabalioutchou. Savoir que c’est si ancien me fait d’autant plus apprécier.

    ( Si mes souvenirs sont bons, il avait lancé un mensuel "Corinne et Jeannot" fin des années 90, au 3/4 remplie de ses planches ? On retrouvait tous ses personnages et ses plus anciens travaux. Ca n’a pas duré longtemps. )

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    • Répondu par Thomas le 19 août 2011 à  18:03 :

      triste nouvelle, encore un grand de l’histoire de la bd qui s’en va. concernant le magazine Corinne et Jeannot, vous avez tout a fait raison, le mensuel n’a pas duré tres longtemps, qui etait composé de ses propres séries, et une double page "jeunes talents".

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      • Répondu le 19 août 2011 à  18:45 :

        Oui, bien triste nouvelle en effet. Tabary était surtout connu pour la loufoquerie débridée d’Iznogoud, mais dans Totoche ou Valentin le vagabond il y avait en plus énormément d’humanité et de sensibilité.
        Par ailleurs, le film d’Iznogoud a été réalisé par Patrick Braoudé et non Philippe Haïm comme noté dans l’article.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 août 2011 à  22:39 :

          Vous avez tout à fait raison, nous avons corrigé cette erreur. Merci pour votre vigilance.

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          • Répondu le 19 août 2011 à  23:40 :

            Par ailleurs je n’ai pas souvenir que l’adaptation ciné en question ai été un tel "carton" mais je peux me tromper.

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            • Répondu par François S le 20 août 2011 à  11:43 :

              2,5 millions d’entrée, quand même !

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              • Répondu le 20 août 2011 à  12:34 :

                ... Et des critiques unanimement négatives.

                Répondre à ce message

                • Répondu par François S le 20 août 2011 à  13:17 :

                  Le film a fait un carton, et les critiques ont fait un carton sur le film !

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                  • Répondu le 20 août 2011 à  14:41 :

                    Que vous êtes drôle... Vous gaspillez votre éloquence en passant votre vie à écrire des commentaires sur ce site. Pourquoi ne pas tenter votre chance ailleurs, genre en écrivant des sketchs pour Laurent Gerra ? Tout le monde s’en portera bien mieux !

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                    • Répondu par François S le 20 août 2011 à  21:59 :

                      Quand on n’est pas d’accord avec vous, vous devenez méchant ? Allez donc sévir ailleurs. Ici, on parle BD. De plus, je ne disais pas que le film Iznogoud était bien (je n’ai pas réussi à le regarder en entier), mais qu’il avait eu un réel succès, avec 2,5 millions d’entrées.

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    • Répondu par Frencho-id le 19 août 2011 à  18:54 :

      Si mes souvenirs sont bons, il avait lancé un mensuel "Corinne et Jeannot" fin des années 90, au 3/4 remplie de ses planches

      Et il avait bon goût : il y acceuillait des copains, et pas des moindres, comme Gotlib et Godard...

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    19 août 2011 19:48, par Julien

    Un grand merci à M. Tabary pour toutes ces lectures merveilleuses passées en compagnie des personnages qu’il a créés.

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  • Au revoir l’artiste....
    19 août 2011 21:10, par marco poretti

    Au revoir l’artiste.
    Si tu croise René, dis lui qu’il à le bonjour d’un amateur de vos histoires.
    Marco.

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  • triste nouvelle
    19 août 2011 21:26, par Didier Alcante

    Bien sûr, on retiendra surtout Iznogoud (que j’adore) mais je me souviens surtout de Totoche que j’avais découvert en "pocket" lors de vacances d’été en France, alors que j’avais 8 ans... Qu’est-ce que j’ai passé comme heures à les lire ! Je garde surtout en mémoire "le meilleur ami de l’homme", un totoche très émouvant... Triste nouvelle que cette disparition :-( Merci Mr Tabary des heures de plaisir que vous m’avez procurées lorsque j’étais enfant...

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    • Répondu par Oncle Francois le 20 août 2011 à  14:56 :

      Vous avez raison, Monsieur Alcante, il y avait beaucoup d’humour, mais aussi de l’émotion dans cette série qui s’adressait aux enfants. Dans le genre, il me semble que seul Wasterlain peut l’égaler.

