En effet, à cause de l’arrivée dans le royaume des morts d’une distraction technologique rappelant nos chers iPhones, les passeurs n’ont plus le temps de visiter les morts dans leurs tombes pour les emmener dans l’au-delà. En résulte un joyeux bazar qui, outre un inconfort certain pour les défunts, pourrait bien déboucher sur une catastrophe ésotérique sans précédent.
Il va donc falloir tout remettre en ordre... Une mission taillée pour les épaules décharnées de James Bône, le héros de Mourir nuit gravement à la santé, le premier tome de Yo-Yo Post-Mortem . Petit hic, celui-ci fait désormais partie du monde des vivants, sous l’identité d’une star du rock et compte bien jouir de sa nouvelle vie. Entre ses dialogues à la Audiard, ponctués de "punchlines" savoureuses et ses situations improbables, Gilles Le Coz continue de tourner la mort en ridicule pour la dédramatiser. Dans sa série, on ne meurt jamais vraiment, l’acte de décès débloquant en fait un autre pan de réalité, à la manière d’un stage bonus de jeu vidéo. Avec ce second tome, l’auteur tourangeau étend son univers, tout en étoffant une galerie toujours plus délirante de personnages morts, non-morts ou entre-deux. En dotant son récit d’une menace "mortelle", il réussit à lui donner plus de relief (ainsi qu’à son trait) et transforme l’essai après un premier tome certes imparfait mais qui posait des bases réjouissantes. En résulte une lecture fort sympathique à conseiller aux amateurs d’humour pas si noir que ça.
(par Fabrice FADIGA)
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