My Girlfriend is a Fiction T3 & T4 - Par Shizumu Watanabe - Delcourt/Tonkam

Nous retrouvons donc notre trio composé d’un garçon timide et maladroit, Haramura, accompagné de deux filles amoureuses de lui, Fûko, star solitaire et inaccessible de son école, et Michiru, la petite amie imaginaire que notre héros a nourrie de son imagination durant dix ans et qui a miraculeusement pris vie.

Michiru, personnage qui apporte son sel et une sacré énergie à cette comédie romantique de type shônen manga, c’est-à-dire destiné en premier à un public masculin adolescent, a été façonnée par Haramura pendant dix ans : l’amie imaginaire d’un petit garçon, dotée par exemple d’un rayon laser, a évolué avec le passage à l’adolescence de son créateur, vers la petite amie idéale et fantasmée par un garçon en pleine poussée d’hormones !

Entre innocence, ténacité et jalousie, Michiru apparaît rapidement comme un élément perturbateur assez radical ! En effet son côté fleur bleue se trouve contrebalancé par une jalousie sans pitié envers une rivale qu’elle cherche à identifier dans le but de l’éliminer ! Et avec sa force et ses pouvoirs hors-normes, héritages de l’enfance de notre héros, elle représente un sérieux danger !

© 2011 Shizumu Watanabe / KODANSHA

Les deux premiers tomes exploraient le paradoxe de cette héroïne dotée surtout d’un caractère, voire d’un désir, et non d’une psychologie, à la fois attachante et irritante, avec en filigrane la naissance de la romance entre Haramura et Fûko, relativement classique et sympathique.

Le troisième tome propose le point d’orgue de cette intrigue, la traque de la rivale, avec la préparation et la représentation d’une pièce de théâtre dans lequel notre trio joue et dont l’histoire fait évidemment écho à leur situation.

Tout y est réuni : les sentiments avoués et révélés au grand jour, la découverte de sa rivale par Michiru, sa réaction entre violence et déchirement, qui met à l’épreuve son humanité naissante, et un peu de drame avec un héros touché à mort ou presque !

Le récit aurait pu s’arrêter là, avec un dénouement joli, efficace , qui fait sens, mais un petit rallongement nous est proposé avec deux arcs narratifs supplémentaires, relativement courts car la série se termine au quatrième tome.

© 2011 Shizumu Watanabe / KODANSHA

Ainsi une seconde héroïne de fiction apparaît et vient semer un peu de trouble chez nos héros, puis c’est le dernier acte, qui nous propose une fin centrée essentiellement sur le destin de Michiru, écartant la romance avec Fûko. L’aspect dramatique nous a semblé un peu trop forcé et moins harmonieux que la « fin » de la Pièce de théâtre mais l’ensemble reste une nouvelle fois efficace et joli.

Ce léger étirement, bien qu’un peu inutile, n’en reste pas moins fidèle à l’atmosphère de la série. Les situations humoristiques et sentimentales offrent moins de surprises mais fonctionnent toujours aussi bien grâce au ton léger et bon enfant.

Shizumu Watanabe signe là une œuvre de genre, simple et directe, qui répond parfaitement aux attentes, aussi bien grâce à ses personnages attachants et burlesques que par son graphisme classique et maîtrisé. Celui-ci met par ailleurs en valeur le sex appeal de ses héroïnes et propose son lot de situations coquines, à l’érotisme très soft.

My Girlfriend is a Fiction constitue donc une lecture agréable et amusante, et avec seulement quatre tomes, possède un petit plus non négligeable : un investissement modéré !

© 2011 Shizumu Watanabe / KODANSHA