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    19 août 2011 21:49, par Oncle Francois

    Hum, il me semble qu’il n’y a que quelques récits (trois ou quatre ?) écrits par Goscinny et publiés vers Pilote-hebdo 200 (de mémémoire). Un album a été édité par Dargaud vers 1975, je crois que je vais le relire ce weekend (ainsi que quelques Totoche et Iznogoud), c’est après tout le meilleur hommage que l’on puisse lui rendre.

    Sinon, Jeannot me semble issu d’un milieu modeste (ouvrier ?), alors que Corinne est sans doute issue d’un milieu plus favorisé : c’est une manipulatrice hors-pair. On parle beaucoup en ce moment de harcélement sexuel et de "marches des salopes", cela prouve que l’intelligence (mais aussi un manque total de conscience ! cette Corinne est bien cruelle) peuvent constituer une bonne défense, et que les hommes parfois naïfs se font parfois abuser.

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    • Répondu le 19 août 2011 à  23:45 :

      "Quelques récits" ?! Euh, Goscinny a scénarisé Iznogoud depuis le début de la série jusqu’à son décès. Il est par ailleurs à l’origine du concept original, directement issu d’une histoire du Petit Nicolas.

      Quand à chercher un rapport de classes entre Corinne & Jeannot, je n’ai jamais rien lu d’aussi absurde. Si Jeannot est mal attifé, c’est qu’il s’agit de l’Auguste de la série ; et Corinne reste angélique et propre sur elle pour accentuer encore le contraste avec la rudesse de ses mauvais tours. Pour la suite je passe mon tour...

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      • Répondu par Oncle Francois le 20 août 2011 à  09:33 :

        J’ai oublié de préciser que je parlais de Valentin, bien sûr !

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      • Répondu par Mistral le 22 août 2011 à  21:46 :

        La plupart des gamins de la bande à Totoche (sinon tous) appartiennent à une classe populaire typique du Belleville de l’époque, Jeannot et Corinne compris. Je ne crois pas que Corinne soit beaucoup plus riche que son souffre-douleur. Mais quelle perversité !

        PS : salut l’artiste, merci pour Totoche et les autres, toutes mes condoléances à la famille.

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    19 août 2011 23:01, par Jocelyn Jalette, Québec

    Triste,

    C’est à mon avis le seul qui ait réussi avec talent à faire ses scénarios, suite au décès de Goscinny, sans que la qualité ne s’en ressente. Chapeau l’artiste et merci !

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    • Répondu le 19 août 2011 à  23:38 :

      Certes - mais il écrivait déjà ses histoires depuis un bon moment avant de travailler avec Goscinny, et ses scénarios étaient de qualité.

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    • Répondu par Bob le 20 août 2011 à  00:18 :

      Merci a cet homme pour avoir créé ce personnage si emblématique des mauvais côtés de l’homme. Il mériterait d’être autant connu que Lucky Luke et Astérix tant ses aventures sont diverses, inventives et passionantes. Tabary avait su reprendre le scénario des aventures de ce personnage et pour moi en mieux encoreque Gosciny, s’appuyant sur les histoires courtes de celui ci pour en faire des aventures plus longues de 46 pages bourrées d’humour et de rebondissement. Des albums magnifiques que l’on ne lassepas de relire puisqu’à chaque lectures de nouveaux éléments apparaissent. Magnifique. Merci Tabary.

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    • Répondu par Umanimo le 20 août 2011 à  00:55 :

      Je suis d’accord avec ce message. Les deux autres collaborateurs connus de Goscinny, Uderzo et Morris sont/était de piètres scénaristes, bien que d’excellents dessinateurs.

      Tabary était déjà un bon scénariste avant Gosciny (Richard et Charlie, Totoche, Grabadu ...) et le resta après sa disparition. Les Iznogoud post Gosciny ont un ton un peu différents, mais restent de qualité.

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      • Répondu par François S le 20 août 2011 à  11:51 :

        Morris "piètre scénariste" ??? Jugement péremptoire et injuste (ou dû à une méconnaissance des Lucky Luke). Relisez donc les albums que Morris a réalisés en solo (Pat Pocker, Hors la loi, Phil Defer...), avant que Goscinny ne vienne le rejoindre au scénario !!!

