BD d’Asie

Moyasimon T5 - Par Masayuki Ishikawa - Glénat Manga

Par Aurélien Pigeat le 24 juillet 2015                      Lien  
Attention! Sawaki et ses compères se rendent en France pour quérir vins et fromages, et accessoirement secourir Haruka... L'occasion de découvrir des spécialités bien de chez nous envisagées à travers le prisme d'un regard japonais... à commencer par le chauffeur de taxi parisien !

Avec ce tome 5, qui correspond à une année de publication au Japon, nous parvenons à un seuil critique pour une série comme Moyasimon, reposant sur une dynamique de comédie qui peut lasser. À présent que le cadre est bien installé, les personnages tous introduits, la peur d’une usure du concept pointe et le début du volume, repartant sur de longues digressions consacrées aux alcools japonais, nous fait craindre le pire.

Mais le festival d’Automne est l’occasion de nouveaux délires proprement jubilatoires. Surtout, le fil rouge amorcé autour de la tyrannique Haruka se déploie d’un coup d’un seul, donnant une finalité aux jeux savoureux de ses camarades et posant une perspective pour notre héros, Sawaki, qui a récupéré son pouvoir lui permettant de voir les microbes à l’œil nu, mais qui demeure jusqu’ici plus spectateur qu’acteur de l’intrigue.

Le voilà donc, à la fin du tome, en compagnie des deux formidables losers que sont Misato et Kawahama, parti pour la France afin de retrouver l’étudiante envolée - on notera d’ailleurs une extraordinaire double-page de l’intérieur de l’avion du point de vue de Sawaki.

Ce passage s’affiche d’emblée comme une restitution de l’expérience du mangaka, Masayuki Ishikawa, en voyage en France. Celui-ci ne manque pas d’égratigner l’accueil qui est fait aux touristes étrangers dans la Capitale : prix des consommations, taille et confort des chambres d’hôtel et surtout les relations délicates avec les taxis, nous voilà habillés pour l’hiver !

Toujours aussi drôle et décalé, le récit nous accroche donc en plus par cet œil posé sur notre propre environnement, d’autant qu’est faite la promesse d’aborder nos véritables spécialités - culinaires cette fois - que sont le vin et le fromage, sous l’angle particulier de ce manga : celui des microbes et bactéries.

En attendant, on aura déjà eu droit à quelques vues du centre de Paris, à une leçon sur le foie gras et à la visite rapide d’une fromagerie dans laquelle Sawaki ne parvient pas à distinguer les fromages : il y a tant de microbes que sa vue s’en trouve obstruée ! Vivement le périple en Bourgogne, prévu au tome 6 !

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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