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        • Répondu par Oncle Francois le 20 août 2011 à  15:05 :

          Bizarremnt, il n’a pas retrouvé sa verve scénaristique aprés la mort de Goscinny. Il faut dire que ses premiers travaux, marqués par le dessin animé, comportaient de nombreuses séquences d’action (bagarres, etc). Goscinny a apporté un humour plus référentiel et subtil à la série, me semble t’il.

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          • Répondu par François S le 20 août 2011 à  22:02 :

            Entièrement d’accord avec vous. Et je ne pense pas que Morris ait réalisé lui-même de nouveaux scénarios, après la mort de Goscinny. Le premier album qui a suivi était du tandem Fauche-Léturgie.

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        • Répondu par Sergio SALMA le 21 août 2011 à  23:38 :

          Mais enfin tout le monde sait que Goscinny intervenait dans les scénarios de Lucky Luke bien avant d’être crédité au générique. Mais ce n’est pas le sujet de l’article. Tabary faisait le grand écart entre la bande dessinée humoristique et l’humeur mélancolique. La rencontre avec Goscinny a été déterminante mais il aurait très bien pu mener une carrière sans lui. Ce qui est touchant c’est la genèse de la série Iznogoud : dans un récit du Petit Nicolas ! Un personnage évoque les aventures d’un calife. Quand on sait que dans les contes des mille et une nuits, on est sans cesse dans des récits qui surgissent de récits, c’est étonnant. Les auteurs de bandes dessinées ont ce pouvoir étrange quand ils disparaissent ; ils nous touchent bien plus qu’un romancier , un peintre ou un cinéaste. Il y a une part d’enfance, un vrai déchirement.

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    19 août 2011 23:35, par Alex

    Grabadu et Gabalioutchou

    Oooh, bon sang ! Lire des choses pareilles... Gabaliouchtou le dit lui-même : " Chtou, pas Tchou !" Tss, tss, tss...

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    20 août 2011 00:33, par Mael R.

    Une terrible nouvelle, on le disait malade depuis des années alors j’espère juste qu’il n’aura pas trop souffert.

    C’est par Tabary que j’ai découvert Pif, et qu’une passion dévorante est née ensuite. Corine et Jeannot bien sûr et Iznogoud, mais aussi Grabadu, Totoche et Valentin dans Pilote.

    Un très grand qui mérite un hommage à la hauteur de son talent.

    Mes condoléances à ses enfants qui ont repris la série, à sa famille et à tous les fans orphelins...

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  • C’est Uderzo qui doit serrer les fesses, c’est le dernier !

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    20 août 2011 13:32, par robertmarone

    Voilà longtemps que j’espère la parution d’une intégrale de son oeuvre, respectant la chronologie. Iznogoud se prêterait admirablement bien à ce redécoupage, le style de Jean Tabary s’étant merveilleusement magnifié au cours des années. Son travail durant les années ’70 est admirable : construction des planches, cadrages audacieux, beauté des couleurs ... une merveille.

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    • Répondu par Giff-Wiff le 20 août 2011 à  19:27 :

      Tabary c’était une verve de titi parisien pétillant de malice (là où l’humour n’est jamais loin de la méchanceté). Une forme de BD populaire, issue de la presse (Record, Vaillant-Pif, Pilote), pas bégueule, juste assez réjouissante, inventive (et délirante) pour recontrer la complicité des gamins que nous étions, Peut-être le Zep d’une époque un peu frileuse où votre instituteur pointait encore du doigt le rôle néfaste de ces satanés « illustrés »...
      Relire Tabary (pas seulement Iznogoud, mais aussi Totoche, Corinne & Jeannot, Richard & Charlie, Valentin le Vagabond...), c’est passer de l’autre côté de la palissade, entrer dans ce terrain vague promis au chantier, jouer la montre contre le temps et la fin de l’enfance. Se dire que l’émerveillement ça ne s’invente pas : c’est une grâce,
      Merci, Monsieur Tabary pour tout cela.

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      • Répondu par lavandet le 20 août 2011 à  22:38 :

        Il semble que depuis la mort de Mme Tabary, qui dirigeait les éditions du même nom, celles-ci ne s’occupent plus que des albums d’Iznogoud. Ceux des autres séries ont été soldés et ne sont plus réédités.

        Les enfants Tabary, qui ont chacun leurs activités personnelles, n’ont manifestement pas le temps de beaucoup s’occuper des éditions créées par leurs parents. Il faudra s’estimer heureux s’ils produisent encore quelques aventures d’Iznogoud (celui qu’ils ont conçu il y a 3 ans n’a pas connu un grand succès).

        Il serait bien qu’ils confient à un autre éditeur l’exploitation des autres séries de leur père. Outre les rééditions d’albums épuisés, il existe de nombreuses histoires inédites.

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    20 août 2011 23:00, par Pierre Brands

    Mes sincères condoléances à la famille d’un ami cher parti bien trop tôt.Pierre Brands

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    22 août 2011 15:20, par CADOPPI

    Je suis également sincèrement peiné d’apprendre le décès de Jean Tabary.
    Disparait avec lui un des derniers géants de la bande dessinée française de ces cinquante dernières années. J’ai toujours apprécié l’oeuvre de l’artiste et, c’est incontestable, Jean Tabary excellait dans ce genre dans lequel il trouvait aisément un terrain de prédilection avec ses dessins inimitables, hauts en couleur et dont l’expression, l’épaisseur et l’intensité rappelaient qu’il fut, c’est indéniable, un très grand dessinateur, mais aussi un très bon conteur d’histoires.
    Il nous manquera beaucoup.

    Répondre à ce message

  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    24 août 2011 12:53, par Flocon

    Monsieur Tabary était un grand dessinateur et je pleure sa disparition , toute mes condoléance à la famille(mais dans le domaine du scénario, le fils Tabary était plutôt nul , avez-vous lu les Mille nuits du Calife" plutôt nul comme scénario.)

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    • Répondu par Fred Boot le 25 août 2011 à  03:14 :

      Présenter les condoléances à la famille puis traiter le fils de nul, la classe et le velour made in web.

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  • Mort de Jean Tabary, le dessinateur d’Iznogoud
    24 août 2011 17:30, par Henri Armagnat

    Iznogoud, bien sûr, c’est la référence, mais aussi l’arbre qui cache la forêt. Si Tabary fut un des 3 grands dessinateurs de Goscinny, il était aussi, et peut être d’abord, lui même un grand scénariste de l’absurde.
    Grabadu et Gabaliouchtou, un sommet dans le genre, mais aussi les policiers dans Valentin, tous plus stupides les un que les autres. Il y a une histoire qui, enfant, m’avait subjugué, dans un épisode de Totoche, celui-ci s’engueule avec l’auteur et décide donc d’écrire lui même le scénario de son histoire.
    Et puis Tabary avait le sens de la mécanique du gag.
    Dans Corinne et Jeannot, on sait d’avance qui va souffrir à la fin, et pourtant on lit jusqu’au bout, et on rit.
    Il y a eu aussi la brève aventure du journal de Corinne et Jeannot, que Tabary voulait utiliser comme tremplin pour lancer d’autres talents, ce qui témoigne de son état d’esprit ouvert et généreux.
    Si vous avez l’occasion de trouver l’album Zizanie, de Oliviero,présent dans le magazine en question, c’est un petit bijou.
    Il y avait aussi un concours pour les débutants, j’ai eu la chance d’y être publié et je me plais à penser que je lui ai peut être arraché un sourire.
    On a rarement l’occasion de rendre un peu de ce qu’on a reçu.
    Je viens de relire l’hommage qu’il fit à Goscinny, au dos de leur dernier Iznogoud commun.
    Iznogoud tambourine à la porte du bureau de Goscinny en hurlant qu’il veut être calife à la place du calife, puis, personne ne répondant, il rentre et constate que le bureau et vide.
    Il repart en pleurant et en disant « …Et pourtant j’aimerais tant être calife à la place du calife »
    Un hommage poignant, qui prend une curieuse résonance aujourd’hui.

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